Procès Pistorius : les 10 phrases-clefs de l’audience du jeudi 6 mars 2014
Mis à jour 07/03/2014 à 20:15 GMT+1
Quatrième jour du procès Pistorius. Un témoin à charge, Charl Johnson, a tenu tête dans une joute verbale avec l’avocat de Pistorius, tandis qu’un autre témoin, Johann Stipp, affirme avoir vu l’athlète sincèrement touché par l’état de sa compagne au moment des faits.
Le contraste entre la peur et l'intensité dans la voix féminine et la monotonie de la voix masculine m'a frappé. (...) Il avait presque l'air embarrassé d'appeler à l'aide.
Charl Johnson, a affirmé, comme son épouse Michelle Burger, lundi et mardi, avoir entendu des cris de femme, des appels à l'aide d'un homme et des coups de feu. Informaticien discret à la voix fluette, il est visiblement très gêné par la visibilité médiatique dont il fait désormais l'objet.
Vous avez reconstruit l'histoire pour charger l'accusé !
Après avoir posé pendant deux heures les mêmes questions et obtenu les mêmes réponses, Barry Roux, l’avocat de Pistorius, a fini par lancer cette injonction à Charl Johnson.
Je n'ai aucune raison de reconstruire l'histoire et d'incriminer qui que ce soit.
Charl Johnson se veut être un témoin impartial. C'est là que Me Roux l'a accusé, alternant sourire narquois et ton comminatoire, d'avoir reconstruit son souvenir pour coller à la version d'un meurtre prémédité.
J'ai des sens bien aiguisés.
Certain de pouvoir faire la différence entre une voix d'homme et une voix de femme, le témoin rejette les accusations de Barry Roux. L'avocat a aussi tenté de lui faire admettre que les cris de femme qu'il dit avoir entendus étaient en fait ceux d'Oscar Pistorius lui-même, dont la voix serait montée dans les aigus sous l'effet de la panique.
Est-ce là une démonstration de vos sens aiguisés ?
L'avocat, souligne que M. Johnson avait admis n'avoir pas compté les coups de feu le soir des faits.
Puis-je rappeler à Me Roux que les sens sont la vue, l'odorat, le toucher, le goût et l'audition, et que je ne les utilise pas pour compter...
Réplique cinglante du témoin Charl Johnson déjà victime de menace anonyme par téléphone et dont l’épouse a refusé de se faire filmer lors de ce procès ultra-médiatique.
Parfois avec mon épouse, nous entendons les jappements des chacals dans la réserve.
Afin de confirmer la thèse selon laquelle le couple aurait entendu distinctement la scène de ménage préalable à l’assassinat, Charl Johnson explique que, dans cette banlieue de Pretoria proche d'une réserve animalière, le son se propage incroyablement bien la nuit.
La première chose qu'Oscar a dit, c'est : ‘J'ai tiré sur elle. J'ai cru qu'elle était un cambrioleur, j'ai tiré sur elle.'
La Cour a ensuite appelé à la barre un autre voisin, "réveillé par trois coups de feu", suivis par "des cris de femme". Johann Stipp, médecin radiologue, s'est rendu lui-même sur les lieux du drame quelques minutes après l'arrivée des vigiles de la résidence, pour voir s'il pouvait apporter de l'aide. Il a confirmé que Reeva Steenkamp agonisait lorsqu'il l'a vue, mais n'était pas encore morte.
Il pleurait, il priait, il parlait à Dieu, faisait des promesses et demandait à Dieu : ‘s'il te plaît, laisse la vivre, ne la laisse pas mourir.'
M. Stipp a poursuivi de la sorte. De son côté, assis, effondré tête baissée dans son box, Oscar Pistorius a posé ses mains sur ses oreilles pour ne pas entendre.
Il m'avait l'air sincère, il pleurait, son visage était couvert de larmes. Il essayait de l'aider, notamment en chercher à dégager ses voies respiratoires.
Le témoin, Johann Stipp, s'est même inquiété que M. Pistorius mette fin à ses jours quand il l'a vu ensuite remonter dans sa chambre.
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