JO Paris 2024 | Yaroslava Mahuchikh, une source d'inspiration à Paris : "Je saute pour mon pays et mon peuple"

Guillaume Maillard-Pacini

Publié 22/04/2024 à 14:03 GMT+2

"Je saute pour mon pays et mon peuple" : Yaroslava Mahuchikh, championne du monde de la hauteur en 2022, souhaitait être une source d'inspiration pour les Ukrainiens avant même l'invasion russe et compte bien le rester aux Jeux Olympiques à Paris 2024.

Mahuchikh, enfin de l'or pour l'Ukraine

A moins de 100 jours de l'ouverture des Jeux Olympiques de Paris, Yaroslava Mahuchikh assure à l'AFP sa volonté de porter haut les couleurs de son pays, en "rendant heureux ses habitants". Selon elle, il est essentiel que "les Ukrainiens continuent de vivre, en sachant qu'un jour, des roquettes peuvent tomber sur leur ville, sur leur maison".
Yaroslava Mahuchikh a fui l'Ukraine peu après l'invasion russe en février 2022 et a roulé trois jours en voiture jusqu'en Serbie, où elle a remporté l'or aux championnats du monde en salle en 2022.
Depuis, elle a enchainé les succès dans les compétitions internationales. Après une médaille d'argent en plein air à Eugene (Etats-Unis) 2022), elle a glané l'or (2023) à Budapest, toujours aux Mondiaux en plein air. Elle a aussi remporté l'argent lors du dernier Mondial en salle, à Glasgow en février, et l'or européen à Munich en 2022.

"Ils ne veulent pas la paix"

"Je voulais être une inspiration pour mon peuple avant que la guerre commence", rembobine l'athlète, également médaillée de bronze aux JO de Tokyo en 2021.
Le conflit en Ukraine fait partie de son quotidien de sportive. "Chaque jour, je lis des informations à propos d'une attaque à la roquette ou de nos défenses aériennes. C'est ma vie maintenant."
Elle qui était proche de sa rivale russe Mariya Lasitskene, face qui elle a obtenu l'argent mondial à Doha en 2019, refuse la présence des athlètes de ce pays aux Jeux de Paris. "Je trouve étrange que les Russes et les Bélarusses soient autorisés comme athlètes neutres. Aucun d'eux n'a écrit contre la guerre et ils ne veulent pas la paix, alors je ne peux pas comprendre comment c'est possible", affirme-t-elle.
picture

Mariya Lasitskene et Yaroslava Mahuchikh

Crédit: AFP

Ces sportifs peuvent en effet participer aux Jeux à titre individuel et sous bannière neutre, aux conditions de ne pas avoir ouvertement soutenu l'offensive lancée en Ukraine par la Russie en février 2022 ou de ne pas être membre d'un club lié aux forces de sécurité nationales.
Yaroslava Mahuchikh salue en revanche la "position forte et sa pleine solidarité" avec l'Ukraine du président de la Fédération international d'athlétisme, Sebastian Coe. En décembre 2023, il avait assuré qu'il n'y aurait pas de Russe "en athlétisme", insistant à l'époque sur la "position inchangée" de l'organisation du sport olympique phare.
Mahuchikh ne sait pas non plus si elle assistera à la cérémonie d'ouverture des Jeux le 26 juillet sur la Seine, où une importante présence de la délégation ukrainienne enverrait un geste symbolique à Moscou, alors que les athlètes russes et bélarusses n'ont pas le droit d'y participer.

Rome, un endroit "spécial"

"Je n'ai pas de plan immédiat sur le moment où je viendrai à Paris avant les Jeux Olympiques, que ce soit avant la cérémonie d'ouverture ou peut-être quelques jours avant le début du concours", dit l'athlète longiligne aux yeux gris-bleu.
"Quoi qu'il en soit, nous maintiendrons notre message que nous sommes forts et que nous continuerons de nous battre jusqu'au bout pour notre pays, pour le peuple et pour l'indépendance", assure-t-elle.
"Je veux dire que nous avons besoin d'aide, pour le monde entier. Si nous perdons, ce n'est pas seulement l'Ukraine qui perd, mais le monde entier", ajoute la sportive.
picture

Lavillenie : "Pas envie de lâcher surtout pour les Jeux à Paris"

Elle admet qu'il lui est "difficile" de se concentrer sur la compétition "mais l'athlétisme m'aide vraiment. Quand je vais sur la piste, je réalise que c'est ma vie, ma passion."
Mahuchikh, qui a changé son approche de piste pendant l'hiver, ce qui a nécessité plus d'entraînements, lancera sa campagne en plein air lors de l'étape de la Ligue de diamant à Stockholm le 2 juin, avant les championnats d'Europe une semaine plus tard à Rome.
"J'ai vraiment hâte", assure l'Ukrainienne à propos de la défense de son titre dans la capitale italienne. "C'est un endroit vraiment spécial pour moi, parce que ma première compétition à la Ligue de diamant a eu lieu à Rome et le record du monde (2,09 m par la Bulgare Stefka Kostadinova le 30 août 1987) y a aussi été établi. C'est donc un endroit fantastique."
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité