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"Le bateau est prêt"

ParAFP

Mis à jour 17/09/2010 à 15:32 GMT+2

Marc Guillemot et son Safran sont des favoris évidents à la victoire en 60 pieds sur le Rhum. "J'ai tout ce qu'il faut pour faire un bon résultat dans le Rhum", lance-t-il.

Eurosport

Crédit: Eurosport

"Le bateau est prêt, le skipper aussi"... Nulle vantardise chez Marc Guillemot, l'un des favoris de la prochaine Route du Rhum en monocoques IMOCA (18,28 m), mais la tranquille assurance d'un coureur qui a enchaîné les victoires en 2009 et 2010. Cinq ans après son lancement, Safran, un plan VPLP/Guillaume Verdier, reste la référence en 60 pieds, le bateau auquel se compare chaque concurrent inscrit dans ce qui sera l'une des catégories reines au départ du Rhum, le 31 octobre à Saint-Malo.
En misant sur la légèreté, la maniabilité et un dessin de coque original -avec un bouchain (décrochage dans les flancs) marqué-, Safran a fait école et les derniers monocoques IMOCA s'en sont fortement inspirés. "Il est assez valorisant de voir que tout le monde ou presque nous suit dans ce choix architectural", indique-t-il. "On continue à travailler sur le bateau mais il est arrivé à maturité", explique Guillemot -"Marco" pour les intimes-, qui enchaîne les sorties de réglages et de mises au point depuis La Trinité-sur-mer (Morbihan).
Champion du monde IMOCA en titre, auréolé d'une belle troisième place dans le Vendée Globe 2009, de ses victoires dans la Transat (en double) Jacques Vabre (la même année) et le Tour d'Espagne en équipage cet été, Guillemot, 51 ans, multiplie les entraînements au large de Port-la-forêt (Finistère sud) avec quelques-uns de ses futurs adversaires, comme Roland Jourdain, Armel Le Cleac'h, Arnaud Boissières et Christopher Pratt. Au programme, enchaînement de manoeuvres, en travaillant la réactivité, les automatismes. "J'ai tout ce qu'il faut pour faire un bon résultat dans le Rhum, confie-t-il. Maintenant, c'est à moi de jouer".
Aller vite longtemps
Comme la plupart des coureurs océaniques actuels, Guillemot avoue ne pas passer ses journées à la barre, préférant manoeuvrer sur le pont et faire confiance au pilote automatique. "Si je pouvais être 99% sous pilote, je n'hésiterais pas, déclare-t-il, un rien provocateur. Un bon pilote barre mieux qu'un skipper endormi!" Safran profite largement du savoir-faire technologique de son parraineur éponyme, expérimentant notamment une caméra infra-rouge pour détecter les icebergs, des hydrogénérateurs pour recharger les batteries et une centrale à inertie high tech couplée au pilote automatique. La chasse au poids est de rigueur et l'intérieur de Safran est pour le moins dépouillé. Pas de hauteur sous barrots, une bannette de chaque côté, un petit réchaud monté "à la cardan" en guise de cuisine... L'impressionnant vérin permettant de basculer au vent la quille et son lest-torpille, ainsi que les ballasts, occupent une large place dans un habitacle réduit à sa plus simple expression.
On imagine l'inconfort d'une telle machine lancée plein pot dans une mer formée, avec en prime le bruit infernal à l'intérieur d'une coque tout carbone... Mais le résultat est là : Safran va vite. Guillemot affirme avoir atteint 29,7 noeuds (54 km/heure) dans le Grand Sud et le monocoque gris ardoise tient aisément des moyennes de 22 noeuds (40 km/heure) pour peu que le vent soit au rendez-vous. "Le plus dur, souligne le Bigouden, c'est d'aller vite longtemps. C'est infernal, humide et stressant..."
Le 31 octobre, pour l'aider sans doute à vaincre le stress dans la longue (3.510 milles/6.300 km) "descente" en solo vers Pointe-à-Pitre, "Marco" embarquera comme d'habitude une bourriche d'huitres offerte par un copain. Mais pas de vin, précise-t-il : "le vin, c'est sympa quand c'est partagé!"
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