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NBA - Rudy Gobert aux Minnesota Timberwolves : un trade, cinq questions

Loris Belin

Mis à jour 02/07/2022 à 09:26 GMT+2

NBA – L'avenir de Rudy Gobert à Utah s'était considérablement assombri depuis la fin de saison. Mais son transfert à Minnesota annoncé vendredi a tout de même soulevé bien des questions. Entente avec le groupe des Wolves, nouvelles ambitions, mais aussi futur de l'équipe du Jazz… Ce trade regorge d'intérêts.

Rudy Gobert (ex-Utah Jazz), 3e fois All-Star consécutivement

Crédit: Getty Images

La free agency nous avait déjà offert des feux d'artifice avant même son ouverture cette semaine. Mic-mac Kyrie Irving, contrats XXL à tout-va, demande de départ de Kevin Durant… Il ne manquait plus qu'un de ces "blockbuster trade" dont la NBA s'est fait reine pour parfaire le tout. Celui-ci a eu lieu vendredi, avec Rudy Gobert comme pièce centrale. Le joueur français quitte Utah, où il a disputé ses neuf premières saisons en NBA, direction Minnesota dans un échange comprenant cinq joueurs et quatre tours de draft. Ce transfert vient mettre fin au suspense qui régnait autour du pivot, mis sur le marché par le Jazz depuis des semaines. Mais pour quelles conséquences ?

Gobert aux Wolves, est-ce une surprise ?

Le départ de Rudy Gobert était inéluctable, après quasiment une décennie dans la franchise de Salt Lake City. Le groupe autour de Gobert, de l'arrière Donovan Mitchell et de l'entraîneur Quin Snyder aura montré bien des promesses, terminant même en tête de la conférence Ouest il y a tout juste plus d'un an, sans parvenir à franchir de véritables paliers une fois les play-offs venus. Le diagnostic d'une fin de cycle ne faisait alors plus de doute.
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De ce constat implacable et d'un climat toujours pesant entre les deux stars de l'équipe était née la conclusion que Gobert et/ou Mitchell devaient quitter le navire, quelques semaines après que Snyder en ait fait de même. Voir le Tricolore débarquer à Minneapolis semblait bien moins évident. Les candidats les plus intéressés s'étaient soit déjà positionnés sur d'autres mouvements (Atlanta avec l'arrivée du Spur Dejounte Murray, Dallas qui a récupéré dès le début de l'été le pivot de Houston Christian Wood), soit montrés assez frileux au moment de presser la détente (Toronto, Chicago). Minnesota n'en a pas fait autant, en offrant une contrepartie plus que conséquente à Utah pour conclure l'affaire.

Quel impact pour Rudy Gobert ?

Les Wolves étaient annoncés à la recherche d'un pivot défensif cet été, un profil dont Rudy Gobert est sans doute l'exemple parfait en NBA. Qui d'autre alors que le triple meilleur défenseur de la saison pour combler ce manque ? Il ne va pas falloir s'attendre à une révolution avec ce changement de club.
Dans une franchise déjà bien lotie en talents offensifs (Karl-Anthony Towns, Anthony Edwards, D'Angelo Russell…), Gobert pourrait même encore moins voir le ballon en attaque qu'à Utah. Sa mission sera simple : protéger la raquette des Loups, encore loin d'être une meute effrayante de ce côté du parquet.
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Rudy Gobert viendra aussi apporter son expérience à un groupe encore en construction, et qui vient d'obtenir seulement sa deuxième qualification en phase finale lors des 18 dernières saisons. Le clin d'oeil de l'histoire est amusant. Tout juste nommé président de la franchise, Tim Connelly fait de Gobert son premier mouvement d'envergure, lui qui était le manager général qui avait drafté le natif de Saint-Quentin avec les Denver Nuggets en 2013… et l'avait échangé dans la foulée à Utah.

Rudy Gobert - Karl-Anthony Towns, raquette de rêve à Minneosta ?

