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Comment des armadas comme celle des Nets peuvent voir le jour en NBA

Glenn Ceillier

Mis à jour 05/04/2021 à 18:20 GMT+2

NBA – L'amoncellement de stars chez les Brooklyn Nets change la face de la NBA. La franchise new yorkaise a encore frappé fort en attirant LaMarcus Aldridge et Blake Griffin pour épauler Kevin Durant, James Harden et Kyrie Irving. Mais comment de telles "super teams" peuvent-elles se monter ? C'est une histoire d'exceptions en tout genre et de salary cap plus permissif qu'on peut le penser.

Kyrie Irving #11, James Harden #13 and and Kevin Durant #7 of the Brooklyn Nets walk off the court during the game against the Miami Heat on January 25, 2021

Crédit: Getty Images

166 millions de dollars. Voilà la masse salariale des Brooklyn Nets cette saison pour leurs 17 joueurs. Soit bien au-dessus du salary cap fixé par la NBA, qui est de 116 millions. Et encore, ce total n'est pas révélateur de la valeur de l'effectif des Nets. Pour accompagner Kevin Durant, James Harden et Kyrie Irving - le trio le mieux payé de l'histoire de la NBA (113 millions à trois) -, LaMarcus Aldridge et Blake Griffin ont en effet débarqué ces dernières semaines grâce au système de "buyout". Avec des salaires ridicules à la clef.
Au coup d’envoi de cet exercice 2020-2021, les deux devaient toucher 60 millions (36,8 millions pour Griffin et 24 millions pour Aldridge). Dans l'absolu, la masse salariale des Nets serait donc montée à 226 millions de dollars si cette équipe avait été bâtie il y a encore quelques semaines et en se basant sur les deals initiaux ! La franchise new-yorkaise ne paye "que" 878 000 dollars pour profiter du talent, même vieillissant, de LaMarcus Aldridge jusqu'à la fin de saison. Et un peu plus d'un million pour revoir Griffin dunker. La raison ? Ces fameux "buyout". Car, comme les Lakers qui ont pu accueillir Andre Drummond pour épauler LeBron James Anthony Davis dans leur quête de doublé, les Nets ne font que profiter du système existant.

Les "buyout" font débat

Pour faire simple, cette règle des "buyout" permet à des joueurs et des franchises de se mettre d'accord pour se séparer à l'amiable. Pour s'en aller, un joueur touche alors des dédommagements qui peuvent correspondre à la totalité de ce qu'il restait de son contrat ou accepter de faire une croix sur une partie de son salaire (ndlr : Aldridge aurait lâché 7,25 millions aux Spurs sur les 24 qu'il devait gagner cette saison). Mais ensuite, il dispose surtout de la liberté de signer où il le souhaite à moindre coût. Avec les dérives que cela peut engendrer comme l'illustrent les cas d'Aldridge, Griffin ou encore Drummond.
Depuis quelques jours, le système du buyout fait d'ailleurs énormément jaser de l'autre côté de l'Atlantique. Pour beaucoup, il affiche au grand jour le déséquilibre qui peut toucher la NBA. Sans grande surprise, les joueurs coupés font en effet le plus souvent le choix de rejoindre des prétendants au titre ou des gros marchés dans l'espoir d'aller chercher une bague. Et ça fausse "un peu" le jeu. D'après ESPN, la NBA songerait d'ailleurs à se pencher sur cette question, avec le syndicat des joueurs.
En attendant une évolution légale, ce débat sur le "buyout" rappelle toute la complexité des règles qui régissent le petit monde de la NBA. Car si tout est bien réglementé dans le but d'avoir une Ligue excitante et la plus équilibrée possible, ainsi de vendre au mieux ce "produit" si rentable, il existe de nombreuses exceptions qui changent la donne. Comme l'a démontré le cas des Nets avec la formation de leur "Big Three" aussi monstrueux sur le papier que lourd dans les comptes, la ligne peut ainsi être franchie en ce qui concerne la masse salariale. Car on ne parle pas d'un salary cap strict.
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Andre Drummond avec les Lakers, 2021

Crédit: Eurosport

Un salary cap pas si dur

Les franchises ont la possibilité de dépasser la limite fixée. De multiples manières grâce à des exceptions ou des droits particuliers dans les contrats ou suite à des trades. Et si elles vont trop loin quand même et que la limite de la "Luxury Tax" est atteinte ? Ce n'est pas forcément dramatique, même si c'est lourd quand même sur les finances. Elles doivent alors payer une sorte d'impôt, redistribué aux franchises qui respectent la règle. Là encore et même si l'idée reste de répartir les richesses au sein de la Ligue et d'éviter de trop grosses différences, l'équilibre de la NBA est forcément bancal. Les gros marchés pouvant se permettre de lâcher quelques millions en plus.
Pendant que les Bucks sont ainsi dans les clous, les Warriors et les Nets s'offrent le luxe de tout exploser, sans sembler regarder à la dépense. La franchise de Stephen Curry (170 millions de masse salariale) devait par exemple payer initialement 147 millions de taxes suite au trade de Kelly Oubre, selon Bobby Marks. Et même si elle a réussi à faire baisser un peu l'addition avant la trade deadline, elle devra toujours s'acquitter de la modique somme de 115 millions... Les Nets, qui dépassent de 33 millions la limite autorisée, vont eux devoir payer 98 millions de taxes, selon le site de référence Sportrac… "Les fans s'attendent à ce que nous gagnions le championnat. Ça me va si nous devons payer la luxury tax pour cela", avait prévenu Joe Tsai, le propriétaire des Nets en janvier 2020. Ce n’était pas une parole en l’air. Posséder une équipe apte à lutter pour le Trophée Larry O'Brien n'a pas de prix. Et la NBA ne fait pas tout pour limiter certaines de ces envies.
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