Une perf' majeure

Une performance magistrale. Inimaginable, il y a encore quelques heures. C'est simple, personne n'aurait osé miser gros sur l'équipe de France pour ce premier match du tournoi. Opposés à l'Espagne, championne du monde et d'Europe en titre, finaliste des Jeux Olympiques, les Bleus ont pourtant surpris tout le monde et fait mentir les pronostics pour s'imposer 72 à 66 ! Plus six avec comme meilleur marqueur Mickaël Gélabale (16 pts) pour les Bleus. Le tout sans Tony Parker, Ronny Turiaf, Joakim Noah et Mickaël Pietrus On a encore du mal à y croire quand on l'écrit.

On leur promettait l'enfer. Ils ont imposé leur rythme et une défense de fer, qui a mis à mal le collectif habituellement si bien rôdé des Ibères, orphelins de Pau Gasol. Et comme si ça ne suffisait pas en termes de surprise, Andrew Albicy, Alain Koffi et donc Mickaël Gelabale ont eu un rôle clef dans cette rencontre. Trois joueurs très discrets tout au long de la préparation. Trois joueurs qui se sont démultipliés pour faire chuter l'ogre espagnol. Aux côtés de Boris Diaw en organisateur et de Nicolas Batum efficace, ils ont été les héros de cette première sortie.

Si Nando de Colo a été en difficulté au début du match et n'a joué que huit petites minutes, Andrew Albicy a ainsi pris la relève et restera comme le symbole de cette performance tricolore. Plein de culot, le jeune meneur de Paris-Levallois, champion d'Europe espoir et MVP de la compétition en juin dernier, a livré un match plein. Malgré la pression imposée par les Ibères et notamment de Ricky Rubio - la perle espagnole-, il a guidé les siens, n'a pas craqué sur la ligne des lancers en fin de rencontre et termine avec 13 points. Ahurissant pour un joueur qui ne disputait que des bouts de match en préparation. Autre belle surprise : Gelabale. Peu en vu tout au long de la préparation, l'ancien Choletais finit meilleur marqueur de la rencontre alors qu'Alain Koffi est sorti de sa boite pour s'imposer dans la raquette.

Ces trois performances ont permis aux Bleus de montrer un visage plus séduisant en attaque. Et de revenir au score. Car tout avait mal commencé. Profitant de la maladresse tricolore au premier quart-temps, la Roja a rapidement mené de 12 points et la déculottée annoncée semblait pointer le bout de son nez avec des pertes de balles à foison des Bleus. Mais la défense tricolore a élevé le ton,  les remplaçants sont venus pour montrer le chemin à suivre en attaque.  Et au fil de la rencontre, les Bleus sont revenus avant de passer devant à quatre minutes de la fin (51-50).

L'Espagne tombe de haut. Mais dans le passé, elle a déjà commencé ses compétitions de manière compliquée avant de finir en beauté comme à l'Euro 2009. Sans ses leaders (TP et Noah), la France s'offre de son côté un exploit majeur au moment où personne ne l'attendait. Un début idéal dans ce Mondial. Il va falloir maintenant enchaîner. Et surtout ne pas se relâcher dès dimanche (17h30) contre le Liban, qui s'est aussi offert une belle surprise contre le Canada (81-71).

France: 23 paniers (dont 6 sur 18 à trois points) sur 49 tirs - 20 LF sur 27 - 34 rebonds (Diaw et Gelabale 6) - 15 passes (Bokolo et Diaw 5) - 8 interceptions - 20 balles perdues

Marqueurs: Albicy (13), Batum (14), Koffi (11), Mahinmi (5), Jackson (0), Bokolo (0), F. Pietrus (4), De Colo (0), Diaw (2), Gelabale (16), Traoré (7)

Espagne: 20 paniers (dont 9 sur 24 à trois points) sur 55 tirs - 17 LF sur 32 - 32 rebonds (M. Gasol 7) - 9 passes - 9 interceptions - 13 balles perdues

Marqueurs: San Emeterio (0), Fernandez (13), Rubio (6), Navarro (17), Lopez (3), Reyes (9), Claver (0), Vazquez (1), Llull (3), M. Gasol (8), Mumbru (3), Garbajosa (3)