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Le "Michael Jordan de sa génération" : Stephen Curry, entre légende et modèle "normal"

Christophe Gaudot

Mis à jour 25/12/2021 à 19:45 GMT+1

NBA - Stephen Curry est une légende de la ligue nord-américaine. Recordman depuis peu du nombre de trois points rentrés en carrière, le meneur de jeu des Golden State Warriors s'impose comme un modèle pour toute une nouvelle génération tout prête à faire du shoot de loin son arme principale. Si Michael Jordan était en son temps la valeur étalon, Curry l'est pour le sien.

Stephen Curry

Crédit: Getty Images

En août 1991, la marque de boisson énergisante,
, tout juste sacré quelques semaines plus tôt champion NBA pour la première fois d'une carrière déjà magnifique et que l'on allait découvrir immense. "Be Like Mike" en était le titre et ce crédo, symbolisé par les quelques paroles d'une chanson créée spécialement pour cette publicité, allait s'inscrire durablement dans les têtes. A compter de cette année et jusqu'à il y a peu encore, Jordan était le modèle, le joueur à copier pour atteindre l'excellence, un repère donc. Tout ce que Stephen Curry est pour les jeunes d'aujourd'hui.
"Il est le Jordan de sa génération. On voulait tous être comme Mike, et les jeunes d'aujourd'hui vont grandir avec l'image de Steph". Ces mots, tirés du livre "Golden" de Marcus Thompson consacré à Stephen Curry, sont de Jason Kidd. L'ancien meneur, champion NBA avec Dallas et aujourd'hui coach des Mavericks, sait de quoi il parle quand il dit que tout le monde voulait être comme Jordan dans les années 90. Lui-même meneur avait un style différent mais il a vu des palanquées de joueurs vouloir jouer comme Jordan.

Stackhouse, Hill, Carter, Bryant… Les "nouveaux" Jordan

Le plus illustre d'entre eux fut évidemment Kobe Bryant, l'élève qui, par certains aspects, a dépassé le maître. Mais comme il y a dans d'autres sports des "nouveaux", on peut citer Jerry Stackhouse, Grant Hill, Vince Carter et donc Kobe parmi les "nouveaux Jordan". Aucun de ces joueurs n'a réussi la carrière de Jordan mais peu importe, finalement. Ils ont grandi en voulant imiter la valeur étalon du moment et les médias ont fait de chacun d'eux les héritiers du mythique numéro 23. La nature, par essence, n'aime pas le vide.
Puisqu'il s'est approché le plus près possible de la perfection de Jordan, Kobe Bryant a lui aussi été un modèle. Mais quid de la génération suivante ? Des LeBron James ou des Kevin Durant puisqu'ils s'en sont deux des représentants les plus talentueux ? Paradoxalement, et alors qu'il domine la NBA depuis une décennie maintenant, le premier est moins copié que le second. Peut-être parce qu'on pourrait le penser venir d'une autre planète et que son physique hors-normes semble le placer dans une sphère que peu d'hommes peuvent atteindre. C'est un peu moins vrai pour le second, plus fin et meilleur shooteur. Mais puisque c'est l'alliance de sa taille (2,08 m) et de sa finesse qui en fait une arme si létale, "KD" est lui aussi, en un sens, unique.

1,88 m pour 83 kilos : Curry est presque "normal"

Et puis, il y a Stephen Curry pour refermer ce triumvirat de la décennie 2010 en NBA. Trois titres seulement leur ont échappé sur cette décade (2011, 2014 et 2019). Le meneur de jeu des Warriors a un peu plus inscrit son nom dans la légende en devenant récemment le shooteur à trois points le plus prolifique de l'histoire. Il n'en avait pas besoin mais ce record l'inscrit dans la légende comme la référence du shoot en NBA. Le tout en mesurant 1,88 m pour 83 kilos. Ce qui en fait un homme "normal" bien qu'au-dessus de la moyenne du reste de la population. Et le meilleur pour ce qui est l'essence même du basket : l'adresse.
Il y a une semaine, Steve Kerr, coach des Warriors, a pu assister à un match entre jeunes sur le parquet du TD Garden de Boston avant d'affronter les Celtics. Et l'influence de Curry l'a frappé. "Sur 7 possessions d’affilée, ces gamins de 10 ans ont pris des 3-points à chaque fois. Je me suis tourné vers Steph et j’ai dit : ‘Steph, c’est de ta faute’. Il suffit de regarder tous les jeunes joueurs qui arrivent. Qu’ils aient 10, 19 ou 21 ans et qu’ils viennent d’arriver en NBA, tout le monde veut shooter à 3-points. Il a changé le jeu, probablement pour toujours."
A sa manière, Curry a redonné aux trois points une place dans la culture inhérente à la NBA. Autrefois, les Top 10 qui regroupent les meilleures actions d'une soirée, une semaine, un mois une saison, regorgeaient de dunks en tout genre. Grâce au double MVP (2015, 2016), le trois points y occupe aujourd'hui une place plus importante. Prendre un tir de très loin n'est plus vu comme une faiblesse mais bien comme une qualité à part entière. Presque comme une condition sine qua non pour les porteurs de balles de la ligue.

L'anecdote avec Kobe Bryant

Rien d'étonnant à cela. Le shoot demande une part de toucher et d'inné mais il peut aussi se travailler. Si Phil Jackson, mythique entraîneur des Bulls et des Lakers, assurait en son temps que la taille était l'arme la plus dangereuse puisqu'un joueur de 2,13m faisait toujours la même taille en fin de rencontre, le tir est la qualité qui demande le moins de qualité physique. Quiconque, s'il croise un panier de basket, peut essayer de tirer de plus ou moins loin, mais rares sont ceux qui pourront dunker. Curry a dominé avec shoot et ainsi créé des vocations.
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Kobe Bryant et Stephen Curry après Lakers - Golden State en NBA le 6 mars 2016

Crédit: AFP

Dans son livre "Golden", Marcus Thompson raconte qu'à la sortie d'un All-Star game, un père de famille accompagné de ses deux filles, a demandé au joueur de bien vouloir poser avec ses filles, assurant qu'elles "l'adorent". Ce père de famille n'était autre que Kobe Bryant avec Natalia et Gianna, décédée tragiquement avec lui dans l'accident d'hélicoptère du 26 janvier 2020.
Si Trae Young, le meneur des Atlanta Hawks est le premier étendard de la génération Curry, d'autres arrivent derrière. Il est d'ailleurs intéressant de constater qu'Atlanta a choisi Young dans le Top 5 de la draft. Preuve que les temps changent, puisque Curry avait dû attendre le 7e choix, et quatre arrières (Harden, Evans Rubio et Flynn) avaient même été appelés avant lui. "If I could be like Mike" ("Si je pouvais être Michael Jordan") fredonnaient les adolescents des années 90. "Si je pouvais shooter comme Steph" leur répondent les gamins de la décennie 2010.
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