NBA - Los Angeles Lakers : Sortir du play-in et aller loin, une mission impossible ?

Deux ans en arrière, LeBron James fusillait l’idée du play-in en déclarant publiquement qu’il "faudrait virer celui qui a créé cette merde." Ironie du sort, les matches à élimination directe instaurés par la NBA depuis 2020 pourraient sauver la saison du King et des Los Angeles Lakers pour la deuxième fois au cours des trois derniers exercices.

Onzièmes à l’Ouest en 2022, les Californiens ont encore déçu. Mais ils ont néanmoins réussi à relever la barre après des premiers mois à nouveau compliqués. Une ultime victoire contre le Utah Jazz (128-117) samedi dernier, avec justement 36 points d’un James en mission, leur a assuré la septième place de la Conférence. Ils vont désormais affronter les Minnesota Timberwolves ce mardi pour une place en playoffs.

Une avant-dernière (le perdant du duel entre le septième et le huitième affronte ensuite le vainqueur entre le neuvième et le dixième pour le dernier ticket) chance inespérée après les premières semaines de compétition mais un maigre de consolation pour une équipe qui alignait trois futurs Hall Of Famers au coup d’envoi de la saison. Les formations du quadruple MVP et champion NBA ont pour habitude de jouer le titre, pas le play-in en dépassant à peine la barre des 40 succès (43).

Mais plus depuis le sacre décroché dans la bulle Disney en 2020. Les Lakers ont été éliminés au premier tour en 2021 avant de rater les playoffs en 2022 et de miser leur survie sur un match couperet en 2023. Bien loin des ambitions annoncées par la franchise et surtout par LeBron lui-même.

La superstar de 38 ans a tout fait pour éviter un nouveau scénario catastrophe. James n’a pas manqué les playoffs deux années de suite depuis ses deux premières saisons chez les professionnels. Il est hors de question pour lui de passer à côté. Et pourtant, alors que rien n’est encore assuré, il n’hésite pas à évoquer ses envies de trophées chaque fois que la question lui est posée. "On veut juste être en position de pouvoir lutter pour le titre", osait l’intéressé après une victoire contre les modestes Rockets il y a plusieurs jours. "Il est clair que nous n’avons pas la même alchimie que les autres équipes qui partagent les mêmes objectifs que nous mais j’aime ce que nous avons bâti depuis un mois."

Les Lakers partent quand même de très loin. Sans doute de trop loin. L’Historique du play-in ne donne que très peu de raisons d’y croire. Huit équipes se sont qualifiées pour les playoffs par ce biais depuis 2021. Aucune d’entre elles n’a passé le premier tour. Pas une seule n’a gagné ne serait-ce que trois matches. Ces formations ne se sont pas retrouvées dans cette situation – à devoir jouer leur saison sur une rencontre – par hasard. Souvent, elles ne pouvaient pas faire le poids avec les cadors de leur Conférence. Les joueurs de Darvin Ham parviendront-ils à briser cette dynamique ?

Il est vrai que leur effectif n’est pas forcément celui d’un candidat traditionnel qualifié à la septième ou huitième place. Los Angeles peut compter sur deux des dix ou douze meilleurs joueurs de la ligue, ce dont très peu d’équipes peuvent se targuer. Au complet, ce roster fait peur. Surtout suite aux ajustements opérés en février. Les Lakers ont fini très fort la saison avec 9 victoires au cours des 11 derniers matches et même un bilan de 18-8 depuis la deadline. Seuls les Bucks et les Sixers ont fait mieux sur la période. Les arrivées conjointes de D’Angelo Russell, Rui Hachimura, Malik Beasley et Jarred Vanderbilt ainsi que la montée en puissance du jeune Austin Reaves ont redonné de l’élan à une équipe qui alternait le bon et le nettement moins bon.

Ce groupe présente effectivement quelques arguments. Peut-être pas pour aller au bout, mais au moins pour faire bonne figure. Les Grizzlies, potentiels adversaires au premier tour si Los Angeles bat Minnesota, ont tout de même plus de certitudes. Mais ils seront privés des précieux Steven Adams et Brandon Clarke pendant l’intégralité des playoffs. Finir septièmes assurerait aussi aux Lakers une partie de tableau un peu plus clémente – même s’il vaut mieux ne pas le dire trop vite ni miser là-dessus – en évitant notamment les Nuggets, les Suns ou les Clippers. LeBron James et ses partenaires ont donc quelques raisons d’y croire et de penser qu’ils peuvent jouer les trouble-fêtes à l’Ouest mais il ne faudra pas être surpris si leur aventure se termine beaucoup plus vite que ce qu’ils espèrent.