Kevin Mayer dominé à mi-parcours de l'heptathlon, Marcell Jacobs battu sur le 60m des Europe

Fortunes diverses pour les cadors européens de l'athlé à Istanbul samedi. Le champion olympique du 100m à Tokyo, Marcell Jacobs, a été devancé par son compatriote italien Samuele Ceccarelli, nouveau champion d'Europe en salle sur 60m. Kevin Mayer ne fait pas mieux pour le moment sur l'heptathlon, deuxième après quatre des sept épreuves. La journée des Bleus a notamment vu Pascal Martinot-Lagarde passer totalement à côté. Le recordman du monde du 400m haies, Kaster Warholm, ne s'est pas manqué en revanche.

Marcell Jacobs a trouvé sa bête noire, et elle porte les mêmes couleurs que lui. Déjà battu lors des championnats d'Italie il y a deux semaines par l'inconnu Samuele Ceccarelli, son compatriote l'a également privé de l'or européen sur 60m. Ceccarelli, 23 ans, a décroché l'or en 6"48 devant Jacobs (6"50) et le Suédois Henrik Larsson (6"53).

En 6"47, Ceccarelli avait déjà réussi le meilleur temps des demi-finales, lui permettant de devenir le 5e performeur européen de tous les temps sur la distance en salle. Un chrono fou pour celui qui avait comme record 6"54, établi cette saison, et n'avait pas fait mieux que 6"72 avant cet hiver. Jacobs (28 ans), champion olympique du 100 m en 2021 et champion du monde du 60 m en salle en 2022, s'est écroulé sitôt la ligne franchie. Il a ensuite eu du mal à marcher pour quitter la piste, largement strappé à la jambe droite.

Kevin Mayer a, lui, perdu la tête de l'heptathlon à l'issue d'un mauvais concours de saut en hauteur. Après trois épreuves satisfaisantes en matinée (60 m, longueur, poids), Mayer n'a pas pu aller plus haut que 1,98 m au saut en hauteur de l'heptathlon en soirée, lui faisant perdre la tête de la compétition au profit du Norvégien Sander Skotheim (3 474 points contre 3 541)

"Mes impulsions n'étaient pas agréables, a-t-il réagi. J'ai quand même fait le taf, j'ai failli ne pas passer à 1,98 m. Dès que les sauts hauts étaient arrivés, j'étais un peu perdu. Je suis un peu dégouté parce qu'hier, j'étais dans une forme énorme. Je me suis arraché les cheveux cette nuit à ne pas dormir. Je suis loin de ce que j'espérais faire mais il y a encore un titre à aller chercher, donc je fais le taf. Espérons qu'une bonne nuit fasse en sorte que demain, ce soit un peu mieux."

Le recordman du monde et double champion du monde du décathlon, âgé de 31 ans, a encore les moyens de l'emporter s'il réussit sa deuxième journée dimanche (60 m haies, perche, 1 000 m). Autre Français engagé dans les épreuves combinées, Makenson Gletty est 5e provisoire, à l'affût pour un éventuel podium.

Le bilan tricolore reste bloqué à une médaille avant la dernière journée de compétition dimanche. Sur les haies, l'élimination de Pascal Martinot-Lagarde dès les séries (7"79) a sonné comme un coup de tonnerre pour les Bleus, qui perdent une "bête" de championnat (douze fois médaillé à l'international depuis 10 ans). "Aujourd'hui j'ai fait une bouse. J'ai tapé une haie, ça faisait très longtemps que je n'avais pas tapé une haie, ça m'apprendra à ne pas être assez vigilant, à ne pas avoir assez maîtrisé mon geste. C'est un énorme gâchis", a regretté PML.

Ses coéquipiers hurdlers Cyréna Samba-Mayela, Laëticia Bapté, Judy Chalcou, Just Kwaou-Mathey et Dimitri Bascou ont tous franchi les séries et pris rendez-vous dimanche matin pour les demi-finales. A la perche, seul Ethan Cormont a passé les qualifications (5,75 m), sans Valentin Lavillenie ni Thibaut Collet. Dans le 3 000 m, Bastien Augusto s'est montré solide pour se qualifier derrière le grand favori norvégien Jakob Ingebrigtsen, titré vendredi sur 1 500 m.

Seule Française présente dans une finale samedi, la perchiste Margot Chevrier a pris la 5e place, avec un saut à 4,60 m. Agnès Raharolahy et Benjamin Robert se sont qualifiés pour la finale du 800 m. Robert, brillant vainqueur de sa demi-finale, s'est affirmé comme l'un des favoris pour le titre masculin.

Les deux stars du 400m haies, la Néerlandaise Femke Bol et le Norvégien Karsten Warholm ont dominé comme attendu les 400 m. Largement plus forte que la concurrence, Bol a maîtrisé sa course pour couper la ligne en 49"85, le 7e chrono de tous les temps. C'est son deuxième titre européen consécutif du 400 m en salle après 2021. Warholm (27 ans), lui, s'est battu jusqu'à la ligne pour résister en 45"35, au retour de ses concurrents, le Belge Julien Watrin (45"44) et le Suédois Carl Bengtström (45"77). Le Norvégien a craqué sur la fin, tombant derrière la ligne, après être parti sur un rythme démentiel (20"84 après 200 m).