NBA - New Orleans Pelicans : S'il y en a un qui se régale de l'absence de Davis, c'est bien Ajinça

Alexis Ajinça n’a pas toujours l’opportunité de se mettre en valeur. Barré par Omer Asik, Ryan Anderson et surtout Anthony Davis, il n’est que le quatrième larron de la raquette des New Orleans Pelicans et son temps de jeu oscille autour de la dizaine de minutes par match depuis le début de la saison. Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, la blessure de Davis a offert au pivot français une occasion de se montrer. Il ne l’a pas manquée.

Vendredi dernier, l’ancien joueur de Strasbourg s'est illustré lors de la défaite de son équipe face aux modestes Philadelphie Sixers. Les Pelicans ont déraillé en l’absence de leur superstar, mais Ajinça a passé 25 minutes sur le parquet, le temps de cumuler seize points et quatorze rebonds en sortie de banc. Aligné en pivot au sein d’un cinq à dominance "small ball", il a profité des largesses offertes par la défense des Sixers pour attaquer le cercle et se créer ses propres tirs.

Il fallait désormais confirmer cette bonne première prestation. Il a fait encore mieux dimanche soir. Alexis Ajinça fut tout simplement l’un des grands bonhommes de la soirée pour les Pelicans, vainqueurs inextremis des Toronto Raptors (95-93). Le géant originaire de Saint-Etienne a terminé deuxième meilleur marqueur de sa formation et a battu du même coup son record en carrière au scoring, en inscrivant 22 points en 34 minutes (avec aussi six rebonds, trois passes décisives et un block). "C’était différent des autres matches. J’ai eu du temps de jeu et c’est plus facile d’être performant dans ces conditions. Mes coéquipiers m’ont mis dans de bonnes dispositions et je n’avais plus qu’à conclure. Je suis en mesure de marquer des points une fois que je suis en confiance", expliquait le héros du soir. "C’est plaisant de voir Alexis réaliser ce genre de performance. Il a contribué à la victoire", commentait Eric Gordon au Times Picayune.

Il a effectivement été essentiel au succès des Pelicans. Dans la lancée de sa performance contre Philadelphie, Ajinça a débuté la rencontre en pleine confiance et ses trois premières tentatives ont trouvé la cible. Son activité en sortie de banc a ainsi permis à New Orleans de prendre le large en première période. Avec le Français revenu sur le banc, les Pels ont subi les foudres des Raptors revenus dans la partie. Relancé dans le match dans le money time, l’intérieur en a remis une couche dans la raquette. Tyreke Evans a finalement offert la victoire à son équipe au buzzer, mais c’est bien dans la peinture que les hommes de Monty Williams ont fait la différence. Ils ont inscrit 62 points à l’intérieur, contre 34 pour les Raptors. Ajinça en a inscrit dix, à 4/4 aux tirs dans le quatrième quart-temps.

En revanche, il a offert à DeMar DeRozan les deux lancers-francs qui ont permis aux Raptors de revenir à hauteur des Pelicans avant que Tyreke Evans achève la formation canadienne. "Il a fait quelques ‘mauvaises’ fautes, mais il s’est donné à fond. Il a très bien défendu près du cercle et c’est un plus pour nous lorsqu’il met dix de ses treize tirs en sortie de banc", témoignait son coach. Comme contre Philadelphie, il a été agressif ballon en main. Il n’a pas hésité à partir de loin, face au panier à la manière d’Anthony Davis, à provoquer ses adversaires en dribble et à multiplier les feintes de shoots pour se créer de l’espace avant de conclure en toucher ou même au dunk.

Autre point intéressant, Alexis Ajinça a été aligné pendant de longues minutes avec Omer Asik. Une association à priori impensable au sein d’une ligue portée sur les tirs extérieurs et la recherche permanente du meilleur "spacing" possible. Les deux pivots ne sont pas des intérieurs susceptibles d’étirer le jeu. Pourtant, le duo a plutôt bien fonctionné et a posé des difficultés aux Raptors des deux côtés du terrain. Cette expérience concluante pourrait inciter Monty Williams a aligné Ajinça un peu plus souvent sur le parquet, et peut-être même en présence d’Anthony Davis. Le Français est susceptible de jouer au côté d’Asik, Davis ou Anderson, ce que le coach des Pelicans ne soupçonnait peut-être pas. Néanmoins, impossible de passer sous silence que le retour d’"Unibrow" dans la rotation devrait entraîner une réduction évidente du temps de jeu et donc des opportunités d’Ajinça dans les jours à venir. Mais ce dernier a prouvé, si jamais certains en doutaient, qu’il méritait sa place en NBA.

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