Albicy, un "été de fou"

"Je passe un été de fou." Andrew Albicy n'est pas encore redescendu de son nuage. Samedi pour son grand saut dans le bain du Mondial, le petit meneur de poche (1m78) a sorti une prestation de grande classe. Auteur de 13 points à 4 sur 9 aux tirs, 3 rebonds et 1 passe décisive en 26 minutes, il a été l'un des grands artisans du succès tricolore face à l'ogre ibérique, champion du monde en titre (72-66). C’est simple, c’est la belle surprise tricolore de la soirée avec, bien sûr, cette victoire inattendue et Mickaël Gélabale, le sixième homme de luxe sorti de sa boite après une préparation timide. Andrew Albicy s'en souviendra longtemps.

Depuis la fin de la saison, le meneur du Paris-Levallois rêve les yeux grand ouverts. En juillet, il a été le leader de l'équipe de France sacrée championne d'Europe Espoirs. Meilleur passeur (5.9 pds) et  intercepteur (3.1) du tournoi, il a terminé meilleur marqueur français (12.3 pts) et s'est offert le titre de MVP de la compétition. Une belle surprise déjà. Sa sélection en équipe de France suite aux forfaits de Tony Parker, Antoine Diot et Rodrigue Beaubois était venue continuer le rêve. Avec sa prestation face à l'Espagne, il a encore franchi un palier. Rien ne laissait pourtant présager d'un tel été.

Remplaçant de Jimmal Ball au PL,  Andrew Albicy a tourné à 4 points, 2 rebonds et 1 interception en 20 minutes de moyenne en Pro A cette saison. Prometteur pour un joueur de 20 ans mais pas transcendant non plus. Les Espagnols doivent d'ailleurs encore se demander d'où il sort. Arrivé début août chez les Bleus, il n'avait été utilisé qu'avec parcimonie par Vincent Collet tout au long de la préparation*.  Mais devant les difficultés rencontrées par Nando De Colo au début de la rencontre face à Ricky Rubio et compagnie, le sélectionneur tricolore a décidé de tenter le pari Albicy. La carte gagnante de l'été dans la France du basket. Bien lui en a pris.

Impressionnant de maturité, le leader des Espoirs n'a pas paniqué, a pris ses responsabilités et a su poser le jeu. S’il a perdu quelques ballons (2), il a parfaitement résisté à la pression défensive espagnole et n'a pas craqué dans le money time en rentrant des lancers francs capitaux pour empêcher la Roja de revenir. Réputé pour ses qualités défensives, il a démontré qu'il pouvait apporter sa pierre à l'édifice de l'autre côté du parquet. Venu en Turquie avec l'étiquette de troisième meneur derrière Nando De Colo et Yannick Bokolo, le plus petit joueur de ce Championnat du monde a résolu les problèmes à la mène des Bleus. Le temps d'un match seulement ? "J'espère que ça va continuer et qu'on va aller très loin avec cette équipe. Il faut qu'on se base là-dessus et qu'on continue comme ça", a-t-il lancé à la sortie de la rencontre. Son bel été n’est peut-être pas encore terminé…