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Murray enfin roi

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 11/09/2012 à 12:24 GMT+2

Fred Perry enfin rayé des tablettes, Tim Henman et Greg Rusedski enfin vengés, Andy Murray a changé de dimension sous les yeux d'une patrie britannique et de tout un clan fiers de lui.

Andy Murray kisses the trophy after winning the US Open (Reuters)

Crédit: Reuters

"J'ai vu toutes ces personnes dans les vestiaires. Et j'ai vu Ivan. Il m'a juste dit: 'Je suis fier de toi, bien joué'. Et nous nous sommes pris dans les bras l'un de l'autre." Personne ne pouvait mieux comprendre le soulagement d'Andy Murray ce soir du 10 septembre qu'Ivan Lendl. "C'est un des plus grands joueurs de l'histoire. Il m'a aidé à en arriver là". Son entraîneur, ex-numéro un mondial, est lui même passé par l'épreuve de quatre finales perdues avant de connaître la gloire. Comme un symbole fort, c'est l'Américain (d'origine tchèque) qui a su tirer Andy vers le haut, lui qui a été huit fois finaliste de suite à New York. Vers le haut, c'est là aussi que son regard se plonge à chacune de ses victoires. Mais cette fois-ci, ses yeux s'y sont perdus un peu plus longtemps. "Je suis sûr qu'il est en train de sourire là-haut". "Il", c'est Fred Perry bien sûr, dernier Britannique à s'être imposé en Grand Chelem il y a 76 ans, encore à l'US Open.
Alors forcément, pour un joueur aussi patriote que Murray, cette finale remportée a eu un goût d'acte fondateur. "Ce n'est pas que j'aie pensé à cela tout le match mais il c'est certain qu'au moment de servir pour le match, j'ai senti quelle importance avait ce moment pour l'histoire du tennis britannique. Cela faisait longtemps qu'on me le demandait, et on me le demandait encore plus après la médaille d'or aux Jeux Olympiques: 'Quand allez-vous gagner un tournoi du Grand Chelem?' C'est super de l'avoir fait finalement..." Après avoir vu Greg Rusedski perdre la finale de l'US Open face à Patrick Rafter en 1997 et Tim Henman se brûler les ailes en demi-finales de trois tournois majeurs entre 1998 et 2004 (quatre fois à Wimbledon, une fois à Roland-Garros et l'US Open), Andy sait que ce qu'il vient d'accomplir est un immense exploit.
"Je ne voulais pas être cette personne"
Les personnes qui l'ont suivi jusque là ne s'y sont pas trompés. Son ancien entraîneur entre 2010 et 2011 Alex Corretja, lui-même battu deux fois en finale de Grand Chelem (à Roland-Garros 1998 et 2001), y est allé de son petit message : "Je ne pouvais pas être plus heureux pour Andy ! C'était juste une question de temps..." Son ancien assistant Daniel Vallverdu était d'ailleurs là pour célébrer cette brillante victoire dans les vestiaires, champagne à la main. Tout comme sa mère bien sûr. Judy Murray, capitaine de l'équipe britannique de Fed Cup toujours présente dans le box de son fils, n'a pas manqué de souligner le côté historique de cette nuit new-yorkaise. Tout comme son frère Jamie, qui laissait sur son compte twitter : "Ce soir, Andy a réalisé son rêve. Il a récolté le fruit de son talent, de son dévouement et de sa persévérance. Nous sommes tous si fier de lui."
"C'est un soulagement de passer enfin ce dernier obstacle", a soufflé l'Ecossais en écrasant quand même quelques larmes sans en rajouter. Je suis vraiment content de m'en être sorti car si j'avais perdu ce match en menant de deux sets, ça aurait été dur à avaler. Dans le vestiaire, je me disais: si je perds cette finale ce sera la cinquième (en Grand Chelem, NDLR), personne ne l'a jamais fait. Je ne voulais pas être cette personne." En effet, aucun joueur dans l'histoire du tennis moderne n'avait été présent plus de dix fois dans le dernier carré d'un tournoi majeur et cinq fois en finale sans trouver la victoire au bout. Perdre encore une fois sous les yeux de la terre entière, dont ceux de l'acteur Sean Connery et l'entraîneur de Manchester United Alex Ferguson présents pour l'occasion, aurait eu des effets dévastateurs. Cette victoire en finale, au terme d'un match dantesque de plus de près de cinq heures face à l'un des meilleurs joueurs du moment, n'en est que plus belle.
Cette édition 2012 de l'US Open sera d'autant marquée du sceau britannique que deux espoirs se sont également illustrés. Chez les filles, Laura Robson a fait sensation en atteignant les huitièmes de finale, après avoir envoyé l'ancienne lauréate Kim Clijsters à la retraite et en dominant l'ancienne finaliste Na Li. En juniors, Liam Broady, pensionnaire de l'académie Mouratoglou, est allé en finale du tournoi garçons un an après avoir joué celle de Wimbledon. "Notre tennis est dans une bonne passe, estime Andy Murray. J'espère que ma victoire va donner envie à des enfants en Grand-Bretagne de faire du tennis et que ça va effacer la réputation de perdant des joueurs de tennis britanniques, ou de ce sport en Grande-Bretagne." Cette nuit du 10 septembre, c'est toute une patrie qui a gagné avec lui.
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