La France avec la manière

La France a fait parler la richesse de son effectif et sa puissance physique pour étouffer au cours d'un dernier quart-temps magistral l'Espagne (79-55), mercredi à Katowice, prenant une option sur les quarts de finale. Si la France n'est pas encore mathématiquement qualifiée, toute défaite de la Pologne lors des deux derniers matches l'enverrait automatiquement en quarts, passage obligé vers les jeux Olympiques de Londres, son objectif minimal. Les Bleues, championnes d'Europe en titre, sont pour l'heure en troisième position de leur groupe derrière le Monténégro et la Lettonie, qui sont déjà qualifiés.

Elles ont pris de la plus éclatante des manières leur revanche sur l'Espagne, qui les avait battues en quarts de finale du Mondial 2010 (74-71 a.p.), avant d'aller décrocher le bronze. Alors que les Espagnoles menaient encore de deux points à la fin du troisième quart-temps (48-46), les Françaises ont sorti dix minutes d'une qualité incroyable pour leur passer un 33-7. Sandrine Gruda, avec 8 points en dix minutes (17 au final), et Endéné Miyem (7 points sur ce quart-temps, 16 au total), ont commencé à régner en maître dans la raquette adverse. Céline Dumerc et Edwige Lawson ont rentré des tirs à trois points.

Les Espagnoles qui, un an plus tôt au Mondial avait effacé un déficit de 6 points en 24 secondes pour s'imposer, ont alors complètement explosé, encaissant un 16-0 en début de dernier quart-temps, et restant 7 minutes sans inscrire le moindre point. "Physiquement, elles ont encaissé le coup", a estimé la capitaine tricolore Céline Dumerc. "Elle nous ont posé des problèmes, mais on a su s'adapter. En deuxième mi-temps, on a eu une meilleure alternance. Quand on joue comme ça, c'est difficile pour nos adversaires. C'est ce vers quoi on doit tendre."

Les Bleues avaient idéalement entamé leur match, produisant un gros effort défensif pour contenir Alba Torrens, la meilleure marqueuse du tournoi jusque-là (20 points de moyenne). Mais à trop vouloir s'appuyer sur leurs intérieures, elles avaient accumulé les pertes de balle (14 à la pause). Le réveil de Torrens, avec deux trois points au retour des vestiaires, les premiers de son équipe, avait remis les deux équipes sur la même ligne au cours d'un troisième quart-temps plus difficile pour les Bleues.

Mais toute la frustration accumulée pendant un an, après la défaite mal digérée du Mondial, est ressortie au bon moment et de manière positive, pour déboucher sur ce final magistral, qui augure de bonnes choses pour les filles de Pierre Vincent. Elles vont maintenant retrouver vendredi le Monténégro, leader du groupe avec la Lettonie, et seule équipe invaincue de la compétition avec la République tchèque. Sur ce qu'elles ont montré mercredi, les Bleues ont assurément les arguments pour infliger une première défaite aux Monténégrines.