Mondiaux d'athlétisme - Le 4x400 m délivre la France, Lyles voit triple, Kipyegon éternelle : Les moments forts
ParPaul Citron
Mis à jour 28/08/2023 à 13:27 GMT+2
Noah Lyles sur les traces d'Usain Bolt avec son magnifique triplé 100-200-4x100 m, Faith Kipyegon autrice d'un doublé d'un nouveau genre 1500-5000 m, le relais 4x400 m français délivre la France au bout du bout des championnats, Femke Bol de zéro à héroïne avec les relais 4x400 m... Voici les moments forts de ces Mondiaux d'athlétisme de Budapest 2023.
L'argent français inespéré sur 4x400 m
Elle est un peu venue de nulle part, quand on ne l'attendait plus. Mais elle est arrivée, pour la grande joie de la délégation tricolore à Budapest et pour celle de tout un pays. La médaille d'argent du 4x400 m masculin, arrachée par Ludvy Vaillant, Gilles Biron, David Sombé et Téo Andant a offert un moment de joie inestimable lors de la dernière journée de compétition. Dans une course parfaitement négociée, les quatre relayeurs ont pris la 2e place derrière les Etats-Unis, et ont battu en prime le record de France de la discipline.
Lyles, la nouvelle star
Ces Mondiaux ont été les siens. Au sommet de son art, Noah Lyles a marché sur le sprint mondial cette semaine, s'adjugeant dès le deuxième jour de compétition l'or sur le 100 m en 9"83. C'est sûrement ce premier des trois titres (avec le 200 m et le 4x100 m) que l'on retiendra d'abord, parce que c'est celui qui lui était le moins promis.
L'Américain est le troisième de son pays à réussir la passe de trois (après Tyson Gay en 2007 et Maurice Greene en 1999). Le dernier à avoir conclu des Mondiaux avec ces trois titres n'est autre qu'un certain Usain Bolt. Suffisant pour rendre compte de la taille de l'exploit du Floridien, en larmes sur le podium après sa victoire sur la ligne droite.
Kipyegon seule sur sa planète
Gagner le 1500 m et le 5000 m au cours d'une même semaine de Mondiaux, cela n'était tout simplement jamais arrivé, et Faith Kipyegon l'a fait. La Kényane a conclu avec ces deux titres une saison complètement folle, au cours de laquelle elle s'est adjugé 3 records du monde (1500 m, 5000 m, mile).
Lors des deux courses, Kipyegon a résisté à sa plus grande adversaire, la Néerlandaise Sifan Hassan, dans deux finishs impressionnants. Largement plus rapide que ses concurrentes en fin de course, la Kényane a conclu le doublé après lequel court toujours Jakob Ingebrigtsen chez les hommes. A jamais la première.
Richardson et Jackson ne se sont pas lâchées
Leur confrontation a rythmé les épreuves de sprint. La première manche fut pour la nouvelle Sha'Carri Richardson, qui a mis fin au règne sans partage des Jamaïcaines sur 100 m. Puis, quand l'Américaine a dû se contenter du bronze, Shericka Jackson a signé le chrono le plus dingue de la semaine sur 200 m : 21"41, à 7 centièmes seulement du record du monde de Florence Griffith-Joyner.
Et comme un symbole, leur impressionnant mano a mano dans la dernière ligne droite sur le relais 4x100 m a tourné en faveur de l'extravagante Texane. Résultat, 2 victoires à 1 pour celle qui pourrait bien devenir la prochaine grande dame de la vitesse. Mais Shericka Jackson n'est pas à ranger aux oubliettes de sitôt.
Moon et Kennedy, quand l'or se partage
Et si la scène devenait un classique des grandes compétitions d'athlétisme ? En tout cas, elle a encore marqué ces championnats du monde de Budapest. Après trois essais infructueux chacune à 4,95 m, l'Américaine Katie Moon et l'Australienne Nina Kennedy ont choisi de partager le titre du concours du saut à la perche.
