Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Pascal Siakam, et si Toronto s’était trouvé un nouveau champion ?

Antoine Pimmel

Mis à jour 20/11/2019 à 14:30 GMT+1

NBA – L’ascension fulgurante de Pascal Siakam au niveau supérieur offre de nouvelles perspectives aux Raptors, champions en titre donnés vaincus depuis le départ de Kawhi Leonard. Mais la relève est déjà assurée dans l’Ontario.

Pascal Siakam, Toronto Raptors-Golden State Warriors, NBA Finals 2019

Crédit: Getty Images

Il y un peu plus de trois ans, en mai 2016, Pascal Siakam était un illustre inconnu qui sortait tout juste de l’université de New Mexico State. Certainement pas l’une des places fortes du championnat NCAA. Même les dirigeants NBA le connaissaient finalement assez peu. Et à 22 ans, le Camerounais était presque déjà trop vieux pour vraiment taper dans l’œil d’une franchise. Pour se démarquer, il a été contraint de participer aux séances d’entrainement collectives organisées un mois avant la draft entre les joueurs susceptibles d’être retenus au second tour. Il n’est pas spécialement sorti du lot. Sur le moment, les scouts lui imaginait un rôle défensif similaire à celui de son compatriote Luc Mbah a Moute. Seuls les Raptors ont été suffisamment intrigués pour le piocher en fin de premier tour, avec leur vingt-septième choix.

Du bout du banc à superstar des Raptors

Le chemin parcouru depuis par le natif de Douala est impressionnant. Une ascension vertigineuse. Il a effectivement commencé comme un joueur de devoir aux responsabilités limitées. Avant de se révéler l’an dernier et de s’imposer comme le soutien de luxe de Kawhi Leonard pendant les playoffs et les finales NBA. La deuxième option offensive d’une équipe couronnée en juin 2019. Avec quelques performances clés de Siakam contre les Warriors (20 points et 7 rebonds de moyenne sur la série).
Une superbe campagne victorieuse. Mais éphémère. Parce que le héros a décidé de quitter son royaume du Nord juste après la bataille. Leonard est rentré chez lui, à Los Angeles, pour établir un empire aux Clippers. Son départ a plus ou moins enterré les rêves de doublé des Canadiens. Mais il a offert une opportunité à son jeune lieutenant : endosser le costume du patron. Et qui dit nouveau rôle dit nouveau contrat et donc revalorisation salariale. Bombardé chef de file de l’équipe, ‘Spicy P’ a prolongé pour 130 millions de dollars sur quatre ans avec Toronto. Un montant qu’il va falloir assumer sur le terrain. Car maintenant qu’il est devenu la première option de l’équipe, passer un cap, un de plus, était une nécessité. La saison de la confirmation est d’ailleurs souvent considérée comme la plus difficile. De star à superstar, il y a un fossé traditionnellement très compliqué à franchir. Ça demande un bond en avant encore plus grand.

Le MIP... deux années de suite ?

picture

Pascal Siakam, Toronto Raptors-Golden State Warriors, NBA Finals 2019

Crédit: Getty Images

Jusqu’à présent, les débuts de Pascal Siakam sont très prometteurs. Il a attaqué la saison en trombe avec 34 points, 18 rebonds et 5 passes compilées contre les Pelicans en ouverture. Quatre sorties à 30 pions ou plus ont suivi depuis dont une pointe à 44, son record personnel. "Il suit une trajectoire de superstar", assure son coéquipier Fred VanVleet. Pour atteindre un tel niveau, le basketteur de 25 ans se devait de travailler son dribble. Avoir une meilleure maîtrise du ballon pour se créer plus facilement son propre tir – la caractéristique première des meilleurs joueurs NBA. Les progrès dans ce domaine sont stupéfiants. Son aisance et sa vitesse balle en main lui permettent de prendre régulièrement le dessus sur ses adversaires. Il est aussi plus adroit à trois-points. Le pourcentage est le même que l’an dernier, 36%, mais avec beaucoup plus de tentatives ! 6 par match contre moins de 3 en 2019. Il prend ses tirs de plus en plus loin de l’arc mais il reste efficace. Primordial à notre époque.
En réalité, son perfectionnement est encore plus marquant aujourd’hui qu’il ne l’était l’an dernier, quand il a pourtant été élu MIP (joueur ayant le plus progressé). Au point où l’on peut se demander s’il n’est pas le favori à sa propre succession. Voire même mieux. C’est un futur All-Star, c’est évident, et il mérite d’être inclus dans la conversation pour le MVP – sans pour autant être un vrai candidat au trophée. Si les Raptors finissent sur le podium à l’Est, il pourrait au moins s’immiscer parmi les cinq premiers du classement final.
Il y a finalement peu d’exemples de joueurs qui ont franchi les paliers aussi rapidement. Peut-être Giannis Antetokounmpo. Et encore. Voire… Kawhi Leonard. Il y a deux ans, Siakam tournait à 7 points par match et il a désormais des statistiques similaires à celle son ancien coéquipier : 26 points, 8 rebonds, 4 passes, 47% aux tirs et 36% à trois-points. Et il prend justement exemple sur lui pour suivre le même chemin. "J’essaie de retenir le maximum de son passage avec nous. Le plus important, c’est son sang-froid. Il ne se laisse jamais ébranler par la moindre chose négative." Le but étant pour lui d’atteindre ce niveau de confiance afin d’être un leader performant dans les moments les plus tendus de la saison.

Le droit de rêver

picture

Pascal Siakam

Crédit: Getty Images

Parce qu’assumer un statut aussi important pendant la saison régulière et pendant les playoffs sont deux tâches très différentes. Tout est amplifié à partir d’avril : les enjeux, la tension, l’intensité de la défense… et ça montre crescendo à chaque tour passé. Il le sait, il a été jusqu’au bout. Mais en profitant des espaces créés par Leonard, à qui revenait toute la charge. Ce n’est pas un hasard s’il y a juste une poignée de joueurs capables de mener leur équipe au titre. Ce sont toujours les mêmes : Kevin Durant et/ou Stephen Curry en 2018, 2017 et 2015. Kawhi Leonard en 2019 et 2014 (avec l’aide des légendes Tony Parker, Tim Duncan et Manu Ginobili). LeBron James en 2016, 2013 et 2012. Pour être sacré en NBA, il faut compter dans ses rangs l’une des cinq ou six meilleures individualités de la planète. C’est une règle qui se répète quasiment chaque année.
Pascal Siakam n’en est pas encore là. Il est probablement dans le top 15 de la ligue. Mais pas dans le top 10. Et l’écart est mine de rien très important. Et même s’il s’est lui-même élevé pour assumer un nouveau rôle, il lui manque son… Pascal Siakam à lui ! Son lieutenant. Kyle Lowry et Fred VanVleet – parti pour signer un contrat doré en juillet prochain – sont nominés dans cette catégorie. Avec aussi un OG Anunoby en pleine progression et un Marc Gasol sur le déclin. Les Raptors ont assez d’atouts pour se lancer dans un beau baroud d’honneur pendant les playoffs. Ils seront difficiles à sortir. Mais ils n’iront probablement pas au bout. Ce n’est pas si grave. Avec l’éclosion de Siakam, leur nouvelle star, ils peuvent se permettre de rêver d’un nouveau sacre dans le futur.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité