Loeb leader

Sébastien Loeb (Citroën Xsara) a viré en tête au soir de la 1re journée du Rallye de Turquie, 7e épreuve du Championnat du monde, talonné par le Finlandais Marcus Grönholm (Peugeot 307), qui lui concède tout juste 7 secondes et 5/10e après sept épreuves spéciales disputées près d'Antalya.

Loeb a forcé la décision en attaquant d'entrée, vendredi, en dépit de conditions dangereuses et de sa position délicate d'ouvreur, puisque son classement en tête du Championnat du monde imposait qu'il partît le premier de chacune des spéciales. Le matin, après des orages nocturnes brefs mais délivrant d'abondantes précipitations, les pilotes ont trouvé une piste humide et glissante.

Le choix anticipé des pneus, rendu obligatoire par le règlement, a imposé des conditions dangereuses de course. S'élançant comme les autres concurrents avec une monte non adaptée, Loeb, huitième à l'issue de la super-spéciale disputée jeudi à Antalya, s'en est le mieux sorti en enlevant les deux spéciales disputées dans la matinée.

Au retour au parc d'assistance, il disposait de 14 secondes et 2/10e d'avance sur Grönholm. Se plaignant du comportement de sa voiture, le Finlandais a fait effectuer les bons réglages pour tenter de prendre le commandement de la course au pilote Citroën, écurie "cousine" de Peugeot, puisque les deux constructeurs, rivaux en course, appartiennent au même groupe.

Deuxième de l'ES5, remportée par l'Espagnol Carlos Sainz (Citroën Xsara), puis lauréat de l'ES6, Grönholm revenait même à 6 secondes et 5/10 de l'homme de tête. Il allait toutefois lui concéder une seconde pleine dans la super-spéciale (ES7) ponctuant la fin de journée. "C'est une bonne première journée , a estimé Grönholm. Je suis en lutte pour la victoire. C'est le plus important. J'ai retrouvé toute ma confiance dans la voiture et j'ai pu attaquer. Je recommencerai samedi, mais il est vital de ne pas aller à la faute".

Dans leur mano a mano pour la victoire, Loeb et Grönholm ont presque oublié leurs poursuivants, dont les quatre premiers peuvent encore prétendre à la troisième marche du podium. Le Norvégien Petter Solberg (Subaru Impreza), dauphin de Loeb au classement provisoire du Championnat du monde, a perdu du terrain. A 2 secondes de Grönholm à la mi-journée, le Scandinave a cassé son pare-chocs sur un franchissement de ruisseau dès l'ES4, endommageant une prise d'air. Il a dû soulager un moteur surchauffant jusqu'à l'assistance.

Le Norvégien s'est ensuite bien repris en enlevant la super-spéciale. Il conserve sa troisième place, devant Sainz, le coéquipier de Loeb, et le jeune Belge François Duval (Ford Focus), qui fait preuve d'une belle régularité dans l'épreuve où il s'était révélé la saison dernière.

En sixième position pointe le Finlandais Harri Rovanperä, deuxième pilote Peugeot qui a opéré une belle remontée. Dixième en fin de matinée, il revient notamment à la faveur d'un succès probant dans l'ES4 qui lui a rendu confiance. "Le matin, un problème de différentiel m'a fait craindre que la malchance ne me rattrape à nouveau. Je suis désormais rassuré. J'espère me rapprocher du podium samedi", a déclaré Rovanperä.

L'Estonien Markko Märtin (Ford Focus), écope d'air arrachée, a vu la température d'eau atteindre 125°C, l'huile surchauffant simultanément à 140°C. Relégué en fond de classement (36e), il doit renoncer aux points. Gilles Panizzi (Mitsubishi Lancer) a abandonné dans l'ES4 sur panne électronique alors qu'il occupait la 8e position.