La France aux deux visages

La France aime décidément se faire peur. Après un match poussif en ouverture face à l'Allemagne (70-65), l'équipe de Vincent Collet a encore été bousculée par la Lettonie. Et une nouvelle fois et malgré une première mi-temps d'un niveau ridicule, les Bleus ont réussi à préserver l'essentiel en venant à bout de la bande à Andris Biedrins et ainsi décrocher leur billet pour le deuxième tour avant même de défier la Russie mercredi. Comme souvent, on peut faire deux interprétations de leur performance.

Une négative fustigeant le niveau de jeu catastrophique démontré en première mi-temps et notamment lors du deuxième quart-temps où les Bleus n'ont réussi à marquer qu'un seul panier pour trois points au final - la pire performance de leur histoire -. Dix minutes où les maux bleus récurrents ont encore surgi avec un manque de rythme flagrant, le peu de solutions offensives sur la zone lettone et une faiblesse de loin chronique (0 sur 8 aux primés) tout comme aux lancers (12/20). Un visage inquiétant pour une formation ambitieuse qui termine cette première mi-temps d'une laideur offensive absolue (16-21) avec 16 points au compteur, à 7 sur 30 aux tirs!

L'autre interprétation est plus positive. Il consiste à effacer la première période et ne se souvenir que la deuxième mi-temps. Dos au mur avec 10 points de retard sur la Lettonie (23-33, 26e), la France a fait ce qu'elle sait mieux faire : réagir. Auteur de deux petits points avant la pause, Tony Parker a guidé les siens (23 pts au final). Et les Bleus, toujours aussi présents défensivement, ont retrouvé leurs valeurs. Boris Diaw a ainsi planté deux shoots cruciaux à trois points dans le coin pour relancer ses coéquipiers. Avant que Nando De Colo ne prenne le relais de loin pour permettre à la France de repasser devant (41-37, 30e) grâce à un improbable 5 sur 8 aux primés lors du troisième quart-temps.

Ensuite, la machine française a tenu son rang dans le sillage de TP, incisif dans la raquette, et d'un Nicolas Batum toujours aussi précieux pour son activité débordante. Si la capacité de réaction des Tricolores est encourageante, l'autre bonne nouvelle de la soirée vient de la performance d'Ali Traoré. Profitant des fautes de Ronny Turiaf, le pivot de l'ASVEL s'est illustré. Au début de match, il a permis aux Bleus de garder la tête au-dessus de l'eau avec neufs points en cinq minutes. Prometteur pour la suite. Il faudra confirmer cela face aux Russes. Un match qui aura son importance puisque les résultats acquis contre les équipes également qualifiées sont conservés au deuxième tour. En clair : à ne pas prendre à la légère. Voilà qui s'annonce compliqué pour les Français...

France : Parker (23 pts, 4 rbds, 3 pds en 36 min), Batum (7 pt, 8 rbds, 3 pd en 36 min), Diaw (6 rbds, 4 rbds, 5 pds en 36 min), Piétrus (2 pts, 3 rbds, 1 pds en 30 min) Turiaf (5 rbds en 12 min), puis Diot (6 min), Jeanneau (3 min), Bokolo (1 pt, 1 rbd en 4 min), De Colo (9 pts, 4 rbds en 20 min), Koffi (3 min), Traoré (12 pts, 2 rbds en 10 min).

Lettonie : Kambala (18 pts, 7 rbds), Biedrins Janicenoks (12 pts, 1 rbd), Blums (7 pts, 3 rbds), Skele (4 pts, 1 rbd, 1 pd), Kalve (1 rbd, 1 pd), Valters (3 pts, 4 rbds, 5 pds), Stalbergs (1 pt, 2 rbds), Helmanis (2 rbds, 1 pd) Jahovics.