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Mondiaux Doha - Le Qatar en rêvait, Barshim l'a fait

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 04/10/2019 à 23:34 GMT+2

MONDIAUX - Attendu comme un messie par tout un pays, Mutaz Essa Barshim n'a pas craqué sous la pression d'évoluer à domicile pour remporter son deuxième titre mondial à la hauteur, deux ans après Londres, ce vendredi à Doha. Un sacre en forme de renaissance, à peine quatorze mois après une sévère blessure à la cheville.

Mutaz Essa Barshim célèbre son titre mondial 2019 à Doha

Crédit: Getty Images

Il est 20h44 et tout un stade revient son souffle. Pour une fois rempli ce vendredi, le Khalifa Stadium n'a d'yeux que pour "sa" star, Mutaz Essa Barshim, alors en grosse difficulté. Après deux échecs à 2,33m, le tenant du titre n'a plus le droit à l'erreur. Jusqu'ici auteur de sauts moyens sur le plan technique, le Qatarien ne respire pas la sérénité. Mais son troisième essai est un modèle. Une course d'élan rapide, une impulsion lointaine et le Khalifa Stadium explose pour la première fois. Ses adversaires ne le savent pas encore, mais Barshim va conserver son titre mondial. Deux autres sauts parfaits, à 2,35m et 2,37m, et le voici qui peut triompher, à domicile.
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Le tifo à la gloire de Barshim dans les tribunes de Doha

Crédit: Getty Images

Ce scénario rêvé, le Qatari a un temps craint de le voir lui échapper. La faute à une blessure à la cheville contractée lors du Meeting István-Gyulai le juillet 2018. En tentant une ultime fois - en vain - de passer 2,46 m et ainsi battre le record du monde de Javier Sotomayor (2,45 m), le natif de Doha se blesse assez gravement. Craignant pour ses rêves de titre mondial à domicile l'année suivante, Barshim décide de mettre un terme à sa saison pour se soigner. Celui qui venait alors de passer la barre des 2,40m pour la sixième année consécutive entreprend alors une longue lutte contre-la-montre pour revenir à temps. Il réussira.

Première médaille à Doha pour le Qatar qatari

Pourtant, à l'aube du concours de qualifications, le sauteur qatari ne fait pas figure de grand favori. Pas autant que d'habitude en tout cas. Avec un saut à 2,27m comme meilleure performance depuis son retour le 23 juin, Barshim s'avancerait presque masqué. C'est oublié un peu vite la qualité du bonhomme et sa faculté à se sublimer en championnat. Qui plus est à domicile, sur son terrain d'entraînement. Il aura sorti son meilleur concours depuis plus d'un an pour offrir la deuxième médaille à son pays. Mais la première en or et, presque plus important encore, la première pour un Qatarien non-naturalisé (Abderrahman Samba, bronzé sur le 400m haies, est Mauritanien de naissance).
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Qatar's Mutaz Essa Barshim celebrates as he competes in the Men's High Jump final at the 2019 IAAF Athletics World Championships at the Khalifa International stadium in Doha on October 4, 2019

Crédit: Getty Images

Ce n'est pas un hasard si le stade Khalifa, moqué pour ses sièges vides depuis le début de la compétition, avait fait le plein ce vendredi et avait enfin résonné de chants dignes des championnats du monde. L'explosion qui a suivi son troisième essai victorieux à 2,33m avait de quoi surprendre ceux qui avaient regardé les jours précédents. Elle aura encore magnifié un concours de la hauteur que Mutaz Essa Barshim ne semblait pas pouvoir perdre. Pas en passant 2,37m. Argenté et bronzé à Doha, les athlètes russes de la délégation neutre Mikhail Akimenko et Ilya Ivanyuk ont tous deux battu leur record personnel en franchissant 2,35m. Le Qatarien, lui, pointe encore à six centimètres de son record. Presque un gouffre à la hauteur. Mais qu'importe. Cela aura largement suffi à son bonheur et à celui du Qatar.
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