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Philadelphie, le doute n'est plus permis

Antoine Pimmel

Publié 21/11/2017 à 12:32 GMT+1

NBA - Après plus d'un mois de compétition, Philadelphie séduit avec Ben Simmons à la baguette et Joel Embiid dans la raquette. La révolution est bel et bien en marche, et c'est arrivé (beaucoup) plus vite que prévu.

Ben Simmons et Joel Embiid (Philadelphie Sixers)

Crédit: AFP

J’aurais dû un peu plus "Trust The Process" (faire confiance au processus, en version française), pour reprendre le terme cher à Joel Embiid. Le slogan est né après l’entreprise de démolition massive de l’effectif de Philadelphie à l’arrivée de l’ancien GM, Sam Hinkie, en 2013. Le plan était assez simple dans les grandes lignes : accumuler les atouts et les choix de draft haut placés dans l’espoir d’acquérir une ou plusieurs futures superstars.
L’objectif avoué ? Cessez de végéter dans le ventre mou de la Conférence Est – où les Sixers traînaient depuis des années – et enfin avoir une vraie chance de jouer le titre à l’avenir. Compter dans ses rangs l’un, voire deux, des dix meilleurs joueurs du monde est une condition obligatoire pour vraiment être en mesure de finir champion NBA. Il y a juste deux façons différentes de mettre la main dessus. Soit en signant une superstar lors du marché estival, soit en récupérant un diamant brut à polir à la draft.

Les résultats du "Process"

Philadelphie n’étant pas un marché prisé par les cadors du championnat, Hinkie a misé sur la deuxième option. Il a accepté de perdre beaucoup – beaucoup, beaucoup – pour gagner encore plus… plus tard. Il a exploité l’une des failles du système actuel, où les équipes les moins méritantes ont pourtant le plus de chances de tirer le gros lot à la draft. Et des matches, les Sixers en ont perdu tout plein. Oh que oui. 253 défaites en 328 rencontres. En quatre ans. Entre-temps, Hinkie a été poussé à la démission. Mais juger le "Process" sur les résultats bruts étaient de toute façon une erreur, pour ne pas dire une bêtise. Car aujourd’hui, ce sont bien les tactiques, jugées répugnantes par une partie du public, de l’ancien dirigeant qui portent leurs fruits.
Mon erreur constituait à croire que le processus suivait encore son cours. J’ai sous-estimé la vitesse à laquelle le groupe de Brett Brown allait progresser. Je m’explique. Avant le coup d’envoi de la saison, j’ai classé la franchise de Pennsylvanie parmi les équipes susceptibles de décevoir en 2018. Je savais l’équipe attendue par les observateurs et les fans, qui réclamaient déjà les playoffs. Cela me semblait un poil trop tôt. Un brin prématuré. Même au sein d’une Conférence Est aussi ouverte. Surtout, je craignais que Ben Simmons, Markelle Fultz et Joel Embiid, les trois jeunes talents très prometteurs obtenus au cours des différentes drafts, ne tiennent pas le choc physiquement. Je leur avais prédit une trentaine de matches manqués en cumulé. Et sur ce point, vu comment c’est parti (Fultz n’a joué que quatre fois), mon pronostic est en bonne voie.
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Ben Simmons, Joel Embiid et Markelle Fultz

Crédit: Getty Images

Embiid et Simmons, duo déjà dominant

Par contre, j’avais clairement sous-estimé les capacités de Simmons et Embiid. Enfin, surtout celles de Simmons en fait. L’Australien est beaucoup plus fort que ce que j'avais imaginé. Et même beaucoup plus fort que ce que les plus optimistes imaginaient. C’est simple : le premier choix de la draft 2016, encore considéré comme un rookie après une saison blanche, est lancé sur les bases de l’une des saisons les plus brillantes de l’Histoire pour un débutant. Le garçon pointe quand même à 18 points, 9 rebonds et 8 passes après 15 matches ! Quasiment un triple-double ! Sur le terrain, il affiche d’ailleurs une maturité impressionnante pour un jeune homme de 21 ans. Il mesure 2,08 mètres mais il mène le jeu comme un vétéran expérimenté. Avec la fougue de la jeunesse et la puissance d’un LeBron James en plus. Le natif de Melbourne est vraiment spécial.
Les Sixers ont peut-être fait honte à leurs supporters pendant quatre ans. Mais, dans leur malheur (et surtout leurs défaites), ils ont récupéré deux bijoux capables de les mener très, très, très haut. Simmons, donc, et évidemment Embiid. Le premier est comparé à Magic Johnson et LeBron James, le second à Hakeem Olajuwon. De quoi vous classer des hommes. En réalité, on n’a jamais vu un tel duo. Potentiellement.
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Ben Simmons (Philadelphie)

Crédit: Getty Images

Parce que, toujours potentiellement, on n’a jamais vu un ailier-meneur de cette taille avec un tel cocktail d’agilité, de mobilité et de vision du jeu. Parce qu’on n’a jamais vu un intérieur de 2,18 mètres avec un tel cocktail de touché, de fondamentaux et d’adresse. Parce qu’on n’a sans doute jamais vu un duo aussi jeune et aussi prometteur réuni aussi tôt dans leur carrière. Potentiellement, encore une fois, Philly tient là deux joueurs susceptibles de figurer un jour parmi les cinq meilleurs du monde.
Le plus excitant dans tout ça ? Ils gagnent déjà ! Les Sixers sont septièmes de la Conférence Est avec 9 victoires en 16 matches (à l'heure d'écrire ces lignes). Alors, OK, la saison est encore longue. Mais quitte à retourner ma veste et faire mon mea culpa, je préférais le faire dès maintenant. Faites comme moi, “Trust The Process”, camarades.
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