Privé de playoffs pour la première fois depuis 2005, LeBron est finalement bien humain

Alors comme ça, il peut échouer à ce point ? Non, LeBron James n'est pas la solution à tous les maux d'une franchise pour aller en playoffs. A force de le voir toujours en post-saison et en finale, on s'était pourtant fait à cette idée. Et à ce constat qui a rythmé plus d'une décennie de la grande Ligue nord-américaine : avec King James pour porter sur ses larges épaules son équipe comme Atlas soutient le monde, une franchise s'impose comme un prétendant. Mais LeBron a finalement ses limites. Elles se sont rappelées à lui de manière fracassante pour sa première année chez les Lakers.

On le sentait venir depuis des semaines maintenant. Mais c'est un vrai tremblement de terre sur la planète du ballon orange. Pour la première fois depuis 2005, LeBron James va regarder les playoffs NBA devant son écran de télévision. Un affront pour la superstar difficile à réaliser. Il faudra même peut-être attendre le début des playoffs pour vraiment s'en rendre compte mais le mettre noir sur blanc peut déjà y aider : le quatrième meilleur marqueur de l'histoire de la NBA, triple champion NBA et quadruple MVP de la saison régulière ne sera pas là pour la grande messe de la fin de saison. Au moment le plus important de l'année, le patron sera déjà en vacances.

Cet évènement rappelle aussi à quel point ce qu'il a réalisé avant est juste monstrueux. Si cela choque, c'est bien parce qu'il avait jusqu'ici réussi à se montrer d'une régularité déconcertante, presque surhumaine, avec ses performances hors-normes au plus haut niveau saison après saison. Avec Miami (2011-2014) et Cleveland (2015-18), le natif d’Akron avait ainsi toujours poussé jusqu'aux finales NBA lors des huit dernières saisons. Huit fois de rang ! Personne dans l'histoire de la NBA n'avait réussi à le faire avec deux équipes différentes. Et ces dernières années, c'était le plus souvent lié à ses prouesses titanesques qui ont sublimé des Cavs.

Cette saison, The Chosen One a été ramené sur terre de manière brutale. Il va manquer les playoffs pour la troisième fois de sa carrière, ce qui le ramène à ses deux premières années dans la Ligue. Pire, son équipe va finir la saison avec un bilan négatif. Une première pour LeBron depuis son année de rookie (35-47 en 2003/2004) ! Là encore, le retour en arrière en dit long sur ses performances depuis près de 15 ans dans cette Ligue si exigeante. Quand il a signé l'été dernier pour quatre ans et 153 millions de dollars avec les Lakers qui, soit dit en passant, vont rater les playoffs pour la sixième année consécutive, on ne s'attendait pas ça. Et c'est un doux euphémisme.

Alors comment a-t-il pu tomber de si haut ? Les raisons sont multiples. Entre le passage de la conférence Est à Ouest, un recrutement douteux, les blessures (Rajon Rondo, Lonzo Ball et Brandon Ingram), un collectif qui n'a jamais pris et une gestion catastrophique dans les coulisses avec l'épisode si symbolique d'Anthony Davis qui a plombé la franchise californienne, il y a de quoi faire. Le leadership de LeBron a aussi de quoi intriguer. Pas sur le plan statistique bien sûr. Avec 27,4 points, 8,5 rebonds et 8,1 passes de moyenne, il signe un exercice de haut vol. Mais sur le plan humain, c’est une autre histoire. Les jeunes Lakers pourraient sûrement en parler longuement… LeBron James et Magic Johnson vont avoir maintenant le temps de faire le bilan. Et essayer de trouver comment épauler l’Elu, qui ne pensait pas revenir de manière aussi violente dans le monde des humains et dans le passé.