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Vince Carter est parti à la retraite, une icône de son temps ?

Christophe Gaudot

Mis à jour 27/06/2020 à 12:44 GMT+2

NBA - Arrivé l'année d'un lock-out, Vince Carter n'a pas pu savourer son dernier match dans la ligue. Pourtant, et malgré ce départ par la toute petite porte, le Floridien s'est en allé en étant salué aux noms de légende et icône. Des qualificatifs pas évidents à accorder à l'aune de son palmarès. Et pourtant.

Vince Carter aux Toronto Raptors face à Kobe Bryant

Crédit: Getty Images

De quoi est faite une icône ? La question traverse les âges et les sports. Elle a sans doute autant de réponses qu'il y a de candidats à ce statut qui transcende la performance pure. Prenons l'exemple de Vince Carter puisque c'est de lui dont il va s'agir. Comment un joueur au palmarès collectif si pauvre et individuel si décevant finalement peut-il être considéré comme l'une des icônes de la NBA du XXIe siècle ?

Légende sans palmarès

Vingt-deux ans, huit équipes, des dizaines et des dizaines de coéquipiers différents, plus de 1 540 matches et quasiment 25 800 points inscrits, la trace laissée par Vince Carter est immense. Seulement voilà, et pour aborder rapidement les choses qui fâchent, le résumé de sa carrière serait, si ce n'est complet, au moins fidèle s'il s'arrêtait là. Car, c'est à la fois l'ère, mais aussi le sport et la ligue qui veulent ça, une carrière se mesure à l'aune des distinctions. D'abord collectives et ensuite individuelles. On peut s'en désoler mais c'est ainsi et Carter n'échappe pas à l'examen.
Un titre de rookie de l'année (1999), huit sélections au All Star Game (moins que Paul Pierce, autant que Steve Nash, une de plus que LaMarcus Aldridge) et… c'est tout. Pas une sélection dans le meilleur cinq de l'année. Son meilleur classement au vote du MVP ? Dixième en 2000. Faiblard pour celui que toute la NBA a salué en tant que "légende". Collectivement, c'est à peine mieux avec une finale de conférence (perdue avec Orlando face à Boston, 4-2). Dans cette équipe, "Vinsanity" n'est qu'un lieutenant de Dwight Howard. En tant que leader, à Toronto donc, Carter a buté sur les demi-finales de conférence.

Dunk et génération 2000, le mariage parfait

Mais alors pourquoi ? Pourquoi un joueur qui n'a, pas été plus souvent all star que Steve Nash, qui bien que deux fois MVP ne sera jamais considéré comme une icône, pas plus de sélection dans le meilleur cinq de l'année que Tony Parker et pas plus de finale de conférence que Chris Paul, a-t-il à ce point marqué les esprits et les coeurs ? La première piste, la plus facile, mais aussi une partie de la réponse globale, semble évidemment être son style. A la table des meilleurs dunkeurs de l'histoire, aux côtés de Julius Erving, Dominique Wilkins ou Michael Jordan, Vince Carter a son rond de serviette. Peut-être même qu'il serait l'hôte de cette légendaire tablée.
Des moulins à vent, des 360, des dunks aériens et spectaculaires, le Floridien en compte des dizaines. Aucun n'est plus mythique que celui sur Fred Weis aux JO 2000, là où Carter a glané son seul titre en carrière. "Air Canada", "Half Man-Half Amazing", "Flying Man", autant de surnoms nés de sa spectacularité. Le basket, plus que de nombreux autres sports, et la NBA encore plus, se nourrit de ces images. On tient là une des raisons pour lesquelles Vince Carter est une icône, malgré tout. Ses dunks se sont imprimés sur la rétine des fans. C'est sur les VHS de "highlights" qui s'échangeaient à longueur de saison, que les fans ont pu le voir à l'oeuvre. Suffisant pour faire naître une légende ? En partie seulement.

Avant Kawhi et Lowry, les Raptors c'est lui

Dans le documentaire "The Carter Effect", distribué par Netflix en 2017, le réalisateur Sean Menard s'attache à comprendre comment Vince Carter a influencé le basket au Canada. Alors que les Raptors ont, pour la première fois, décroché le titre NBA en 2019, l'oeuvre de Carter résonne encore un peu plus. "Vince" et les Raptors c'est l'histoire de la page blanche. Toute jeune franchise quand elle a accueilli l'ailier venu de North Carolina, l'organisation canadienne n'avait pour ainsi dire pas d'histoire avant l'avènement de Vince Carter.
"Il a mis Toronto sur la carte" est une maxime qui revient souvent parmi les suiveurs de la NBA. Simpliste, elle n'en est pas moins vraie. Parti fâché avec le Canada, Carter a obtenu le pardon en novembre 2014. Devenu coéquipier exemplaire à la trentaine passée à défaut d'être un leader capable d'emmener ses équipes loin, Carter s'est mué petit à petit en relique. Relique d'un autre temps qu'il ne faut surtout pas abîmer, qu'il faut admirer de peur de ne plus jamais la revoir. Il est parti par la petite porte mais ne sera pour autant pas oublié. C'est peut-être ça, une icône.
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