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La carrière de LeBron James, la plus grande de l’Histoire

Antoine Pimmel

Mis à jour 28/03/2018 à 15:41 GMT+2

NBA - Alors qu'il est encore loin de la retraite et qu'il réalise l'une de ses meilleures campagnes personnelles à 33 ans, LeBron James a peut-être déjà la carrière la plus incroyable de l'Histoire de son sport.

LeBron James avec Cleveland Cavaliers - 2018

Crédit: Getty Images

Amené à classer les meilleurs joueurs de tous les temps en 2016, juste après le premier sacre des Cavaliers, Charles Barkley s’était montré particulièrement dur avec LeBron James. Seulement huitième selon lui. Mais il avait tout de même eu une pensée qui me semble encore aujourd’hui terriblement juste. Pour lui, James réussit “la meilleure carrière de l’Histoire“. Il est délicat, futile et pourtant terriblement tentant de comparer les athlètes, issues souvent d’époques différentes, avec des caractéristiques différentes et des parcours différents. Une discussion inévitable et toujours le même but en tête : déterminer le meilleur des meilleurs, avec mention. L’alpha parmi les alphas. Le champion parmi les champions. Des débats qui ont toujours existé et sont relancés à chaque nouvel exploit ou nouveau record de LeBron. Ces questions animent même mes journées de boulot.
J’ai commencé à suivre la NBA en 1999 avec le premier titre de Tim Duncan et des San Antonio Spurs. Juste après la deuxième retraite de Michael Jordan. Le début d’une nouvelle ère. Shaquille O’Neal et Kobe Bryant ont fait le triplé avec les Los Angeles Lakers dans la foulée avant que les Spurs décrochent une autre bague – la première de Tony Parker ! – en 2003. Année durant laquelle LeBron a débarqué directement du lycée avec son statut de futur plus grand joueur de tous les temps. Et aussi longtemps que je me souvienne, il a toujours été au sommet. J’ai passé mon bac en 2007, juste après ses premières finales (perdues, 0-4, contre San Antonio). Plus de dix ans après, il est toujours le meilleur joueur du monde. Il l’a été tout au long de ma vie de passionné de balle orange, ou presque. Difficile donc pour moi de faire un vrai comparatif avec Jordan.
Bien sûr, j’ai lu. Je me suis renseigné. J’ai vu des tonnes et des tonnes de mixtapes à la gloire du numéro 23 des Bulls. J’ai regardé des anciennes finales sur YouTube. Voilà ce que je sais de MJ : il s’est cassé les dents en tombant notamment contre les Pistons lors de ses premières années chez les pros, il marquait quand il voulait, comme il voulait, c’était un compétiteur maladif et il a fini par révolutionner son sport en faisant du basket un phénomène mondial. Tout en gagnant un paquet de titres. D’ailleurs, j’admets volontiers que le simple fait d’avoir remporté toutes les finales qu’il a disputées (6) en étant le meilleur joueur à chaque fois fait de lui le plus grand joueur de tous les temps. Sans l’avoir vécue, sa carrière, je peux l’analyser. Et celle de James me semble encore plus incroyable. C’est là où je rejoins Charles Barkley. Ce que fait le King, pas seulement sur le terrain mais sur tous les aspects qui construisent la légende d’un homme, c’est sans doute du jamais vu.
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LeBron James (Cleveland Cavaliers)