Après le précédent Tamberi-Barshim au saut en hauteur des Jeux Olympiques de Tokyo en 2021, voilà donc une deuxième scène de grand partage au sommet d'une discipline. Des images de liesse exceptionnelles, qui ont tout de même inspiré un débat à l'Eurosport Athletic Club.
Barshim et Tamberi font le show
Lorsque JuVaughn Harrison a manqué son dernier essai à 2,38 m, Gianmarco Tamberi n'a plus répondu de rien. L'Italien venait de remporter l'ultime titre qui manquait à son palmarès de champion, grâce à un saut à 2,36 m réussi au premier essai. Troisième et grand déçu du soir, se tenait Mutaz Barshim, resté bloqué à 2,33 m.
Pourtant, le tenant du titre qatari a été le premier à célébrer le titre de l'Italien, avec qui il avait déjà partagé la couronne olympique en 2021. Prenant Tamberi sur ses épaules, chantant à tue-tête, Barshim a porté en triomphe le gagnant du soir. Le tout, pour un grand moment de fraternité.
Hassan, puis Bol au tapis : le désastre des Pays-Bas en ouverture...
Les Mondiaux de Budapest ont commencé par jouer un très mauvais tour aux Pays-Bas. Lors de la première soirée de compétition, à quelques minutes d'intervalle, deux titres promis aux Bataves se sont envolés à quelques mètres de la ligne. Sur 10 000 m d'abord, quand Sifan Hassan est allée au tapis pour laisser le champ libre à l'Ethiopienne Gudaf Tsegay.
Puis, sur 4x400 m mixte, lorsque la dernière relayeuse Femke Bol, qui allait devenir championne du monde du 400 m haies quelques jours plus tard, a basculé en avant. Obligée de lâcher le témoin, elle a disqualifié son relais, privant ainsi les Pays-Bas d'un second titre en vingt minutes à peine. Une sale soirée.
... Avant la consécration de Bol
Une sale soirée, qui n'est déjà plus qu'un lointain souvenir pour la coureuse néerlandaise. D'abord titrée sur 400 m haies, et dernière relayeuse exceptionnelle du 4x400 m féminin néerlandais victorieux, Femke Bol a éclaboussé la semaine hongroise de sa classe de championne, clôturant ces Mondiaux de Budapest sur un finish absolument démentiel. De zéro à héroïne, tel a été le destin de Femke Bol durant ces championnats du monde, qui portent à jamais sa marque.
Collet, le grand saut
Il repart sans médaille, mais plein de promesses. Dans des Mondiaux où l'équipe de France ne s'est pas distinguée par sa réussite, Thibaut Collet a redonné le sourire à tout un pays, lors du concours du saut à la perche dominé par le toujours aussi extraordinairement performant Armand Duplantis (6,10 m au premier essai pour remporter le concours).
Un record personnel (5,82 m) remisé au placard pour 8 centimètres, un saut à 5,90 m réussi dès le premier essai, et surtout, un caractère de champion en puissance qui annonce encore mieux, très vite. Dans un ciel bien obscur à Budapest, la France a peut-être trouvé sa prochaine étoile.
Le décollage de McLeod
Carey McLeod n'a pas gagné le concours du saut en longueur, mais sa troisième tentative en finale fera date. Le Jamaïcain a largement mordu et a glissé sur la planche, avant de bondir vers le ciel la tête en avant. Un bond invraisemblable et surtout dangereux pour le sauteur, qui a fini le concours sans blessure mais diminué, à moins d'un centimètre du podium. Cruel résultat, mais véritable envol.
Les larmes de Tausaga
Personne ne l'avait vue venir, et pour cause : elle a réalisé l'un des plus gros exploits de ces championnats du monde. La lanceuse de disque américaine Laulauga Tausaga a fondu en larmes après son cinquième jet, mesuré à 69,49 m. Elle venait de signer le meilleur lancer du concours, repoussant son record personnel de 4 mètres.
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