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Les Bleus n'ont pas retenu la première leçon de 2014, à eux d'appliquer la deuxième

Loris Belin

Mis à jour 15/09/2019 à 09:00 GMT+2

COUPE DU MONDE – L'équipe de France doit évacuer la frustration de sa défaite contre l'Argentine en demi-finale pour tenter de dérocher la médaille de bronze dimanche. Contre l'Australie, les Bleus auront fort à faire, contre une équipe qui les avait dominé lors de la deuxième phase. Une situation qu'ils ont déjà connue pour leur seule médaille mondiale en 2014.

VIncent Poirier, Frank Ntilikina, Evan FOurnier et Mathias Lessort (France) lors de la demi-finale contre l'Argentine

Crédit: Getty Images

On la croyait vaccinée, immunisée contre les exploits sans lendemain. Après avoir dominé sans discussion les Etats-Unis en quart de finale, l'équipe de France semblait avoir donné toutes les garanties pour justifier des espoirs fous de titre mondial. Dans un Mondial aussi ouvert, les Bleus n'avaient pas à faire de complexes, a fortiori contre l'Argentine, la seule équipe du dernier carré dépourvue du moindre joueur actuellement en NBA. Patatras. Au revoir les doux rêves, bonjour dure réalité d'une gueule de bois, dont la douleur la plus grande est celle de ne pas avoir la mémoire effacée. Bien au contraire même.
L'échec de vendredi a ressemblé presque trait pour trait à celui du Mondial 2014, quand la bande à Collet avait sorti l'ogre espagnol avant de chuter sur la Serbie. A Madrid comme à Pékin, elle était passée totalement à côté de son entame de match, s'obligeant à courir après le score. Dans les deux cas, elle a fait croire, un temps, qu'elle pourrait réaliser un hold-up total, sur les épaules d'un Nicolas Batum en transe il y a cinq ans, sur la foi de flashes d'intensité contre les inusables argentins il y a deux jours. Pour un même résultat teinté d'amertume et de regret. "Ce que je regrette le plus ce soir, c'est qu'on n'a pas montré notre vrai visage, admettait volontiers le sélectionneur tricolore vendredi. On a perdu en n'étant pas tout à fait nous-mêmes."

Aux bons souvenirs espagnols

Pour ne pas laisser avant tout comme un goût d'inachevé à cette campagne chinoise, les Bleus auront l'occasion de se reprendre dimanche contre l'Australie. L'objectif de la qualification pour les Jeux Olympiques atteint, décrocher une deuxième médaille de bronze de rang serait plus qu'une satisfaction, alors que deux titulaires attendus manquent à l'appel pour blessure (Thomas Heurtel et Adrien Moerman). Si les Tricolores ont semblé bien émoussés lors de leur demi-finale, ils pourront au moins compter sur une certaine expérience de ce genre de rendez-vous. Après la déconvenue serbe, Boris Diaw et compagnie s'étaient arrachés pour aller chercher le premier podium mondial de l'histoire de la sélection contre la Lituanie (95-93). Certains des joueurs de l'époque sont les patrons d'aujourd'hui, un atout non négligeable dans la quête de la breloque.
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Rudy Gobert lors de la finale pour la 3e place de la Coupe du monde 2014 contre la Lituanie

Crédit: Getty Images

"On a encore la capacité d'aller chercher une médaille dimanche et il faut la jouer à fond, explique Nicolas Batum. Ca va être très dur. Les Australiens ont souvent fini quatrièmes donc ils vont être très motivés. On a su le faire il y a cinq ans. Il faut qu'on essaie de faire pareil." Après être passé à côté de sa demi-finale, l'ailier des Charlotte Bobcats sait qu'il doit jouer plus que jamais son rôle de cadre, lui qui avait été si déterminant pour faire tomber la Lituanie en 2014. "On a parlé ce matin(NDLR : samedi), on a eu une réunion entre nous, on a regardé les images (de la défaite de vendredi) et on est passé à autre chose. Ça ne sert à rien de gamberger 150 ans. Evan (Fournier), Nando (De Colo), Rudy (Gobert), Andrew (Albicy) ou moi avons déjà des médailles, mais ce n'est pas sûr que dans les prochaines éditions il y en aura d'autres. Ça peut n'arriver qu'une fois dans une vie d'avoir une médaille dans une Coupe du monde. Il faut tout faire pour que ceux qui n'en ont pas encore en aient une. On ne sait jamais ce qui peut se passer par la suite."

Le bronze comme "acte de naissance"

Jouer comme si c'était sa dernière chance, voilà le credo fixé par les Bleus pour évacuer la frustration et s'éviter la pression. "Ces occasions-là, on ne sait pas si on les aura deux fois, confirme Rudy Gobert. J'ai dit à tous les gars individuellement que dans quinze ans on s'en foutrait de savoir qui a mis combien de points, ou combien de kilomètres on a fait, mais qu'on se souviendrait de la médaille, même si ce n'est pas celle qu'on voulait." Ils ne partiront pourtant pas favoris contre des Australiens qui les avaient dominés en début de semaine au terme d'un match joué contre-nature (98-100) qui n'est pas sans rappeler (tiens, tiens) celui contre la Lituanie en 2014. "Il faut rebondir, insiste Vincent Collet. Je leur en ai déjà parlé dans les vestiaires. Je considère qu'ils avaient fait jusque-là une très bonne compétition. On a encore la capacité d'aller chercher une médaille dimanche et il faut la jouer à fond. Ca va être très dur." Ereintés, les Bleus devront laisser toutes leurs forces dans la bataille. Et cette fois, leur adversaire partira avec le même désavantage, tant les Aussies ont terminé sur les rotules leur demi-finale perdue après deux prolongations. "On a su le faire il y a cinq ans. Il faut qu'on essaie de faire pareil. Notre groupe a du mental, il l'a déjà montré à plusieurs occasions. Il va se ressouder et se ressaisir pour qu'on puisse se battre à armes égales."
Cette médaille viendrait un peu plus garnir l'armoire à trophées de l'équipe de France, déjà bien garnie par la génération Parker – Diaw. Elle viendrait surtout poser les bases de celle menée par les Fournier, Gobert et autres De Colo, amenés à guider les Tricolores à Tokyo dans un an. Pour Collet, "une médaille validerait la naissance de cette équipe de France". "Autant à l'Euro 2017 on avait raté ça, autant là on a construit une nouvelle équipe qui a un avenir. Pour moi, dimanche, c'est le début des Jeux olympiques. Il n'y aura pas de meilleure approche des Jeux que de prendre une médaille." Elle permettrait ainsi de confirmer que ces Bleus ont retenu la leçon de leurs prédécesseurs, plutôt que celle de 2003. Après être tombé d'un rien contre la Lituanie, future championne d'Europe, la France d'un Tony Parker alors en pleine explosion se voyait offrir une occasion en or de monter sur le podium. Bien supérieurs sur le papier, et après avoir laminé les Transalpins en poules (+33!), ils étaient tombés les armes à la main 69-67. Une autre époque. Cette équipe de France a l'opportunité rêvée de le prouver.
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