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Roger Federer avant sa finale (interview) : "Je me sentais moins bien en 2012"

Eurosport
ParEurosport

Publié 06/07/2014 à 07:27 GMT+2

Auteur d’un tournoi presque parfait, Roger Federer aborde sa finale contre Novak Djokovic avec une pression minimale. La force de l'habitude pour celui qui peut hisser son record à dix-huit victoires en Grand Chelem. C'est aussi le résultat d'une saison 2014 très réussie, où l'influence de Stefan Edberg n'est pas niée par le Suisse.

Roger Federer, Wimbledon 2014

Crédit: Panoramic

Vous voilà en finale de Wimbledon à nouveau. Est-ce le résultat du travail entrepris avec Stefan Edberg ?
R. F. : Tout se passe parfaitement bien et Stefan est clairement l’une des pièces du puzzle, comme Severin (Luthi), mon préparateur physique. Mon jeu est exactement là où j’espérais qu’il en serait. J’ai eu une année 2013 difficile, j’ai beaucoup travaillé, notamment en dehors des courts, pour retrouver la forme qu’il faut avoir pour les grands tournois. Ma saison 2014 est très solide, avec beaucoup de demi-finales (Melbourne), de finales (Adelaïde, Monte-Carlo, Miami) et deux trophées (Dubaï, Halle). Cela m’a donné assez de confiance pour aller encore plus loin. Je le dois à mon équipe qui fait en sorte que, tous les matins, je me réveille motivé, en pleine santé, affûté et très désireux de jouer au tennis.
C’était quand même difficile d’imaginer se débarrasser des quatre gars en même temps non ? Un oui, deux à la rigueur.
Pendant deux semaines, il a été dit et écrit que Wawrinka, Kyrgios, Dimitrov, et Raonic étaient prêts à se débarrasser de la vieille garde. On dirait que ce n’est toujours pas le moment.
R. F. : Qui a dit ça ? Très honnêtement, je n’ai pas lu la presse. C’était quand même difficile d’imaginer se débarrasser des quatre gars en même temps non? (NDLR, référence implicite au Big Four qu'il forme avec Nadal, Djokovic et Murray) Un oui, deux à la rigueur. Si aucun (membre du Big Four) n’avait été là (en demi-finale), ç’aurait été un choc. En Australie, il en restait un sur deux en finale (Nadal contre Wawrinka). Ici, deux. A Roland-Garros, deux aussi (Nadal et Djokovic). Avant le tournoi, j’avais dit qu’il n’y aurait pas de surprise sur au moins l’un des deux finalistes. Je suis heureux d’être l’un des deux finalistes sans surprise. En plus, Milos (Raonic) et Grigor (Dimitrov) sont là depuis un moment. Cela fait bien cinq ou six ans qu’ils sont sur le circuit. Ce ne sont pas vraiment des nouvelles têtes. Kyrgios si.  Il faudrait qu’on ait plus de Kyrgios, de tous jeunes joueurs comme lui qui arrivent au haut niveau, c'est bien.
Vous avez dit récemment que vous n’aviez plus de compte à régler avec votre confiance. Où en êtes-vous après ces six tours passés sans trop de difficulté ? 
R. F. : On a toujours des hauts et des bas, l’essentiel est d’atteindre un niveau où on a assez confiance en son jeu pour bien négocier les moments importants. Si, sur le plan physique, vous commencez le tournoi en sentant que vous pouvez jouer sept fois en cinq sets,  vous êtes programmé pour bien faire. C’est dans cet état que j’ai commencé Wimbledon. Là, je sais qu’il ne me reste qu’un match et que j’ai beaucoup d’essence dans le moteur.
Comment vous sentirez-vous dimanche à l’heure de déjeuner ? 
R. F. :  Si je dois comparer avec la finale d’il y a deux ans, je me sentais beaucoup moins bien parce que j’avais un souci au dos qui s’était réveillé contre Xavier Malisse. Ça, je m’en souviens. Les autres finales, pas trop. Je réalise une année solide, le tournoi se déroule parfaitement. J’ai réglé quelques détails à Halle. Les matches sont allés très vite, et c’est parfait avant une finale comme celle-ci. 
Il faut y être prêt physiquement et être disponible mentalement, aimer le jeu, sans quoi ce serait compliqué. Je sais pourquoi je joue au tennis, au fond de moi, et c’est très important.
Vos performances sur l'ensemble de la décennie sont exceptionnelles. Qu’est-ce qui a rendu cela possible sur la durée et diriez-vous que vos soucis de dos ont été le principal frein ?
R. F. :  Non, des soucis physiques, on sait qu’on en aura toujours. J’ai eu une entorse de la cheville en 2005, j’ai été blessé à l’aine en 2001, plein d’autres petites choses. Le dos m’a toujours plus ou moins tiraillé selon les moments. Il faut faire avec. Je pense plutôt que la clef, c’est de maintenir sa motivation, d’assumer toutes les obligations liées à la presse, aux sponsors et aux fans et de conserver une certaine souplesse dans son esprit. Je n’ai jamais raté la moindre partie de saison. J’ai toujours fait toutes les saisons indoor. Je n’ai raté aucun Masters de fin de saison depuis 2002. Je n’ai pas raté un Grand Chelem. Tout ça sans faire de break de cinq mois ou de choses comme ça. Il faut y être prêt physiquement et être disponible mentalement, aimer le jeu, sans quoi ce serait compliqué. Je sais pourquoi je joue au tennis, au fond de moi, et c’est très important.
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Roger Federer and Novak Djokovic

