Le patron est déjà là

La France n'a pas vraiment brillé pour son entrée en lice dans l'Euro. Un premier succès laborieux face à une Allemagne privée de Dirk Nowitzki. Rien de bien excitant. C'est même inquiétant pour une formation qui parle de podium. Mais la situation aurait pu être bien plus grave. Sans un Ronny Turiaf des grands soirs, sans un Nicolas Batum très actif, les Bleus auraient pu se retrouver dans une situation délicate avant d'aborder un deuxième match face à la Lettonie qui peut finalement les qualifier dès mardi pour le deuxième tour. Mais s'ils se sont tirés de ce match piège, les Français peuvent surtout remercier Tony Parker.

Sous le maillot bleu, TP a l'habitude d'être le pompier de service. Mais lundi, il a démontré une fois de plus qu'il était le patron des Bleus et qu'il comptait assumer ses responsabilités en Pologne. Peu en vue une grande partie de la rencontre (2 sur 12 aux tirs avant son réveil), le meneur des Spurs s'est enflammé dans le money time. Décisif et impérial, il a marqué onze points de suite pour signer une victoire laborieuse mais essentielle. "Il a montré qu'il était le boss sur le terrain. On sait que c'est lui le patron de l'équipe. Il a pris les choses en main. Il a marqué des paniers importants. C'est bien pour nous et pour la suite", avoue Nicolas Batum sur RMC.

A l'image de toutes les grandes stars, Parker va avoir le sort de son équipe entre les mains dans les moments chauds durant cet Euro. Ce n'est pas une nouveauté bien sûr. Mais cette année, Vincent Collet espère bien voir son leader, qui a parfois craqué dans le passé aux lancers par exemple à l'heure du verdict final, se réserver pour les ballons décisifs. Depuis le match aller de la finale des repêchages contre la Belgique, la France semble en effet avoir tiré des leçons. Face aux Belges, TP avait été déchainé pendant le premier quart-temps (16 pts en dix minutes). Résultat : ses coéquipiers l'avaient regardé jouer et n'avaient jamais réussi à se mettre au diapason.

Aujourd'hui, Parker tente d'abord de donner confiance à ses coéquipiers avant de prendre le jeu à son compte si le besoin se fait sentir. "Tony (Parker) a pris les choses en mains dans les dernières minutes, il fallait être agressif, c'est normal que la balle lui revienne. C'est un objectif qu'il ait la balle sur la fin", avoue le sélectionneur tricolore. Grâce à son leader, la France respire en tout cas un peu mieux et va pouvoir tenter de monter en puissance contre la Lettonie. "Il va falloir progresser, c'est une évidence, a conclu le sélectionneur, mais en l'emportant ce soir on s'est donné le loisir de le faire". Dans un climat nettement plus serein qu'en cas de défaite. Merci TP...