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US Open - Goran Ivanisevic et Michael Chang, ces coaches qui représentent la chance d'une vie

Sébastien Petit

Mis à jour 06/09/2014 à 10:50 GMT+2

Michael Chang et Goran Ivanisevic ont un nouveau point commun: être désormais les mentors de deux joueurs qui veulent repousser leurs limites. Cela tombe bien : Kei Nishikori et Marin Cilic viseront leur première finale de Grand Chelem face à deux autres références, Novak Djokovic et Roger Federer.

Goran Ivanisevic et Michael Chang à l'US Open 2014

Crédit: AFP

En début de saison, beaucoup de personnes pensaient que c'était un effet de mode. Et qu'il n'y aurait que peu de résultats probants. Plusieurs mois plus tard, ces anciens joueurs devenus coaches boivent du petit lait. Même si elle a mis du temps à prendre, l'association Lendl-Murray a fait des émules. Et celle entre Edberg et Federer en fait rêver plus d'un, autant que celle entre Becker et Djokovic. Pas de raison que d'autres n'essayent pas. Après Milos Raonic, élève d'Ivan Ljubicic en plus de Riccardo Piatti, à Wimbledon, c'est au tour de Kei Nishikori et Marin Cilic de percer à l'US Open avec leur nouveau coach comme atout majeur dans leur jeu : Michael Chang et Goran Ivanisevic.
Avoir un ancien joueur à ses côtés est une chose, avoir un ancien vainqueur de Grand Chelem, c'en est une autre. Une sorte de petit avantage jalousement gardé. Une chance inestimable. Marin Cilic ne dira pas le contraire. Lui qui a grandi avec les exploits de son compatriote Goran Ivanisevic sur les courts de tennis ne pouvait qu'être comblé lorsque son idole a décidé de le prendre sous son aile. Le vainqueur de Wimbledon 2001 connaît Marin depuis son plus jeune âge, il lui a même donné quelques conseils durant sa carrière avec bienveillance. Mais ce n'est qu'en 2014 que le grand Goran s'est engagé à temps plein avec lui.
Il est un trop bon joueur pour ne pas pouvoir battre les meilleurs
Cilic sortait alors d'une période trouble où il a purgé quatre mois de suspension pour dopage. En cause : un contrôle positif à un stimulant en mai 2013 lors du tournoi de Munich. Il avait été mis à l'écart initialement pour neuf mois jusqu'au 31 janvier 2014, avant que le Tribunal arbitral du sport ne réduise sa peine. En revenant sur le circuit à Paris-Bercy, il n'a pu que constater les dégâts : il a perdu une trentaine de places au classement ATP pour pointer au 41e rang mondial et surtout beaucoup de confiance en lui. Tout cela, Ivanisevic a su le lui redonner en quelques mois.
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Marin Cilic à l'US Open 2014

Crédit: AFP

Et ce, en lui enseignant ce qu'il savait de mieux : servir. "Avant, je pensais beaucoup trop avant chaque engagement, a avoué Cilic. Il m'a appris à me relaxer avant de lancer ma balle et à la frapper plus fort et plus rapidement. Il a une longueur d'avance sur moi dans beaucoup de situations. C'est une aide énorme pour moi. Il a été longtemps dans le Top 10, il a joué de nombreuses finales de Grand Chelem et sait ce que je dois améliorer. Je pense que c'était la meilleure personne pour m'aider." "Désormais, Cilic réalise deux aces par jeu et il est dans les leaders mondiaux au nombre d'aces, évalue son coach. Il n'a jamais été aussi bien par le passé. Il est un trop bon joueur pour ne pas pouvoir battre les meilleurs. Il n'est pas blessé, il est en bon état de forme et il est très fort mentalement. Sa confiance est revenue et il est trop fort pour ne pas être dans le Top 10."
Cilic a enchaîné trois finales au mois de février, avec deux titres à la clé à Delray Beach et surtout Zagreb, lieu ô combien symbolique pour eux. En Grand Chelem, c'est à Wimbledon que le Croate a retrouvé sa superbe en battant déjà Tomas Berdych au troisième tour et en posant quelques soucis à Novak Djokovic en quart de finale au terme d'un match en cinq sets. A l'US Open, le voici de nouveau en demi-finale d'un Grand Chelem, quatre ans après l'Open d'Australie, devenant par là même le premier Croate à entrer dans le dernier carré de Flushing Meadows depuis... Ivanisevic. Et est sûr d'être au mois treizième mondial à l'issue du tournoi.
D'autres coaches ne peuvent pas offrir cela s'ils n'ont jamais connu ça auparavant
Kei Nishikori a aussi eu un flash lorsqu'il a rencontré Michael Chang pour la première fois, lors d'un match d'exhibition à Tokyo en 2012. Après deux saisons de stagnation dans le Top 20 mondial, le Japonais a fait le premier pas pour recruter l'Américain, qui a accepté le challenge proposé en décembre dernier. Là aussi, quelques mois ont suffi pour le voir franchir un cap : il a remporté deux titres à Barcelone et Memphis, joué sa première finale de Masters 1000 à Madrid et signé trois victoires sur des Top 10 (Ferrer par deux fois et Federer) avant de rajouter Raonic et Wawrinka à son tableau de chasse de l'année lors de cet US Open. Sa demi-finale à Flushing Meadows fait de Nishikori le premier Japonais de l'ère Open à se hisser en demi-finale d'un tournoi majeur et à se placer parmi les dix meilleurs joueurs mondiaux.
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Michael Chang et Kei Nishikori à l'US Open

Crédit: AFP

Le secret du déclic ? "C'est une combinaison de plusieurs choses, résumait le vainqueur de Roland-Garros 1989 il y a quelques semaines lors du tournoi de Wimbledon. Nous avons beaucoup travaillé son côté mental, qui a considérablement changé depuis. Et ça se voit : il joue maintenant avec beaucoup plus de conviction. Nous avons insisté aussi sur le côté technique et physique... Kei sait que j'étais avant sur la même route que lui. Il peut avoir confiance en moi et mes conseils. D'autres coaches ne peuvent pas offrir cela s'ils n'ont jamais connu ça auparavant." Sera-ce suffisant pour dominer les élèves d'Edberg et Becker en demi-finales de Grand Chelem ? L'histoire nous le dira.
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