Crédit: Imago

Dans quelle mesure est-il possible de prendre du plaisir dans ce que vous faîtes, à ce niveau et avec votre expérience ?
R. F. :  En demi-finale j’étais vraiment dans la concentration, même après la balle de match. Mais ne vous y trompez pas, je suis ravi de ce que j’ai fait. Ce qui est génial pour moi est de prendre plaisir de faire ce que je fais tout en étant entouré de ma famille et de mon équipe. J’aime vraiment, vraiment ça. Le plaisir, ce n’est pas seulement juste après la balle de match. C’est un pack. Ça vaut vraiment la peine.
Novak peut faire mal des deux côtés, ce n’est pas le genre de joueur qu’on peut pilonner sur un coup faible. Il a encore progressé en coup droit, au service et dans ses déplacements. C’est un roc.
 Quel regard portez-vous sur votre histoire commune avec Novak Djokovic et les clefs de vos rencontres ?
R. F. :  L’un comme l’autre, nous aimons tenir notre ligne et avoir l’initiative dans l’échange. Il sait merveilleusement bien réorienter le jeu, s’appuyer sur la balle de l’adversaire, ou mettre du rythme lui-même. C’est ce qui le rend difficile à jouer : on n’est jamais vraiment en sécurité. Il peut faire mal des deux côtés, ce n’est pas le genre de joueur qu’on peut pilonner sur un coup faible. Il a encore progressé en coup droit, au service et dans ses déplacements. C’est un roc. Pour moi il est donc capital d’être très agressif contre lui. Surtout ici à Wimbledon.
S’il vous fallait résumer en un mot vos face-à-face ?
R. F. :  Athlétiques. J’ai beaucoup aimé mes matches face à lui. Nous n’avons pas émergé en même temps. J’étais déjà au top quand on l’a vu éclore. Beaucoup de choses ont changé avec le temps dans le regard porté l’un vers l’autre. Mais ça reste cool, même depuis qu’il gagne des Grands Chelems (2008) ou qu’il joue la place de numéro un (2011).
Tous les demi-finalistes ont eu des problèmes d’appui. Comment jugez-vous la surface cette année ?
R. F. :  Oui, dans l’autre demi-finale, c’était incroyable. En même temps, Novak et Grigor glissent beaucoup aussi sur les autres surfaces. A part Monfils, je ne vois pas de types aussi extrêmes qu’eux à ce sujet. Je trouve que le terrain est normal, il ne glisse pas plus qu’un autre vu ici à Wimbledon.
Vous pouvez devenir le vainqueur le plus âgé d’un Grand Chelem dans l’ère Open.
R. F. :  Vraiment ?
Oui. Qu’est-ce que cela représenterait-il parmi tous vos titres honorifiques ?
R. F. :  Franchement ? Ce ne serait pas très important. Si ça l’était à mes yeux, je l’aurais su avant que vous me posiez la question.
  • Roger Federer a tenu ces propos en conférence de presse après sa victoire contre Milos Raonic
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