Mekhissi au tapis

Jusqu'ici, tout ne va pas bien à Berlin pour le clan tricolore. La disqualification de Christophe Lemaître en quarts de finale du 100m, samedi soir, était regrettable. Mais la disparition de l'unique médaillé olympique à Pékin dès les séries du 3000m steeple dimanche matin est une très grosse tuile pour l'équipe de France. Mahiédine Mekhissi-Benabbad, vice-champion olympique l'an passé en Chine, a été contraint à l'abandon avant de quitter l'enceinte berlinoise en larmes.

Embêté par une pubalgie depuis le 17 juillet et la réunion du Stade de France, Mekhissi figurait pourtant dans le groupe de tête peu avant l'entame du dernier tour. Mais après une mauvaise réception à l'avant-dernier passage de la rivière, le Rémois s'est arrêté à 450 m de l'arrivée. Il a eu un point de côté aux abdominaux alors qu'il était à un tour de la fin et près d'une possible qualification pour la finale. C'est une grosse déception pour l'équipe de France qui voyait en Mahiédine Mekhissi-Benabbad au moins un médaillable, au mieux un potentiel de champion du monde. "Je craignais que ça claque malgré les anti-douleurs. Quand on est vice-champion olympique, on tente le coup", a déclaré son entraîneur Zouir Foughali, présent au stade d'échauffement et qui attendait son élève pour avoir plus de détails.

Il n'y aura donc qu'un seul Français en finale mardi sur les trois engagés au départ, puisque Vincent Dandrieux-Zouaoui n'a pas franchi le cap du premier tour, terminant seulement 10e de la première série, à plus de 35 secondes de son record personnel. Bob Tahri, lui, sera en revanche bien présent. Le détenteur du record d'Europe, a lui tranquillement assuré sa qualification pour les demi-finales de mardi en prenant la deuxième place de sa course en 8'18"23. "Je me suis bien qualifié, comme je le voulais dans une série pas facile. Je me suis placé devant pour éviter les incidents de course ", a expliqué Tahri, qui a établi le record continental (8'02"19) le 3 juillet dernier chez lui à Metz et qui peut lui aussi prétendre à une place sur le podium.

Tahri a l'expérience des grands rendez-vous. Il tourne depuis longtemps autour d'un podium planétaire. 4e des Mondiaux à Paris en 2003, puis 5e à Osaka il y a deux ans et encore 5e l'an dernier aux Jeux Olympiques de Pékin, il attend la consécration. "Maintenant, j'ai deux jours pour bien récupérer et aller chercher cette finale ", a-t-il ajouté. Tous les autres favoris sont passés et notamment le Kenyan Birmin Kiptuto, champion olympique et du monde en titre, qui a couru dans la même série que Bob Tahri.

Au cours de cette chaude matinée dans l'Olympiastadion, qui vibrera avec la finale du 100 m messieurs en soirée, la délégation française s'est encore allégée avec les éliminations de Vincent Zouaoui-Dandrieux (3000 m steeple), de Laurence Manfrédi et de Jessica Cerival (poids). En fin de session, Olga Kaniskina a confirmé la domination de la Russie sur le 20 km marche en conservant son titre, au lendemain du sacre de Valeriy Borchin chez les messieurs. Sur le circuit de 2 km autour de la Porte de Brandebourg, la marcheuse de 24 ans a devancé l'Irlandaise Olive Loughnane et la Chinoise Liu Hong, reléguées respectivement à 49 secondes et à une minute.