Draft NBA 2023 | C’est déjà la folie Victor Wembanyama à San Antonio

Roland Ramirez a le nez creux et une sacrée dose de chance. Propriétaire d'un restaurant de poisson à San Antonio, le businessman n'est certainement pas le premier à avoir envisagé la venue de Victor Wembanyama aux Spurs. En revanche, personne avant lui n'y a cru au point de transformer la devanture de son restaurant en fresque à la gloire de la future alliance entre le Français et la franchise du coin. Maintenant, trouver un habitant de San Antonio qui ne célèbre pas l'arrivée de Wembanyama relèverait presque de l'exploit.

Il fallait les voir au soir du 17 mai dernier. Fébrilement réunis dans les bars de la ville, les Texans en sont vites sortis une fois les bières descendues où balancées en l'air. La suite ? Un concert de klaxons et si l'anecdote peut porter à sourire, elle a un sens dans une ville qui a remporté cinq titres NBA entre 1999 et 2014. On ne pratique pas le "honking" (klaxonner) n'importe quand dans la ville texane puis qu'on ne s'y adonne qu'après une grande victoire. Et l'obtention du premier choix à la draft 2023 et donc de Victor Wembanyama, numéro un annoncé par tous, en était une.

"Spurs are back" entonnent en coeur des fans privés de Playoffs depuis 2019 après 22 participations consécutives. A San Antonio, on sait ce que la constance veut dire et on ne s'imaginait pas l'être dans la médiocrité après tant d'années à être érigé en exemple de stabilité et de performance. C'est que l'après Big 3 (Duncan, Ginobili et Parker) devait être assurée par Kawhi Leonard. La ville pensait avoir trouvé son guide pour des années, elle ne garde qu'en mémoire la traîtrise de sa demande de transfert à l'été 2018. Cinq ans plus tard, Wembanyama arrive donc en messie.

Pas étonnant alors que la billetterie de l'AT&T Center, la salle où jouent les Spurs, soit prise d'assaut depuis un mois. Alors que le taux de remplissage de l'arène a chuté ces dernières années, l'équipe marketing a passé une sacrée journée au lendemain de la loterie. Ainsi, 2 500 abonnements ont été vendus dans les 24 heures qui ont suivi et encore 3 000 quatre jours plus tard pour choisir leur siège à l'année. Frank Miceli, directeur général des revenus des Spurs, a même évoqué une année-record en termes de billetterie. Ce qui veut dire beaucoup pour une franchise qui a squatté le haut de la NBA pendant quinze ans. C'est aussi ça le phénomène Wembanyama.

Son nom s'affiche d'ailleurs déjà en grand dans les rues de San Antonio. Mike Dimes, rappeur du cru, a sorti un album intitulé "Texas Boy" et s'est payé un joli coup de pub sur un panneau à l'entrée de la ville. "Mike Dimes souhaite la bienvenue à Victor Wembanyama à San Antonio. Tu es officiellement un 'Texas Boy'" peut-on lire. Marty Leal, artiste de la région, a lui dessiné le Français de 2,21 m aux côtés de la Tower of the Americas, symbole de la ville qui culmine à 229 mètres. Croquis qui s'affiche désormais sur des tee-shirts que les Texans s'arrachent.

Et s'il fallait encore se convaincre de l'attente autour de la pépite française, il se murmure que Tim Duncan en personne pourrait revenir lui donner des conseils alors qu'il s'est un peu éloigné des Spurs depuis deux ans. Ceux-ci n'ont pas voulu confirmer cette information de Marc Stein mais "TD" ainsi que Manu Ginobili et Tony Parker pourraient être parties prenantes du développement de Victor Wembanyama. Celui-ci sera ce jeudi soir un "Spur". Quelques milliers de fans assisteront à la draft depuis les travées de l'AT&T Center, ouvert pour l'occasion. Là où, ils l'espèrent, le Français portera haut le blanc les couleurs de la ville de San Antonio.