Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

NBA - Les Golden State Warriors peuvent inverser la tendance contre les Kings... mais en ont-ils vraiment envie ?

Antoine Pimmel

Mis à jour 20/04/2023 à 21:46 GMT+2

NBA - Les Golden State Warriors sont menés 0-2 par les Sacramento Kings avant un Game 3 décisif ce jeudi soir. Un déficit qui s'explique par le manque de hargne des champions en titre sur les deux premières rencontres. Les joueurs de Steve Kerr ont-ils encore faim de succès ? Une réaction forte est attendue après ces deux défaites.

Curry Thompson

Crédit: Getty Images

Zach Kram, journaliste pour le média The Ringer, a trouvé une expression très imagée pour résumer la situation des Golden State Warriors après deux matches de playoffs : "ils ne sont pas encore cuits mais l’eau commence à bouillir." Bouillir sérieusement même. Les champions en titre sont dos au mur après avoir perdu deux fois de suite contre les Sacramento Kings. Ils sont donc menés 0-2 avant de jouer deux rencontres cruciales au Chase Center de San Francisco. Une situation inédite et pour le moins délicate pour Stephen Curry et ses camarades. Ils ont déjà remonté un déficit de deux matches – par exemple lors des finales de Conférence Ouest contre le Oklahoma City Thunder en 2016 – mais ils n’ont jamais abordé le Game 3 d’une série sans avoir décroché au moins une victoire. Pour la petite histoire, 92% des équipes qui ont mené 2-0 en playoffs ont fini par se qualifier ensuite.
Les Kings n’ont pas été excessivement bons lors des Games 1 et 2 et les Warriors n’ont pas particulièrement mauvais non plus. Le premier duel de la série aurait pu basculer d’un côté comme de l’autre. Le deuxième a aussi été serré, avant et après l’éjection de Draymond Green. Les joueurs de Sacramento ont converti seulement 23% de leurs tentatives à trois-points et ceux de Golden State ont perdu 20 ballons. Ça s’est joué sur peu d’éléments finalement. Alors qu’est-ce qui explique l’écart significatif au score après deux manches ? C’est peut-être tout simplement une question d’envie.

La différence flagrante entre les Kings et les Warriors

De’Aaron Fox et ses partenaires ont "faim" et ça se sent, ça se voit et même ça se ressent. Les Kings ont attendu leur retour en playoffs pendant 17 ans. Ils ne veulent pas rater l’occasion. Ils savourent chaque moment et ils se donnent sur chaque action ou presque, même si ça peut sonner comme un cliché. Il ne peut pas en être dit autant des Warriors. Ils ne sont pas éteints mais il y a vraiment cette impression qui se dégage avec un contraste saisissant entre un groupe qui est affamé et l’autre qui peut parfois faire preuve de suffisance.
Mais où est donc passé le mordant de cette équipe sacrée quatre fois depuis 2015 ? Les cadres historiques, les Curry, les Green, les Klay Thompson, ont dépensé énormément d’énergie pour revenir au sommet l’an dernier après deux saisons marquées par des blessures à répétition des différents joueurs majeurs. Ils ont réussi l’exploit de regagner quatre ans après leur dernier titre, et cette fois sans Kevin Durant. Ils l’ont fait en faisant preuve d’une rage de vaincre évidente. Un état d’esprit qui semble avoir… disparu, ou presque, depuis le début des playoffs. Et même depuis le début de la saison en réalité.
picture

Stephen Curry (Golden State Warriors)