Crédit: Getty Images

LeBron James a assumé la pression de la gloire comme personne

Plongez vous au plus profond de votre mémoire et essayez du mieux possible de vous souvenir de tous ces sportifs qui ont été soudainement présentés comme les prochains cracks de leurs disciplines à dix-neuf ou vingt ans. Combien d’entre eux ont été à la hauteur des attentes injustement gigantesques ? (Probablement aucun). Pensez à tous ces nouveaux Zidane qui se sont cassés les dents trop tôt. Maintenant, sachez que LeBron faisait déjà la couverture de Sports Illustrated à seize ans. Et attention, il n’était pas présenté comme Jordan du futur mais comme celui qui était destiné à être le meilleur joueur de l’Histoire de la NBA. D’où le surnom, “l’élu”. Le plus fou dans tout ça ? Il n’est même pas si loin. Il y est presque. Aujourd’hui, de plus en plus de voix s’élèvent pour défendre sa candidature au titre purement théorique de plus grand basketteur. Ce débat là, vous l’avez compris, il ne m’intéresse presque plus.
Mais pour moi, ce simple accomplissement dingue – avoir répondu aux projections démesurées – en dit vraiment long sur le parcours, bien qu’inachevé, du natif d’Akron. Il n’a pas eu d’adolescence ! Il a été constamment mis sous le feu des projecteurs depuis ses seize balais ! Et là où tous quasiment craquent et sombrent devant une telle pression, que ce soit en pétant complètement un plomb, en se blessant ou en ne franchissant jamais les derniers caps, lui a réussi à se sublimer. Le tout sans aucune frasque. Pas un scandale. C’est presque humainement inconcevable à notre époque. Il est même allé plus loin que ça en réalité. James a fait ce que Jordan n’a jamais osé faire quand il était encore joueur : il a pris position sur des questions de société. Il s’est engagé, se plaçant dans la lignée d’athlète comme Mohammed Ali ou Tommie Smith. Il y a les beaux discours politiques – son opposition à Donald Trump, sa lutte contre les discriminations – mais aussi les actions concrètes – les programmes scolaires offerts aux enfants défavorisés, etc. LeBron, quelque part, c’est un politicien (là encore, les casseroles en moins…). Autant d’éléments qui font de lui un modèle qui dépasse le cadre de son sport. Un modèle en tant que joueur. Un modèle de réussite. Un modèle en tant qu’homme.
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LeBron James (Cleveland)

Crédit: Getty Images

Une longévité qui le démarque de Michael Jordan

Et non pas pour une, ni deux mais presque trois générations ! Il a traversé le temps comme très peu de joueurs l’ont fait avant lui. Et même ceux qui se sont maintenus longtemps en NBA n’ont jamais évolué pendant aussi longtemps au plus haut niveau. Comme je le disais, il me donne l’impression d’avoir toujours été au sommet. Sa longévité, ça aussi c’est un critère qui différentie sa carrière de celle de Jordan. Jojo a coupé 18 mois entre 1993 et 1995. Pour aller jouer au base-ball, même si certains complots évoquent une suspension pour dopage déguisée. Revenu au sommet, il a arrêté une deuxième fois en 1998 pour deux dernières danses entre 2001 et 2003. Ça fait tâche.
LeBron est arrivé plus jeune et il carbure depuis. Quinze saisons, plus de 1300 matches et 50 000 minutes sans une seule blessure sévère. Sans relâche. Sans répit. Et il est toujours là. Toujours le meilleur. Toujours le plus athlétique. Une longévité qui lui permet d’éclater record sur record. Il peut légitimement finir avec 38 000 points, 10 000 rebonds et 10 000 passes en NBA au jour de sa retraite. Jamais réalisé, évidemment. Il est déjà le meilleur marqueur de l’Histoire des playoffs. Répétez après moi : il est déjà le meilleur marqueur de l’Histoire des playoffs. Et il lui reste au moins cinq années au top devant lui. Il défie tellement les lois de l’âge que certains l’imaginent déjà jouer avec son fils, 13 balais, dans un futur pas si lointain. Il pourrait aussi détrôner l’indétrônable Kareem Abdul-Jabbar et devenir le meilleur marqueur de tous les temps. En fait, sa carrière n’est même pas encore terminée que je n’arrive déjà pas à concevoir qu’un basketteur puisse un jour reproduire un pareil parcours. Je ne sais pas si LeBron James est le joueur le plus fort de tous les temps. Mais je sais que personne n’a jamais fait mieux que lui.
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