Mondiaux d'athlétisme - Le programme de jeudi : Van Niekerk, Bol et les Bleus du 800m attendus au tournant

Le cut était simple : il fallait franchir 8 mètres en qualifications ce mercredi, pour entrer en finale du saut en longueur chez les hommes. Ils sont 12 à l’avoir fait, et ils seront 12 à se battre pour l’or ce jeudi soir. Le Jamaïcain Wayne Pinnock, prodige de la discipline (22 ans) s’est imposé comme l’homme à battre en bondissant à 8,54 m – la meilleure performance mondiale de l’année.

Derrière lui, le champion du monde en titre chinois Wang Jianan (8,34 m) et le champion olympique en titre grec Miltiadis Tentoglou (8,25 m) se détachent légèrement de la concurrence. La bataille pour le podium s’annonce acharnée, et l’avènement de la Jamaïque au plus haut niveau dans la discipline pourrait bien prendre vie dans le sable de Budapest.

Le tour de piste de Budapest pourrait bien couronner une formidable rédemption. En retrait du plus haut niveau mondial pendant six ans à cause d’une grave blessure, Wayde Van Niekerk est parvenu à se hisser en finale, et il convoite le titre mondial à 31 ans. Recordman du monde en 43"03, il a couru en 44"08 cette saison, ce qui en fait le coureur le plus rapide de la saison parmi les huit engagés.

Mais il aura fort, très fort à faire pour dominer une course où tous les athlètes, sans exception, ont leur carte à jouer. D’un côté, les habitués des finales tels l’Américain Vernon Norwood, le Grenadien Kirani James – champion olympique 2012 – ou le Britannique Matthew Hudson-Smith, qui a battu le record d’Europe en demi-finales (44"26). De l’autre, les nouveaux prodiges de la discipline comme le Norvégien Havard Ingvaldsen (20 ans) et le Jamaïcain Antonio Watson (21 ans). Une finale aussi indécise que prometteuse. L’un des moments forts de ces Mondiaux.

C'est l'heure pour Femke Bol. L'heure de décrocher son premier sacre et de marquer son territoire en vue des JO 2024. En l'absence de la reine de la discipline Sydney McLaughlin-Levrone, la Néerlandaise a un boulevard devant elle pour remporter l'or. Avec son record établi cette année en 51"45, elle possède plus d'une seconde et demie de marge sur chacune de ses adversaires présentes en finale.Mais elle n'est pas à l'abri de craquer. Lors du 4x400m mixte, elle avait chuté dans les derniers mètres alors que l'or lui tendait les bras…

Les qualifications de mercredi n'ont pas seulement été fatales à la Française Alexandra Tavernier, médaillée de bronze à Pékin en 2015. L'immense favorite à l'or est également passée à la trappe. Autrice des cinq meilleures performances de la saison, Brooke Andersen n'a lancé qu'à 67,72m et ne défendra donc pas son titre jeudi soir. Sa compatriote DeAnna Price (78,18m cette année) pourrait lui succéder. Mais attention à la révélation Hanna Skydan. L'Azéri de 31 ans a explosé son record personnel pour réaliser le meilleur jet des qualifications (77,10m).

Cela pourrait être la course la plus rapide de ces Mondiaux. Pour être repêchée au temps en finale, il fallait courir 12"50, soit un chrono qui aurait permis d'être titrée en en 2015 et 2019 ! Évidemment, les regards sont tournés vers Tobi Amusan, sacrée l'an dernier en pulvérisant en finale (12"06) le record du monde qu'elle avait déjà amélioré en demies (12"12), une marque qui n'avait néanmoins pas été homologuée en raison d'un vent trop favorable (+2,5m/s).

Mais la Nigériane (12"34) a couru moins vite cette saison que les Américaines Nia Ali (12"30 cette année) et Kendra Harrison (12"24) ainsi que la Portoricaine Jasmine Camacho-Quinn (12"31). La course à l'or s'annonce ainsi particulièrement ouverte. Et pourrait pourquoi pas déboucher sur un record du monde, le premier dans ces Mondiaux.

Cinq Français seront à suivre au cours de la soirée. Jimmy Gressier et Hugo Hay, en séries du 5000m, devront sérieusement s'employer pour valider leur billet pour la finale. Alors que la première médaille bleue se fait toujours désirer, on attend beaucoup du 800m. Benjamin Robert, Gabriel Tual et Yanis Meziane constituent trois chances d'atteindre la finale (samedi), et donc, si l'on rêve un peu, de finir sur le podium tant le double tour de piste semble ouvert cette année.

Enfin, sprinteurs et sprinteuses reviendront en piste pour les demies du 200m. L'occasion de revoir à l'oeuvre Noah Lyles et Sha'Carri Richardson, le roi et la reine sacrés sur la ligne droite en début de semaine.