Crédit: Getty Images

Tout a commencé avant même le premier match quand Green a envoyé une droite dans la mâchoire de Jordan Poole. Difficile de savoir si cet incident – qui arrive au sein de nombreux vestiaires dans le sport professionnel et amateur – a eu des conséquences directes sur le visage affiché par Golden State depuis mais toujours est-il que la vibe est différente de l’an passé. Ce même Poole a d’ailleurs signé un contrat massif, à hauteur de 128 millions sur quatre ans, et il ne répond que partiellement aux attentes placées en lui. Le jeune homme a parfois pris le relais de Curry avec brio pendant la saison. Parce qu’il est très doué offensivement. Mais son rôle de joker ne lui correspond pas tout à fait sans pour autant être assez bon en défense pour prétendre à plus dans l’effectif actuel.
L’arrière de 23 ans a même perdu des minutes significatives dans la rotation de Steve Kerr lors des deux premiers matches de playoffs. Il n’en a joué que 16, le temps de manquer 6 de ses 7 tentatives, lors du Game 2. Son niveau d’efforts est tellement inconstant qu’il en devient parfois difficile de le faire jouer. Jordan Poole ne vit que pour l’attaque et les Warriors, malgré leur réputation avec les "Splash Brothers", ont toujours d’abord gagné leur titre en défense. bon en réalité, ça se gagne des deux côtés du parquet mais leur défense a longtemps été leur vrai point fort. Mais la défense, c’est aussi une question d’envie justement.

Enfin un nouveau défi pour Golden State ?

Les Californiens ont souvent joué avec l’interrupteur. Sûrs de leurs forces et de leurs capacités à activer le bon mode au bon moment. Mais ils ont repoussé les limites du vice. Cette saison été étrange sur tellement d’aspect. Comme leur différence de bilan énormissime entre les matches à domicile (33-8) et les maches à l’extérieur (11-30). Une équipe, plusieurs visages. Les jeunes joueurs ont été responsabilisés et ils devaient justement apporter un vent de fraîcheur. Un peu de hargne en plus, histoire de redonner de l’élan à la dynastie. Le plan n’a pas vraiment fonctionné. Jonathan Kuminga a ses moments mais James Wiseman a déjà été sacrifié et Moses Moody ne joue quasiment pas. JaMychal Green et Donte DiVincenzo sont venus renforcer l’équipe en espérant décrocher leur première bague mais eux non plus n’ont pas les dents qui rayent le parquet.
Il y a encore des séquences de génie qui font que les Warriors doivent malgré tout être pris au sérieux et même être considérés comme des candidats au titre. Mais il y a aussi de la frustration, de l’agacement, à l’image d’un Klay Thompson qui a parfois clamé haut et fort son envie de signer un nouveau contrat max (son deal actuel court jusqu’en 2024) alors qu’il cherchait encore son rythme. Tout un tas de timings et de séquences bizarres du côté de la Bay. Jusqu’au dernier craquage de Draymond Green, coupable d’avoir piétiné Domantas Sabonis et finalement suspendu pour le Game 3 par la NBA.
picture

Draymond Green after stepping on Domantas Sabonis's chest

Crédit: Getty Images

L’intérieur All-Star a ses défauts qui vont de pair avec ses qualités et son geste est évidemment stupide et regrettable. Surtout que ce n’est pas une première – ce qui a d’ailleurs poussé la ligue à le suspendre – qu’il va mettre son équipe dans une position défavorable. Mais c’est le seul qui a fait preuve d’un peu de passion du côté de Golden State. Le seul qui montre une certaine forme de combativité. Les Warriors ont plus ou moins tout connu, et c’est peut-être ça le problème. C’est peut-être ce qui les plombe.
Dès la fin du Game 2, Green soulignait par exemple le "nouveau challenge" qui les attend au moment d’évoquer le premier 0-2 que les champions en titre doivent remonter. Ils peuvent le faire. Ils ont été intraitables à domicile (même sans Draymond) et deux victoires de suite les ramèneraient à 2-2 avant un Game 5 décisif à Sacramento. Avec alors sans doute une pression toute autre pour les Kings, inexpérimentés. Jouer un match à 2-2 n’a rien à voir avec une rencontre à 0-0. C’est une toute autre intensité. Mais cette intensité, encore faudrait-il que les Warriors la mettent lors des deux matches devant leur public. Il en va de leur survie dans cette compétition.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité