PHM : "Dès que je finissais une édition, je n'avais qu'une idée en tête : revenir"

Une dernière page que l’on tourne. Un livre qui se referme. Paul-Henri Mathieu a mis fin à son histoire commune avec Roland-Garros, lundi. Le Français, non invité mais qui avait forcé la porte des qualifications, a été le plus logiquement éliminé par le Belge David Goffin. Un revers en trois manches d’une régularité de métronome : 6-2, 6-2, 6-2. Et un souvenir loin d’être impérissable. "Je ne vais pas vouloir m'en souvenir éternellement de ce match", a-t-il reconnu en conférence de presse. D’autant plus que PHM et ses 35 ans n’étaient pas au top ce lundi.

"Quand je me suis levé ce matin, j'ai senti que physiquement, ça allait être compliqué. J'ai commencé le match avec quelques douleurs à la hanche, et ça n'a pas été en s'améliorant. Contre un joueur du calibre de Goffin, extrêmement solide, si on n'est pas en pleine capacité physique, c'est compliqué de rivaliser, a-t-il justement analysé. J'ai essayé de sauver les meubles, et de profiter de ce moment-là, de me dire que c'était peut-être les derniers points que je jouais ici."

La défaite, aussi sèche soit-elle, n’a cependant pas effacé quinze Roland-Garros. Le gros regret de Mathieu, ce n’est pas tant d’avoir perdu face à Goffin. Mais que ces quinze dernières années soient passées vite. Très vite. Trop vite. "Même si on se prépare à tourner la page, forcément il y plein de choses qui traversent l'esprit, depuis mes premiers matches ici en juniors ou dans le tableau messieurs. On se rend compte que c'est passé vite, j'ai joué mon premier Roland-Garros en 2001, on est en 2017. C'est passé à une vitesse éclair."

"Ce tournoi, c'est le moteur de ma vie depuis que j'ai six ans, a-t-il ajouté. Mon rêve, c'était de pouvoir jouer ici, de soulever le trophée peut-être un jour. Dès que je finissais une édition, le lendemain, je n'avais qu'une idée en tête, c'était de revenir l'année d'après. Je n'ai pas soulevé le trophée, mais j'ai joué une quinzaine d'éditions, ce n'est pas donné à tout le monde. Ce sont des moments qui resteront gravés en moi à jamais."

La balle de match disputée, Paul-Henri Mathieu s’est éclipsé le plus discrètement du monde. Des applaudissements nourris par ses remerciements au public. Rien de plus. Pourquoi pas plus ? "Je suis allé voir Guy Forget en lui disant que je préférais qu'il n'y ait rien parce que je ne le sentais pas. Les adieux, ce n'est pas trop mon truc, je suis quelqu'un d'assez émotif. Je suis content de finir comme ça, avec l'ovation du public à la fin du match jusqu'à ma sortie. C'est amplement suffisant je pense."