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Malveillance grave

Eurosport
ParEurosport

Publié 23/01/2005 à 11:00 GMT+1

Ce qu'il s'est passé dans l'ES12 du Monte-Carlo, dimanche matin, est extrêmement grave : Solberg (Subaru) et Grönholm (Peugeot) ont été accidentés dans le col du Turini à cause de la neige lancée par les spectateurs.

[23/01/05] - Sur un rallye, le dispositif de sécurité s'occupe de protéger les spectateurs des voitures. Les organisateurs du Monte-Carlo vont devoir s'atteler aussi à préserver les compétiteurs des spectateurs. Dimanche, un point de non-retour a été atteint dans le Col du Turini, support de l'épreuve spéciale 12 de la manche 1 du Mondial WRC 2005, où les champions du monde Petter Solberg (Subaru) et Marcus Gronholm (Peugeot 307) sont sortis de la route à cause de neige lancée à dessein par des imbéciles.
"Encore une fois, c'était dans ce col...", a déploré Marcus Grönholm. "Les spectateurs avaient jeté de la neige sur la route. Tout le monde sait qu'ils font ça. Je savais qu'ils faisaient ça. Mais quand je suis arrivé et que j'ai vu la neige, il était trop tard. Juste avant que je ne sorte, j'ai vu une autre roue baladeuse, mais ce n'était pas la mienne, mais celle de Petter [Solberg]. Il était déjà sorti lui aussi."
L'Impreza et la 307 ont toutes deux eu une roue arrachée. Le Norvégien, titré en 2003, a du abandonner. Lesté d'un handicap comparable, le Finlandais couronné en 2000 et 2002 a pu terminer les 19 km restant dans la spéciale, avec 5 min 15 sec de retard sur le vainqueur du chrono, le Tchèque Roman Kresta (Skoda Fabia). Tout ça par l'inconscience de certaines personnes à la recherche d'un surcroît de spectacle. Une pratique dangereuse et révoltante qui est malheureusement le lot du Monte-Carlo depuis de nombreuses années.
Les organisateurs de la course monégasque ont annulé par le passé des spéciales en raison de ces comportements. Les protestations de Peugeot et Subaru, dont les voitures étaient classées 2e et 3e à cet instant, ne vont pas manquer de provoquer un débat sur la prévention, et la répression aussi, de ces actes de malveillance qui me menacent la vie des compétiteurs.
Loeb : "Il faut que les gens comprennent"
Les pilotes ont malheureusement pris l'habitude de composer avec ces atteintes. Au micro de TF1, Gilles Panizzi, soudain propulsé de la 5e à la 3e place, s'est montré fataliste, juste après l'ES12 : "Les surprises du Turini sont toujours au rendez-vous", a déclaré avec ironie le Français de Roquebrune-Cap Martin. "C'est comme ça, on va pas revenir là-dessus ! On a beaucoup de neige jetée par des spectateurs dans le Turini, dans des virages, en descente. Pour moi, ç'a été le cas : j'ai touché deux fois" , a ajouté l'expérimenté pilote de 39 ans.
Egalement interrogé par TF1, Sébastien Loeb (Citroën), en route pour une troisième victoire consécutive dans l'épreuve, a apporté des précisions à faire froid dans le dos. "Dans un virage du style de celui où Marcus Grönholm a fait une sortie de route, et Petter Solberg aussi, je crois, on rentre à 120 km/h pour freiner pour s'engager dans un droite", a souligné le champion du monde 2004. "Quand il y a de la neige, il faut y rentrer à 30 km/h. Si on est surpris par la neige, on n'a aucune chance. J'avais demandé à mes ouvreurs d'être vigilants sur la présence de neige rajoutée par des spectateurs. J'avais des 'risque neige' dans mes notes."
Vendredi, déjà, l'Alsacien avait pour ces funestes motifs connu une première alerte, dans l'ES3, matérialisée par un tête-à-queue, auquel d'ailleurs son équipier François Duval et d'autres n'avaient pu échapper. "C'est piégeux, et des spectateurs ont rajouté de la neige à un endroit, sur la route", avait calmement constaté le pilote de la Citroën N.1. "C'est très dangereux. Quand on est en slick, et que l'on arrive sur une plaque de neige sans s'y attendre à 160 km/h, ce n'est pas ce qu'il y a de plus agréable. D'autant plus que c'est à un carrefour où il y a des commissaires (sportifs). C'est un peu aussi à eux de faire attention à ces choses-là. On n'est pas les seuls à s'être fait piéger. Tout le monde s'en est bien sorti. C'était un endroit où il y avait un échappatoire. Heureusement."
"La neige lancée par les spectateurs, si c'est avant le passage des ouvreurs ce n'est pas grave", a pondéré Sébastien Loeb, à l'arrivée, dimanche. "Par contre, le faire entre les ouvreurs et le passage des concurrents, il faut que les gens comprennent que c'est hyper dangereux. C'est jouer avec la vie des gens."
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