Drafté par les San Antonio Spurs, Victor Wembanyama devient le premier Français numéro 1 de la draft NBA

C'était un secret de Polichinelle. Et il a vite été levé cette nuit. Victor Wembanyama a eu le privilège rare de voir son nom être annoncé en premier par le commissioner de la NBA Adam Silver lors de la cérémonie au Barclays Center de Brooklyn. Un peu après 20h00 à New York et devant les caméras de la chaine nationale ABC et du réseau ESPN aux Etats-Unis, le géant de 2,21m a vissé sur sa tête sa caquette avec l'éperon argenté des San Antonio Spurs, après avoir été sélectionné par la franchise texane. Il devient le premier Français dans l'histoire à être numéro 1 d'une draft NBA. Et le deuxième Européen, après Andrea Bargnani (Toronto Raptors) en 2006.

Depuis le 16 mai dernier et la loterie, il était évident pour tous les observateurs spécialisés que les Spurs n'allaient pas laisser filer cette opportunité de sélectionner Victor Wembanyama. Car le phénomène de 19 ans est considéré comme le plus grand espoir qu'on ait vu émerger depuis LeBron James, il y a vingt ans. Rien que ça.

Il faut dire que le natif du Chesnay dans le Yvelines, finaliste du championnat de France avec Boulogne-Levallois cette année, possède des aptitudes uniques pour un garçon avec des dimensions aussi hors normes (2,21 m, 243 cm d'envergure) entre sa dextérité et son toucher. Et comme il présente aussi une vraie vision du jeu et un shoot fiable, il génère une "hype" rarement vue. Pour beaucoup, "Wemby", qui a fini de séduire l'Amérique lors de deux matches exhibitions en début de saison sur le sol US, peut ainsi tout simplement ouvrir une nouvelle ère en NBA.

Avec San Antonio, l'ancien protégé de Vincent Collet va découvrir une franchise bien connue du public français. Il y a 22 ans, Tony Parker avait lui aussi été retenu par les Spurs lors de la draft 2001 (28e position) avant d'y laisser une empreinte indélébile avec quatre bagues de champions à la clef (2003, 2005, 2007, 2014). Son maillot floqué du numéro 9 a même été retiré depuis par la formation texane, qui a aussi vu Boris Diaw s'illustrer sous ses couleurs avec notamment un titre en 2014. On souhaite à Victor Wembanyama un parcours aussi brillant.

Celui que LeBron James lui-même a comparé à un "ovni" va cependant avoir du pain sur la planche, l'équipe des Spurs partant d'assez loin. Mais s'il se retrouve dans une formation qui a fini avec le deuxième pire bilan de la saison 2022-2023 (22 victoires, 60 défaites), il aura la chance de travailler sous les ordres de l'ancien mentor de TP, le déjà légendaire Gregg Popovich qui a resigné pour trois ans.

Premier basketteur français choisi si haut (ndlr : jusqu’ici, Killian Hayes, 7e en 2020, détenait le record), Victor Wembanyama va maintenant devoir assumer ce statut. Et s'il a montré cette année avec les Mets ou les Bleus qu'il semble gérer toute cette folie sur sa personne sereinement, ce n'est pas la même chose d'être le numéro 1 d'une draft dans la meilleure ligue du monde. Il a pu mesurer ces derniers jours ce que cela peut représenter avec un tourbillon de sollicitations depuis son arrivée sur le sol américain. A lui de continuer d'assumer pour écrire sa destinée. Et s'il va se tester en Summer League début juillet, tout le monde attend maintenant avec une certaine impatience ses premiers pas dans la plus grande Ligue du monde en octobre prochain. Sa nouvelle vie vient bien de commencer.

Dans son ombre, d'autres Bleus ont aussi fait le grand saut vers une nouvelle aventure ce jeudi. Et pas qu'un peu. Son ami et ancien coéquipier cette saison aux Mets, Bilal Coulibaly, a ainsi été sélectionné en 7e position ! D'abord retenu par les Indiana Pacers, l'ailier si prometteur a aussitôt échangé à Washington. Aux Wizards qui sont en pleine reconstruction après s'être séparés de leurs deux meilleurs éléments, Bradley Beal et Kristaps Porzingis, il devrait avoir du temps pour mûrir et continuer sa progression. Deux Français dans le Top 10, c'est évidemment une première.

En revanche, cette draft a été une petite déception pour les autres Bleus. Alors qu'on pouvait s'attendre à avoir pour la première fois plus de deux représentants du basket tricolore au premier tour d'une draft, Rayan Rupert et Sidy Cissoko ont "chuté" au second tour. Rupert rejoint Portland avec le 43e choix alors que Sidy Cissoko a été retenu par San Antonio avec le 44e choix, reste à savoir si les Spurs vont lui donner l'occasion de côtoyer Wembanyama la saison prochaine.