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MONDIAUX D'ATHLETISME - Pour tout l'argent du monde : Le relais 4x400 m masculin français évite le pire à la France

Paul Citron

Mis à jour 28/08/2023 à 08:37 GMT+2

Il n'est pas question de faire de cette médaille d'argent du 4x400 m masculin français la figure du succès bleu dans ces Mondiaux de Budapest. Il faut en revanche reconnaître qu'elle arrive à point nommé, dans une dernière journée qui laissait craindre le zéro pointé à l'équipe de France. Les Bleus peuvent repartir le cœur un tantinet moins lourd, même si la médaille ne cache pas la forêt.

L'exploit des Bleus, en argent sur le 4x400 m : revivez la fin de course

De l'argent qui vaut son pesant d'or. La France a patienté, la France a souffert, la France a très peu, sûrement trop peu vibré lors de ces 9 jours de championnats du monde d'athlétisme à Budapest. Mais la France, grâce à ses quatre relayeurs du relais 4x400 m, repart avec un petit morceau d'argent. Ludvy Vaillant, Gilles Biron, David Sombé et Téo Andant viennent d'alourdir un brin leurs valises, mais ils ne mesurent peut-être pas complètement le poids qu'ils viennent d'ôter des épaules de toute la délégation tricolore.

La délivrance à l'avant-dernière course

6e temps des séries, qualifiés au prix d'un impressionnant finish du dernier nommé, on ne donnait pas particulièrement cher de la peau de ces Bleus. On les savait capables de quelque chose. Mais il faut ne pas avoir suivi ces Mondiaux pour ne pas comprendre que c'était comme si un rite vaudou avait frappé les Tricolores, cette semaine. Que c'était comme si en imaginant seulement qu'un maillot bleu pouvait monter sur la boîte, on en annihilait directement les chances. Mayer, Happio, Lamote, Robert : personne parmi les figures de la sélection n'était parvenu à sortir du lot. En l'absence de Renaud Lavillenie, seul Thibaut Collet avait donné quelques sensations à tout un pays ce samedi soir, au saut à la perche.
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Le coup de coeur de Caristan : "Collet a fait quelque chose d'exceptionnel et a lancé une dynamique"

Il faut croire que le jeune perchiste a donné des idées aux relayeurs. Tous parfaits dans leur rôle, du lanceur Ludvy Vaillant au finisseur Téo Andant, les quatre Français ont réalisé une course idéale, évitant les carambolages, restant concentrés là où ils auraient pu se démunir, terminant fort là où ils auraient pu piocher. "Cela nous tenait à cœur de rapporter une médaille pour l'équipe de France, a confié à Eurosport Ludvy Vaillant, qui a clos des Mondiaux compliqués (élimination prématurée et frustrante en demi-finale du 400 m haies, premier passage du 4x400 m mal terminé en séries) avec le sourire aux lèvres. Nous l'avons dit, nous l'avons fait."
Cette médaille est pour tous les Français, à part les champions du canapé
"La réussite en athlé, ça ne se limite pas à la médaille, a donc tenu à marteler David Sombé, à l'évidence désireux de mettre à plat quelques petites choses au micro d'Eurosport. Il y en a plein qui ont réussi leurs championnats, ils nous ont donné la force, ils ont mouillé le maillot. Cette médaille, elle est pour toute l'équipe de France, pour tous les Français. A part les champions du canapé qui nous critiquent sur les réseaux."
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"Cette médaille, elle est pour toute l'équipe de France !" : l'interview des relayeurs français

Une remarque qui a d'abord fait sourire son équipier Téo Andant, auquel il a donc glissé furtivement avant de se retourner : "C'est important de le dire." Il a raison. C'est important de le dire, comme il est important de rappeler que d'un coup d'un seul, les fantômes du zéro pointé des Mondiaux de Helsinki 1983 et de Stuttgart 1993 se sont évaporés, ou que d'un coup d'un seul, la France termine ces Mondiaux avec le même nombre de médailles que lors de la précédente édition, l'an passé à Eugene. Cela tient à peu de choses, surtout quand les médailles se comptent avec les, pardon, avec le doigt d'une main.

Enfin, des Français surperforment

Le bilan de l'équipe de France ne ressort pas sublimé de cette dernière journée. Il évite néanmoins la bulle, le zéro, la catastrophe. Qui plus est, grâce au relais 4x400 m dont on dit parfois qu'il est "un repère sur l'état de santé de l'athlétisme d'un pays" - comme l'a rappelé notre consultant Stéphane Caristan dans l'Eurosport Athletic Club. "Forcément, là, on est à l'envers", a-t-il ajouté aussitôt. Le 4x400 a performé, l'équipe de France dans sa globalité n'a en revanche pas performé.
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Barras : "Dans la majorité des épreuves, nos athlètes ne sont pas au niveau"

Avec une seule médaille, ce qui reste faible, avec trop peu de finalistes, avec une incapacité des ahtlètes français à se transcender lors de ce grand rendez-vous hongrois, déplorée par Romain Barras avant cette dernière soirée au micro d'Eurosport, avec une réunion de crise prévue au ministère des Sports dès mardi pour redresser la barre en vue de Paris 2024, l'athlétisme français est loin de pouvoir danser la java. Il peut quand même pousser un "ouf" de soulagement, avant de se remettre à l'ouvrage. L'argent ne fait peut-être pas le bonheur, mais ce dimanche soir, dans la chaleur de Budapest, il a rafraîchi tout un peuple.
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