Federer le prend bien

Pour Roger Federer, les années se suivent et se ressemblent à Wimbledon. Après avoir enchainé sept finales (pour six victoires) entre 2003 et 2009, le Suisse vient de perdre son deuxième quart de finale de rang. Un an après avoir plié face à Tomas Berdych en quatre manches, l'ancien numéro un mondial a cette fois subi la loi d'un Jo-Wilfried Tsonga qui était mené deux manches à rien avant de revenir et d'imposer sa loi à Roger Federer  (3-6, 6-7, 6-4, 6-4, 6-4). Si les défaites ne sont jamais agréables, certaines se digèrent mieux que d'autres.

"C'est difficile et frustrant, mais à la limite, je préfère perdre comme ça, en ayant bien joué moi-même, a confié le Suisse après la partie. C'est plus facile à digérer que celle de l'année dernière." Durant cinq manches, le numéro 3 mondial n'a pas démérité. 75% de première balle, 11 petites fautes directes contre 22 à Tsonga, 57 points gagnants contre 63 au Français, Federer n'a pas juré dans le paysage. Le Suisse n'a pas perdu ce match. Jo-Wilfried Tsonga l'a gagné. "Jo a réussi une performance spéciale pour me battre. Il a vraiment joué super bien. Il a fait un grand match de bout en bout et ne m'a pas donné d'ouverture. Je ne me rappelle pas d'avoir eu une seule balle de break après celle que j'ai convertie au deuxième jeu."

Ce quart de finale a rappelé à Federer la magnifique finale qu'il avait remportée face à Andy Roddick en 2009. Là aussi, son adversaire avait su élever son niveau de jeu et servi admirablement bien durant tout le match, comme Tsonga mercredi. Mais la roue avait tourné dans le bon sens. Le sien. Contre Roddick, Federer avait réussi un seul break. Sur le dernier jeu. Contre Tsonga, il l’a fait sur le premier jeu de service du Français. Voilà toute la différence. "Peut-être que ça fera plus mal dans trois jours, mais j'en doute. Je me sens bien mieux qu'il y a un an, c'est très encourageant et cette défaite ne va rien y changer. Je pense que j'avais le jeu pour gagner le tournoi et je vais continuer à travailler plus dur que jamais pour être prêt pour la Coupe Davis et l'été américain."

Un été durant lequel il croisera peut-être de nouveau Jo-Wilfried Tsonga qui, en passant, ne l'a pas surpris, mercredi sur le Centre Court du All England Club. "Je l'avais déjà rencontré, ce n'est pas comme s'il avait 16 ans et que je le découvrais, a-t-il lancé. Je savais à quoi m'attendre, il est capable de grandes choses et de moins bonnes par moments aussi. A chaque fois que ça devenait important, il a sorti le grand jeu. Il a réussi les coups qu'il fallait aux moments qu'il fallait. C'est dur pour moi, mais il a vraiment fait du bon boulot." Sans doute le plus bel hommage possible. Celui du maitre.