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NBA - Denver Nuggets - Miami Heat : les veritables "super teams", ce sont elles !

Antoine Pimmel

Mis à jour 01/06/2023 à 23:34 GMT+2

Les Denver Nuggets et le Miami Heat s'affronteront ce jeudi soir en ouverture des finales NBA. Une affiche inédite et un brin surprenante qui ne ravira sans doute pas le service marketing de la NBA, contraint de devoir vendre un duel entre deux petits marchés. Il n'y a pas de superstars aux quatre coins du parquet mais ça promet. Et c'est une leçon pour les autres.

Nikola Jokic contro Jimmy Butler in un recente Nuggets-Heat

Crédit: Getty Images

Deux semaines en arrière, avant même que les finales de Conférence aient rendu leur verdict, le journaliste Zach Harper ne mâchait pas ses mots et qualifiait une affiche éventuelle entre Denver et Miami comme "le pire cauchemar possible pour la NBA." Tout en niant un caractère complotiste, il estimait qu’il serait très peu probable selon lui que le titre se dispute entre ses deux équipes. Une prise de position qui ne sera de toute façon jamais commentée, démentie et évidemment encore moins confirmée par quelconque représentant officiel de la ligue. D’ailleurs, c’est bien ce duel entre les Nuggets et le Heat que les responsables du marketing vont devoir vendre au grand public.

La victoire des grands collectifs

Pour un passionné de basket, ça peut sembler absurde de penser qu’un choc entre deux formations aussi abouties puisse ne pas intéresser les spectateurs. Mais la réalité est différente dans un pays aussi grand que les Etats-Unis. Les petits marchés restent moins porteurs en termes d’audience et donc de revenus. Denver, ça ne fait pas autant rêver que Los Angeles ou New York. Miami est une ville attrayante pour sa vie nocturne mais sans être une place forte. Il n’y a pas de LeBron James ou de Stephen Curry à mettre en avant. Pas d’affrontements historiques entre les grands rivaux que sont les Celtics ou les Lakers.
Par contre, sur le plan du jeu, sur l’aspect tactique (moins accessible auprès d’une masse plus large), cette affiche entre les Nuggets et le Heat s’annonce absolument passionnante. C’est ce qui devrait compter et être le plus important. Parce que ces finales NBA 2023 présentent de nombreuses raisons de s’y intéresser de près. L’affiche elle-même illustre l’échec des "super teams". Ou, non, plutôt que de décrire ça avec une note négative, disons qu’elle symbolise la réussite des grands collectifs. Ce qui n’est pas toujours la norme dans un championnat où les individualités prennent autant de place. Bien sûr que les champions sont quasiment tout le temps des groupes bien construits et bien huilés. Mais cette notion atteint son paroxysme à Denver et à Miami.
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Caleb Matin e Jimmy Butler in gara 2 tra Boston e Miami

Crédit: Getty Images

Les deux équipes se ressemblent sur certains aspects. D’ailleurs, elles sont toutes les deux menées par une superstar. Parce qu’il reste évident qu’aucune franchise ne va au bout sans être guidé par un joueur plus fort que les autres. La différence, c’est que les deux cadors en question sont d’abord des hommes altruistes. Nikola Jokic d’un côté, pour les Nuggets, sans doute le meilleur basketteur au monde, et Jimmy Butler de l’autre, au Heat. La structure est similaire à Denver comme à Miami : une superstar qui n’est pas centrée sur elle-même, entourée de joueurs qui connaissent parfaitement leur rôle avec l’accent placé sur le collectif. La structure mais aussi l’état d’esprit. Ce sont deux groupes qui ne paniquent pas, quelle que soit la situation. Ils affichent un niveau de confiance en eux - et en chacun d’entre eux - très élevé.

Une affiche plutôt logique

Mais sans doute parce qu’ils ne sont pas constamment mis en avant dans les médias à l’instar des armadas comme Golden State, LA, Phoenix ou Philadelphie, les joueurs des deux équipes ont déjà évoqué au cours des playoffs leur statut "d’underdogs". Comme s’ils n’étaient pas favoris malgré la forte impression dégagée depuis des semaines. L’étiquette d’outsider peut se justifier pour le Heat, huitième de sa Conférence, mais elle s’explique moins pour les Nuggets, premiers à l’Ouest. Et même la franchise floridienne n’est pas là par hasard. Ce sont ses deuxièmes finales depuis 2020 et elle avait terminé en tête à l’Est l’an dernier, en passant à un tir à trois-points de Butler d’éliminer les Celtics. Au bout du compte, cette affiche n’est qu’à moitié surprenante. Elle oppose les deux meilleures équipes des playoffs en terme de différentiel sur 100 possessions.
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Gordon Jokic

Crédit: Getty Images

Denver a la meilleure attaque, et de loin. Jokic en est l’élément central. Tout gravite autour de lui. Il peut scorer (29,9 points par match) mais il est avant tout un playmaker génial (10,3 passes). Il aime quand la gonfle circule et quand chacun peut contribuer. "J’adore quand tout est en mouvement. Je pense que c’est plus dur pour une équipe de défendre quand la balle bouge. C’est contagieux." En effet, son altruisme s’est transmis à chaque membre de l’effectif. Personne ne joue pour sa pomme mais les joueurs des Nuggets ont tous conscience qu’ils peuvent accomplir tous ensemble quelque chose qui les dépasse. Ils peuvent rentrer dans l’Histoire en décrochant le premier titre de la franchise. Du pyromane Jamal Murray au défenseur polyvalent Aaron Godon en passant par l’énergique Bruce Brown, chacun joue sa partition en faisant ce qui lui est demandé.
C’est pareil à Miami. Les Gabe Vincent, Max Strus, Caleb Martin et compagnie contribuent en ayant des tâches précises à effectuer. "Je ne les appelle pas ‘role player’. Pour moi, ce sont des coéquipiers", tempère Jimmy Butler, qui tient à rappeler que ses partenaires sont d’abord ses égaux.
Ces deux équipes ne sont pas le plus impressionnantes sur le papier mais elles se sont construites dans la durée, avec une succession de décisions intelligentes. "Nous avons drafté Nikola et nous l’avons développé. Nous avons drafté Jamal et nous l’avons développé. Nous avons développé Michael [Porter Jr] et nous l’avons développé. (…) Tous ces gars ont progressé ici", note Michael Malone, le coach des Nuggets. Le Heat joue pour sa part avec sept joueurs non draftés mais tous dénichés puis développé, là aussi, par le staff d’Erik Spoelstra. Ce n’est peut-être pas l’affiche rêvée par le service marketing de la NBA ou par les chaînes de télé qui diffuseront les matches. Mais ce choc entre Denver et Miami est plein de promesses. Tant pis pour le marketing.
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