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24 Heures du Mans 2013 : Une édition qui restera dans les mémoires

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 23/06/2013 à 22:01 GMT+2

Les 24 Heures du Mans 2013 ont été marquées par le choc de la mort d'Allan Simonsen, onze neutralisations, le triomphe de l'éternel Tom Kristensen et la consécration pour le Français Loïc Duval. L'analyse de Stéphane Vrignaud.

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Crédit: Eurosport

Le drame Allan Simonsen
Le Mans a redécouvert avec effroi que la course peut tuer. Le circuit des 24 Heures a toujours avancé sur le terrain de la protection mais 13,6 kilomètres sont probablement impossibles à sécuriser à 100%. Le public garde en mémoire les crashes d'Allan McNish (Audi) en 2011 et Anthony Davidson (Toyota) en 2012 comme autant d'épilogues miraculeux. Le pilote de GT danois Allan Simonsen (Aston Martin) ne pouvait survivre aux deux chocs subis au troisième tour, au "Tertre rouge". Le premier de face à environ 200km/h pour une décélération de 25G, le second en latéral de 75G. Lire notre portrait de Simonsen.
Vingt-et-un pilotes ont perdu la vie depuis la création de l'épreuve, en 1923. L'espoir français Sébastien Enjolras (WR), 21 ans, était le dernier de ces malheureux, fauché en pleine passion en 1997.
Une course neutralisée onze fois, pendant cinq heures
Interrompue après une dizaine de minutes de course, l'édition des 90 ans a été stoppée à onze occasions, pour une durée dépassant les cinq heures. En 2012, il n'y avait eu que trois neutralisations. En général, les commissaires, par leur compétence et leurs moyens d'intervention, sont en mesure de dégager ou mettre un véhicule à l'abri assez rapidement. Mais lorsqu'un choc éventre un rail, désolidarise une pile de pneus, une réparation est nécessaire. Celle consécutive à l'accident de Simonsen a duré près d'une heure. C'est un enjeu sécuritaire et juridique : en n'ayant plus un circuit conforme aux normes prescrites par la FIA, les organisateurs deviennent potentiellement responsables d'un nouvel accident ; et les assurances ne couvrent plus les risques. La course a d'ailleurs été neutralisée la deuxième fois suite à un accident de Gommendy (Alpine), au même endroit que Simonsen.
Aussi, la présence d'équipages amateurs, qui avait été largement débattue l'année dernière, constitue toujours un risque accru. Enfin, la météo instable ce week-end a influencé le cours de l'épreuve, spécialement lors de la dernière intervention de la voiture de sécurité. C'est une ondée, à 90 minutes du damier, qui a conduit Nicolas Lapierre (Toyota) à sortir de la piste et taper, avant bien d'autres.
Audi avait de la marge
Techniquement, Audi disposait cette année encore d'un bolide supérieur à la Toyota, en vitesse plus qu'en fiabilité mais cela a suffi. En fait, la firme aux anneaux s'était donnée les meilleures chances en alignant trois R18 contre deux TS030. Cela ne coûte pas tellement plus de mettre sur la piste une troisième auto, en revanche il faut l'entourer d'une armée de mécaniciens et de techniciens à longueur d'année pour arriver rôdé au Mans. En termes de logistique et de coûts, la différence est substantielle et Audi a bien vu que Toyota ne pouvait pas la suivre à ce niveau-là. Le déroulement de la course a montré qu'Audi en avait sous la pédale. En tête, la numéro un n'a jamais paru puiser dans ses réserves, se contentant de lâcher les Toyota au train. On a vu la marge que la R18 avait en vitesse pure lorsque la numéro trois a chassé la Toyota numéro huit pour le podium. La meilleure Audi avait roulé 4" plus vite que la première "Toy" en qualification. Elle disposait de 1"5 de sécurité par tour en course en tenant compte des relais plus longs (12 tours) que la TS030 pouvait faire.
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2013 24 Heures du Mans Audi #2 Duval Kristensen McNish

Crédit: Audi Motorsport

Tom Kristensen, plus que jamais "Monsieur Le Mans"
A 45 ans, le Danois a remporté la classique pour la neuvième fois en dix-sept participations depuis 1997. Il n'est pas le pilote le plus rapide du monde mais il a une façon de lire le trafic et une aptitude à aller vite sans taper dans sa mécanique qui restent assez extraordinaires. Mais, en tant que Danois, cette victoire fut émouvante. Il l'a célébrée sobrement. "Gagner au Mans n'est pas une victoire personnelle : on a été mis dans des conditions idéales dans la meilleure équipe du monde. Il a fallu maintenir un rythme incroyable tout le week-end pour réaliser notre rêve, qui devient réalité", a-t-il dit. "On a perdu quelqu'un hier qui avait le même rêve, un mec bien. Donc le sentiment est partagé. Je pense aussi à mon père qui est décédé en mars. J'aimerais gagner encore une fois pour pouvoir lui dédier une victoire, car celle-là, elle est pour Allan (Simonsen)."
Allan McNish : plus qu'un équipier
L'Ecossais de 43 ans n'avançait pas en F1 (une saison avec Toyota en 2002) mais il a compris la recette de la gagne en Endurance, au point d'afficher aujourd'hui un troisième succès manceau après ceux de 1998 et 2008. Samedi, il livrait par exemple au quotidien L'Equipe sa vision de la course, et l'usage de la caméra arrière faisant office de rétroviseur : "Je m'en sers pour surveiller une voiture derrière moi au freinage. Si je m'aperçois que son pilote est un peu 'long', je peux essayer de lui donner un peu plus de marge pour éviter qu'il ne le percute." Tout est dit !
Loïck Duval, un Français de plus dans le cercle des vainqueurs
A l'image de Benoît Tréluyer, son compatriote lauréat au Mans en 2011 et 2012, Loïck Duval n'a pas hésité à s'exiler au Japon pour vivre de son coup de volant et se retrouver un jour dans une dynamique de carrière. En 2008, il est le meilleur débutant dans la Sarthe. L'histoire est en marche, et deux ans plus tard, Oreca le glisse dans la Peugeot 908 "client". Audi lui fait confiance en 2012, puis sa Majesté en personne… "Je me souviens de l'année dernière, lorsque Tom [Kristensen] m'avait dit que ce serait bien que nous fassions équipe", a-t-il confié, dimanche. Quand on gagne la confiance de l'icône, c'est qu'on a tout compris ! Il était le sprinter du trio, mandaté pour faire la pole. Mercredi soir, la mission était accomplie. "C'est un gros, gros moment dans ma carrière", a-t-il déclaré, dans la ferveur de l'arrivée. "C'est une grosse satisfaction et beaucoup d'émotion, décuplée au Mans car on donne tout ce qu'on a. On est tous très fatigués, la course a été très éprouvante." A 31 ans, il tient sa plus grande victoire. Une première qui en appelle d'autres, lui a soufflé le sextuple vainqueur Jacky Ickx, sur le podium.
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2013 6 heures de Spa Audi Duval

Crédit: Audi Motorsport

2014 : le retour de Porsche
L'édition 2014 fait déjà rêver : Audi défendra sa couronne, Toyota essaiera encore - on espère avec une troisième machine - et Porsche fera son grand retour dans la catégorie reine LMP1. Porsche, détentrice du record de victoires (14), n'a pas provisionné de période d'adaptation : ses ressources lui permettront sûrement de jouer les premiers rôles.
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2014 Tests Weissach Porsche LMP1

Crédit: Panoramic

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