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Cachez ce tanking que la NBA ne saurait voir

ParBasketSession

Publié 25/03/2014 à 14:05 GMT+1

Dans l'espoir de sauver les apparences, les dirigeants de la NBA nient l'évidence : certaines équipes plombent volontairement leurs résultats pour obtenir un meilleur choix lors de la draft.

Brett Brown, Tony Wroten Philadelphia 76ers

Crédit: Panoramic

Tank. Verbe intransitif. Se dit d’une équipe qui perd volontairement ses matches dans l’espoir de décrocher un choix de draft haut placé.
À croire que, soudainement, la ligue et ses acteurs (dirigeants, joueurs, médias, supporteurs) découvriraient une logique en vigueur depuis bien longtemps. Le tanking n’est pas un phénomène nouveau. Et si Adam Silver, le nouveau maître tout-puissant de la NBA, a d’abord refusé d’admettre son existence, il l’évoque désormais comme le "T-word" (en référence à un autre mot interdit le "f-word"). Le tanking est-il une insulte à la ligue et à l’image de marque qu’elle véhicule ? Est-ce une invention médiatique ou une réelle stratégie ? Les plus hautes instances de la NBA ont choisi leur camp. Le tanking n’existe pas ou, s’il existe, il s’agit en réalité d’un processus de reconstruction. Ou comment jouer avec les mots.
"Quand vous parlez de tanking, vous insinuez qu’une équipe perd volontairement des matches, et c’est faux", assure Rod Thorn le président des opérations basket de la ligue à USA Today. "Tous les coaches et tous les joueurs donnent tout pour gagner des matches car leur carrières en dépendent." Admettons, pour les joueurs et les coaches (et encore nous reviendrons sur ce point d’ici quelques lignes). Mais quid des dirigeants des franchises ? Comment peut-on croire que certains managers ne sabordent pas eux-mêmes leur propre équipe dans l’espoir de récupérer un choix de draft haut placé, justement dans le but de se reconstruire ? "Nous avons chaque année des équipes en reconstruction. Cela se manifeste de plusieurs façons différentes", poursuit Rod Thorn.

Tout planter pour mieux repartir

Les joueurs et les coaches sont-ils toujours mis dans les meilleures conditions par leur organisation ? Les Philadelphie Sixers ont-ils mis leurs joueurs dans les meilleures conditions en attendant aussi longtemps avant de choisir un coach ? Pendant des mois les joueurs des Sixers ont erré sans coach. En offrant à Brett Brown un effectif qui ne serait même pas assuré de disputer le final four de la March Madness (compétition universitaire) et en échangeant deux de ses quatre meilleurs joueurs en l’échange de seconds tours de draft, les dirigeants ont-ils donné au coach tous les ingrédients nécessaires pour gagner ne serait-ce que trente matches ? Peut-on vraiment croire qu’une équipe dirigeante n’a jamais mis la pression sur son coach en lui faisant comprendre qu’il était préférable que l’équipe ne gagne pas trop de rencontres ?
Le but du tanking est d’éviter le ventre mou, à savoir une place comprise entre la sixième et la dixième place de sa Conférence. Pendant des années, les Atlanta Hawks, les Milwaukee Bucks et les Philadelphie Sixers (petit bémol avec la présence d’Allen Iverson) ont occupé le milieu de tableau dans l’indifférence générale. Pour quel résultat ? La draft reste le moyen le plus rapide pour se reconstruire tout – et c’est très important – vendant aux fans de l’équipe l’espoir de récupérer LA prochaine superstar de la ligue. Le tanking n’est pas une science exacte. Et les dirigeants sont-ils vraiment à blâmer ? Après tout, c’est le système de la draft qui pousse certaines équipes à se saborder en cours de saison (on peut en compter au moins huit cette saison). La NBA peut décider d’ignorer le terme ou même de se l’interdire si elle le souhaite. Mais le phénomène n’est pas prêt de s’éteindre.
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