Sur le papier, l'arrivée de Rudy Gobert à Minnesota a de quoi faire lever plus d'un sourcil. Les Wolves comptent comme principale star le N.1 de la draft 2015 Karl-Anthony Towns, qui évolue au même poste que Gobert. D'autant plus étonnant que Towns a un peu plus scellé son avenir avec sa franchise de toujours en signant jeudi une prolongation de contrat de quatre ans pour 224 millions de dollars.
Les Wolves sont-ils tombés sur la tête ? Disons que leurs dirigeants sont plus audacieux que vraiment fous. Face au manque de fondamentaux défensifs et de dureté de "KAT", "Minny" mise sur une association entre deux joueurs presque diamétralement opposés plutôt que de chercher une autre pièce plus complémentaire à l'effectif déjà en place que Towns.
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L'interrogation réside dans la capacité du joueur dominicain, 2,11m et 112 kilos, à se décaler au poste d'ailier-fort, lui dont la rapidité, notamment au niveau des appuis, est loin d'être la force. Karl-Anthony Towns n'a jamais joué à un autre poste que pivot dans sa carrière, et le voir évoluer au poste 4 dans une NBA portée vers davantage de mobilité peut sembler incongru. Mais sa qualité de tir, unique en son genre pour un joueur de ce gabarit, devrait lui permettre de cohabiter offensivement sans problème avec Rudy Gobert.
Le Tricolore, lui, a déjà évolué par séquences avec un autre intérieur costaud à ses côtés en équipe de France, comme Vincent Poirier lors des derniers JO, et avec réussite. L'expérimentation n'est pas sans risque. Mais elle offre aux Wolves un duo formé d'un attaquant de premier ordre et d'un défenseur d'élite dans sa peinture. Le genre de risque à prendre pour espérer continuer leur ascension.

Gobert peut-il plus viser le titre à Minnesota qu'à Utah ?

Principalement entouré par Donovan Mitchell ces dernières saisons à Utah, Rudy Gobert n'est jamais allé au-delà des demi-finales de conférence. L'ajout de joueurs de complément au pedigree sérieux (Mike Conley, Bojan Bogdanovic) n'avait pas permis au Jazz de passer ce cap et de se placer réellement dans la catégorie des prétendants au titre. Minnesota en est encore plus loin, les Wolves ont été sortis du premier tour des play-offs cette saison par Memphis. Ils avaient par ailleurs été raillés pour leurs célébrations après leur qualification lors du play-in, dignes de celles d'un très grand rendez-vous.
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Les Timberwolves ont chevillé au corps cette absence de culture de la gagne comme lacune historique. Mais Gobert a tout de même quelques motifs d'espoir à avoir. Le groupe actuel de Minnesota dispose encore d'une vraie marge de progression. Jamais le Français n'a été entouré d'autant d'armes offensives, à l'image d'Anthony Edwards, qui semblait en passe de devenir le patron de cet effectif. Et l'ailier n'a que deux saisons en NBA derrière lui. "Gobzilla" quitte une équipe à bout de souffle pour rejoindre une franchise avec le vent dans le dos. C'est déjà un progrès.

Le Jazz, et maintenant ?

Les fans de Salt Lake City peuvent se rassurer. Le départ de Gobert est évidemment une énorme perte tant sa présence défensive rendait à lui seul toute l'équipe meilleure autour de lui. Mais son départ a été admirablement bien négocié par la nouvelle équipe dirigeante de Utah autour de l'ancien manager des Boston Celtics, Danny Ainge. Réputé féroce négociateur, le GM repart avec plusieurs role players déjà bien établis en NBA (Patrick Beverley, Malik Beasley, Jarred Vanderbilt) comme pièces pour reconstruire… ou comme nouvelle monnaie d'échange.
Surtout, Ainge a obtenu des Wolves quatre premiers tours de draft, dont trois non protégés, à coup d'un tous les deux ans jusqu'à la fin de la décennie. Autant d'éléments sur lesquels bâtir l'avenir ou mettre en place d'autres futurs transferts. Si l'expérience Gobert venait à mal tourner aux Wolves, ces picks pourraient alors devenir des atouts de très belle valeur, et pour longtemps.
Reste à savoir si Utah va également se séparer de son autre star Donovan Mitchell et repartir de zéro, ou bien faire de "Spida" le pilier indiscutable autour duquel poser de nouvelles fondations. Avec Walker Kessler, le joueur sélectionné par les Wolves lors de la dernière draft et obtenu dans l'échange de ce vendredi, le Jazz a déjà récupéré un joueur presque idéal pour suppléer poste pour poste Gobert comme intimidateur de haut vol (2,16m, 4,6 contres de moyenne en université). Et si finalement, tout le monde sortait gagnant ?
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