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Mondiaux d’athlétisme – Sacré sur 400 m haies, Karsten Warholm a gagné son troisième titre avec sa tête

Paul Citron

Mis à jour 24/08/2023 à 09:00 GMT+2

Karsten Warholm a réparé une anomalie aux Mondiaux de Budapest, mercredi soir : il est redevenu champion du monde du 400 m haies. Et ce 3e titre mondial sur la distance, un chiffre inédit dans l’histoire de l’athlétisme, tient avant tout à une gestion de course parfaite. Pour redevenir roi, le Norvégien a retenu les leçons de sa demi-finale litigieuse, et de l’échec des Mondiaux de Eugene.

Warholm toujours seul au monde : son 3e titre sur 400m haies en images

Il avait réduit son maillot en lambeaux en finale des Jeux olympiques de Tokyo, comme rendu dingue par la sensationnelle performance qu’il venait de réaliser : 45"94, record du monde et seule course de l’histoire sous les 46 secondes. Ce mercredi soir, à Budapest, au moment de remporter la finale mondiale du 400 m haies, Karsten Warholm s’est montré autrement plus sobre. Il a levé les bras après avoir franchi la ligne en 46"89, il a hurlé un bon coup, et il a tranquillement profité de l’après-course, son traditionnel casque de viking sur la tête. Tout en tranquillité.
Pourtant, avec ce 3e titre mondial, le Norvégien a donné une allure plus vertigineuse encore à son palmarès déjà débordant. "J'ai l'impression que la médaille d'or revient à sa place, a-t-il savouré. C'est une belle histoire de retour sur le devant de la scène." Au-delà de devenir le seul athlète à avoir glané trois médailles d’or mondiales dans la discipline, Warholm a surtout récupéré un titre qui le fuyait depuis maintenant 4 ans et sa victoire à Doha. La faute à une explosion en vol en finale des Mondiaux de Eugene l’an passé, où le Norvégien – qui revenait de blessure à l’époque – avait passé la ligne à la septième place, en payant les pots cassés dans la dernière ligne droite après un départ canon.
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Passé près du gouffre en demies

On a d’ailleurs pu croire en début de semaine que le roi n’avait pas retenu la leçon. Quand il a montré les muscles en demi-finale, faisant perdre ses repères au pauvre Wilfried Happio parti au couloir devant lui, Warholm a frôlé la correctionnelle en franchissant une haie de manière litigieuse. Notre consultant Stéphane Caristan a alors considéré que disqualification, il devait y avoir pour le recordman du monde. Mais World Athletics n’a pas cillé.
Dans l’intimité de sa préparation, son coach Leif Olav Alnes, qu’il aime qualifier comme son "meilleur ami", lui a certainement rappelé ce qu’il avait déclaré au micro d’Eurosport, plus tôt dans la saison. "Les médailles sont ma priorité, avait-il martelé. Mais avec le niveau actuel, vous devez probablement battre des records, pour obtenir des médailles."
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"Une préparation normale ne produit pas de bon résultat": Warholm, les dessous de son retour gagnant

Septième temps personnel en finale

Mercredi soir, dans la chaleur de la capitale hongroise, Karsten Warholm a prouvé que non, justement. Pas lui. Avec ses qualités physiques, supérieures à celles du commun des autres finalistes de ce 400 m haies, il lui suffisait de courir avec sa tête pour l’emporter. C’est pourquoi, sans rien perdre de son style agressif, il a pris un départ un poil plus prudent, plus appliqué, laissant son principal rival Rai Benjamin revenir à sa hauteur, avant d’accélérer dans le dernier virage pour s’épargner toute frayeur. "J'ai vu plusieurs concurrents devant moi à mi-course. Je sais que personne n'est aussi rapide que moi sur la première partie de course, donc s'ils étaient devant c'est qu'ils utilisaient trop d'énergie", a-t-il ainsi dévoilé après son tour de piste.
Le Norvégien avait dès lors la marge pour assurer sa petite signature technique : ajouter deux foulées supplémentaires à ses 13 foulées habituelles entre les neuvième et dixième obstacles pour se donner la puissance nécessaire au dernier bond. A l’arrivée, le Norvégien signe un joli 46"89, sa septième meilleure performance personnelle : le chiffre est relativement anecdotique. Plus anecdotique, en tout cas, que sa définitive entrée au Panthéon des plus grands athlètes de l’histoire, désormais scellée pour de bon.
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Un Norvégien qui rit, un autre qui pleure : le récap de mercredi

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