Monte-Carlo 2013 - Djokovic, une formalité pour Nadal en finale ?

A première vue, il n'y a pas photo. Rafael Nadal ne devrait faire qu'une bouchée de Novak Djokovic en finale de Monte-Carlo. En lice pour remporter ce Masters 1000 pour la neuvième fois de suite, l'Espagnol n'a plus trouvé d'adversaire à sa taille ici-même depuis sa toute première participation en 2003 et une défaite face à Guillermo Coria. 46 victoires d'affilée et dix années plus tard, le Majorquin cherche toujours... sans trop vouloir vraiment le trouver. Même l'actuel numéro un mondial lui-même s'y cassé les dents deux fois en finale en 2009 et 2012. Dimanche, Nadal, qui n'a perdu qu'un seul match cette saison lors de son tournoi de reprise, devrait être en mesure de décrocher son neuvième titre consécutif sur la terre battue du Monte-Carlo Country Club qui caractérise le mieux sa domination sans partage sur cette surface si chère à son coeur. En principe...

Ce Djokovic-Nadal 34e du nom - le 16e en finale et le premier de la saison - est loin d'être écrit d'avance. Cette rencontre promet même d'être riche en enseignements entre les deux premiers prétendants légitimes au titre de Roland-Garros dans un mois et demi. Cela fait quasiment un an que les deux monstres de l'ATP ne se sont pas croisés, le dernier tournoi les ayant opposés étant justement les Internationaux de France, en raison de la longue absence du Majorquin sur le circuit. Ce match à Monte-Carlo sera l'occasion de reprendre contact entre deux joueurs qui se craignent autant qu'ils se respectent. Et cette occasion semble parfaite pour Djokovic qui espère faire le coup parfait. Car battre Nadal ici-même serait parfait avant de le défier à Roland-Garros où le Serbe, qui a fait de ce tournoi du Grand Chelem sa priorité, n'a jamais réussi à s'imposer.

Sur terre battue, Nadal a perdu seulement dix matches sur les 254 qu'il a disputés depuis 2005, dont deux justement face à Novak Djokovic à Madrid et Rome. C'était en 2011 à une époque où le Serbe marchait sur l'eau et avait un ascendant psychologique très fort sur l'Espagnol. Depuis, Nadal a repris le main en battant cet adversaire trois fois l'an passé sur surface ocre entre Monte-Carlo et Roland-Garros, signant une douzième victoire en quatorze rencontres sur terre battue face à Djokovic. Une bataille de perdue pour le numéro un mondial, mais pas la guerre. Depuis leur dernier affrontement, Djokovic a remporté six tournois, dont deux Masters 1000, la Masters Cup et l'Open d'Australie. Nadal, Acapulco, Sao Paulo et Indian Wells.

Le Serbe sait surtout que, depuis 2011, il est capable de dominer son prestigieux adversaire sur toutes les surfaces, terre battue comprise. Entre Indian Wells 2011 et Melbourne 2012 en passant par Wimbledon, Rome et Madrid, Djoko a même aligné sept victoires en finale face à Nadal qui n'a stoppé cette série qu'à Monte-Carlo. "Cette victoire a été déterminante pour moi. Cela faisait un an et demi que je cherchais la solution contre lui. L'avoir trouvée a été un grand moment". Dimanche, loin des problèmes physiques qui auraient pu les handicaper, le Serbe défiera l'Espagnol non seulement pour remporter Monte-Carlo pour la première fois de sa carrière, mais également pour marquer des points en vue de la prochaine échéance à venir. Et le dernier bastion inviolé serait le parfait endroit pour marquer les esprits : Djokovic serait le premier joueur à battre Nadal trois fois sur terre battue depuis 2005...