Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Décès de Fred Forte : le monde du basket rend hommage à l'ancien dirigeant et joueur du CSP Limoges

Alexandre Coiquil

Mis à jour 01/01/2018 à 17:48 GMT+1

Décédé dimanche soir à l'âge de 47 ans, Frédéric Forte, légende du CSP Limoges, devenu ensuite l'homme de la reconstruction du club, a donné un goût amer au réveillon de nombreux acteurs et amoureux du basket.

Frédéric Forte après le sacre de Limoges en Pro A, le 20 juin 2015.

Crédit: Getty Images

La fatalité ne choisit pas avant de frapper. C'est tout ce qu'on peut dire quelques heures après le décès brutal de Frédéric Forte à l'âge de 47 ans. L'annonce de la disparition subite du dirigeant du CSP Limoges, acteur historique du basket français, a fichu un sacré coup sur le casque au monde du sport, aux amoureux du basket et surtout aux inconditionnels du CSP, dont Forte avait réussi le redressement institutionnel et sportif en se lançant un pari fou au cœur des années 2000. Celui de le faire revenir de nulle part.
Annoncée peu avant minuit, sa disparition n'a laissé personne dans l'indifférence. Elle a même donné l'impression d'un énorme coup de massue, tant Forte était un personnage à part dans le paysage du basket français et européen. Un homme de convictions pour résumer simplement. La nouvelle a été rapidement confirmée par l'un des joueurs du CSP, le pivot Mouhammadou Jaiteh dont le tweet écrit cinq minutes avant le passage à la nouvelle année est apparu comme une véritable fatalité. "La vie ne tient à rien. Ses derniers mots en partant de l'entraînement ce matin "demain je viens avec vous " (…) Grosse pensé à sa famille... Un grand monsieur de notre sport. RIP Frédéric Forte", a écrit l'international français.
Après Jaiteh, c'est Nobel Boungou Colo, un ancien joueur du CSP (2011/2016), qui a rendu un vibrant hommage à son ancien dirigeant avec qui il avait entretenu une relation forte mais saine. "Triste, choqué d’apprendre le décès de Fred... Cette photo représente assez bien notre relation, taquine mais avec un énorme respect mutuel. En ce 31 décembre je pense très fort aux tiens. Le basket français perd un visionnaire. Je t'aime Fred, repose en paix."
Annoncé à 00h15 par le CSP, le décès de Forte n'a pas laissé l'Europe du basket insensible. Le PAOK Salonique a rendu hommage à l'un de ses anciens adversaires sur les parquets. "Chers amis, ceci était la pire nouvelle à entendre au début de cette nouvelle année. Nous vous adressons nos sincères condoléances pour cette énorme perte", a écrit le compte twitter du club grec. "Nous avions fait la connaissance de Frédéric dans les années 1990 en tant qu'adversaire sur les parquets et nous l'avions retrouvé il y a trois ans de cela comme un président exceptionnel. Qu'il repose en paix."
Grand respect pour tout ce qu'il a accompli
Ancien coéquipier de Forte au CSP entre 1995 et 2000, mais également en équipe de France, Frédéric Weiss a également rendu hommage à son ami. L'ancien pivot avait eu la particularité de connaître le N.4 du CSP en tant que joueur puis dirigeant entre 2010/2011, lors de sa dernière saison en tant que joueur. "Je n'ai pas de mots ! Fred forte était un grand du basket ! Et un ami à moi, même si on était pas toujours d'accord . R.I.P. Mon ami", a-t-il écrit.
Du côté des acteurs du basket français, les réactions ont été unanimes. "Trop jeune, trop tôt, injuste, dégueulasse. Je ne veux pas y croire. Monsieur Forte, du CBC à Limoges, merci pour tout", a lancé Nicolas Batum sur son compte Twitter. Pour Léo Westermann, le meneur du CSKA Moscou, la réaction a également tourné à l'hommage pour l'ensemble de l'œuvre de Forte. "Pensée émue pour Fred Forte et sa famille... Pas toujours d'accord avec l'homme, mais un grand respect pour tout ce qu'il a accompli. Un grand monsieur du Basket Français sans aucun doute ! Repose en paix Fred."
Même son de cloche pour Alexis Ajinça, l'arrière des New Orleans. "Toutes mes pensées vont à la famille de Fred Forte et aux fans du basket français."

Le superbe hommage de Didier Gadou

Du côté des clubs, de la Fédération française de basket et de la Ligue Nationale, les hommages ont également plu dans la nuit de dimanche à lundi. "La famille du basket en deuil en apprenant le décès brutal de Frédéric Forte une personnalité qui aura marqué le basket français. Nos pensées sincères à sa famille et au club", a tweeté la LNB.
Du côté de Didier Gadou, ancien joueur et actuel dirigeant de Pau-Lacq-Horthez, le rival absolu du CSP, de simples illustrations ont suffi à montrer l'étendue de sa peine. Jacques Monclar, qui avait entraîné Forte au CSP pendant une saison en 1998/1999, s'est également fendu d'un hommage poignant. "Que Fred repose en paix. Le malheur est tombé, pas de mots. Il a tracé une route superbe, il restera. Pensées pour ses proches, son club."
Je suis anéanti
Pour le journaliste du journal L'Equipe, Arnaud Lecomte, la personnalité forte de Forte avait constitué une partie intégrante de leur relation professionnelle. "Je suis effondré de devoir annoncer son décès. J'ai connu Fred Forte en 1992. On s'est souvent marré, fâché 1000 fois, réconcilié 1001 fois mais toujours infiniment respecté. Je l'ai encore eu hier au téléphone en lui souhaitant un bon réveillon. Putain !", a tweeté le journaliste avant de placer le Normand au panthéon du basket français. "Je crois que Fred Forte avec ses qualités et ses défauts était le personnage n° 3 du basket français contemporain derrière Tony Parker et Boris Diaw. RIP."
Pour le commentateur, David Cozette, le trépas de Forte apparaît comme un coup de massue bien trop grand pour débuter 2018. "Fred, je suis comme un con dans mon salon à pleurer avec ma femme et mes deux filles. Il y a pile un an on y riait ensemble avec nos amis proches", a-t-il écrit sur Twitter. "Je pense à tes filles, à Julie, à Olive et à tous les amoureux du basket qui ont perdu un grand homme. Je suis anéanti."

Le CSP, l'amour de sa vie

Impossible de ne pas repenser aux tweets écrits par Fred Forte quelques heures avant sa disparation. Très actif sur le réseau social à l'oiseau bleu, l'ancien homme fort du CSP Limoges évoquait encore il y a quelques heures la vétusté et le besoin urgent pour le club de retrouver une salle moderne, le mythique Palais des sports de Beaublanc accusant le coup avec le temps qui passe et en terme de capacité.
Retrouver une place forte pour son club de toujours, son amour, c'était le grand défi qu'il s'était imposé. Entre deux réponses à des fans ou en signalant que le CSP et l'Olympique de Marseille avaient été les deux premiers clubs à remporter une Coupe des clubs champions, tous sports collectifs confondus en 1993, l'ancien joueur faisait le job partout où il passait. Twitter ne faisait pas exception.
Surtout, c'est sa réponse à une citation d'André Malraux, faisant suite à un message de prévention qu'il avait pris le soin décrire avant les fetsivités du 31 décembre, qui apparaît aujourd'hui comme une prémonition noire. Des mots impossibles à oublier. "J’ai appris que le bonheur d’un jour pouvait ne pas passer la nuit."
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité