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Wimbledon : Juan Martin Del Potro, le retour du champion qui a toujours cru en lui

Sébastien Petit

Mis à jour 30/06/2016 à 22:24 GMT+2

WIMBLEDON 2016 - Vendredi, le 165e mondial doit défier Stan Wawrinka au 2e tour de Wimbledon. Mais ce match aura tout d'un choc, le joueur se cachant sous ce classement étant Juan Martin Del Potro, ancien vainqueur en Grand Chelem, qui n'attend plus qu'une victoire marquante pour signer son retour dans les tournois majeurs.

Juan Martin del Potro - 2015

Crédit: AFP

Tout est parti d'un message plein d'espoir avec un smiley. Un message annonçant son forfait à Roland-Garros pour la quatrième année de suite. Ce qui peut ressembler à un paradoxe révélait en fait une décision réfléchie et un retour en Grand Chelem imminent, pour le tournoi de Wimbledon. Ce moment, Juan Martin Del Potro l'a attendu avec impatience. Après deux saisons quasi-blanches et trois opérations, l'Argentin s'est accroché comme il a pu, malgré un sort qui s'acharne sur son poignet gauche depuis la saison 2010.
Depuis l'Open d'Australie 2014, le vainqueur de l'US Open 2009 n'avait pas remis les pieds dans un tournoi majeur. C'est non sans une grande émotion qu'il a partagé sur les réseaux sociaux un photo-montage décomptant les jours entre sa dernière participation et son retour : 894 jours. Une éternité pour un compétiteur comme lui. Il fallait même remonter à plus de trois ans pour le voir jouer sur gazon. Cette saison, l'Argentin a réussi à refouler l'herbe de Stuttgart. Une expérience concluante qui l'a vu se hisser jusqu'en demi-finale, avec des victoires au passage sur Grigor Dimitrov et Gilles Simon, deux joueurs qui ont montré de belles qualités sur cette surface.
"Mes services et mes coups droits fonctionnent très bien pour le moment, se réjouit Juan Martin. Mais j'ai besoin de jouer encore quelques bons matches. Je ne suis pas encore confiant à 100% pour frapper mes meilleurs revers pour le moment. Mais je travaille dur. Je travaille chaque jour un petit peu plus sur mon revers. Je pense que c'est le seul moyen pour aller de l'avant et aller bien dans le futur." Il est vrai qu'il est encore loin du niveau qui lui a permis de battre Rafael Nadal et Roger Federer lors de sa victoire historique à New York. Mais la voie empruntée semble la bonne. Enfin.

Un revers encore hésitant

Revenir trop vite a longtemps été sa hantise. En 2015, c'est une rechute après la tournée australienne du début de saison qui l'a définitivement remis sur la touche pour les mois à venir. A Miami en 2015, et une défaite face à Vasek Pospisil, il a dû se rendre à l'évidence : son tendon du poignet gauche avait encore besoin d'une intervention chirurgicale. Mais son abnégation a payé. Et il espère que cette fois-ci, ce sera la bonne. Cette année, il y est allé avec parcimonie. Pas de Grand Chelem avant qu'il ne se sente prêt. Pas d'enchaînement de tournois trop longs pour ne pas brusquer les choses.
Il s'est ainsi imposé un break avant Roland-Garros avant d'annoncer qu'il pourrait jouer plusieurs tournois d'affilée, poussant même le bouchon jusqu'à annoncer sa participation en Coupe Davis avec l'Argentine en quart de finale face à l'Italie. Outre-Atlantique, cette annonce a eu l'effet d'une bombe, Juan Martin n'ayant plus revêtu le maillot de son pays depuis sa dispute avec l'ex-capitaine Martin Jaite en 2012 et une défaite en demi-finale face à la République tchèque. Celui-ci a laissé les rênes de l'équipe fin 2014 à Daniel Orsanic, qui a visiblement su trouver les mots pour faire revenir Del Potro une fois guéri.
"Je me sens tellement heureux de jouer à Wimbledon à nouveau", a déclaré l'Argentin en conférence de presse. "J'ai eu beaucoup de supporters aujourd'hui pour mon match. Partout où je joue, les fans me soutiennent énormément, et ils se fichent de savoir si je gagne ou je perds. Ils veulent juste me voir jouer à nouveau. Et c'est très bien pour moi !" Comme Dominic Thiem, battu sur la terre battue de Madrid il y a quelques semaines, Stéphane Robert s'est aperçu que la "Tour de Tandil" était bel et bien de retour au premier tour de Wimbledon. Avec 91% de réussite derrière sa première balle, l'Argentin n'a lâché que six jeux en route (6-1, 7-5, 6-0).
C'est vrai que tout le monde est content de le voir jouer à nouveau et sans blessure
Après plus de deux ans d'absence en Grand Chelem, Wimbledon lui a réservé une belle surprise pour son retour : un deuxième tour de feu face à un autre vainqueur en Grand Chelem : Stan Wawrinka. Avec le 165e rang mondial affiché dans le dos, l'ex-numéro 4 ne pouvait que s'attendre à tomber sur du lourd rapidement. Les deux joueurs ne sont plus rencontrés depuis quatre ans, mais l'ironie du sort a voulu que les deux champions se soient déjà croisés au deuxième tour de Wimbledon en 2008. Il y a huit ans, le Suisse s'était imposé en trois sets (7-6, 6-3, 7-5), c'est même la dernière victoire de Stan sur l'Argentin. Celui-ci signerait des deux mains tout de suite pour réitérer pareille performance.
Surtout que Del Potro n'est pas revenu tout seul à Londres. L'Argentin a eu la bonne idée, pour ne pas dire l'opportunisme, d'enrôler Daniel Vallverdu dans son équipe. Cet homme était le coach assistant d'Andy Murray lors de son sacre à Wimbledon en 2013 et le coach principal de Tomas Berdych jusqu'en mai 2016, avant que le Tchèque ne le remercie juste avant Roland-Garros, faute de résultats suffisants. Un atout de poids dans la mouvance du moment, Lendl ayant rejoint l'équipe de Murray et Krajicek celle de... Wawrinka juste après les Internationaux de France.
"C'est une bonne nouvelle pour le tennis, a assuré le Suisse. Ce sera intéressant de jouer face à lui après toutes ces années sans l'affronter. Nous n'avons même jamais effectué d'entraînement ensemble. C'est vrai que tout le monde est content de le voir jouer à nouveau et sans blessure. Tout le monde souhaite que cela dure. C'est un grand champion et un beau joueur. Je l'ai vu à Stuttgart, il joue très bien." Wawrinka n'a plus perdu avant les huitièmes de finale en tournoi majeur depuis Roland-Garros 2014 et une défaite surprise au premier tour. Mais le voir tomber au deuxième tour à Londres, en serait-ce vraiment une ?
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