NBA playoffs - Knicks-Heat, à couteaux (vintage) tirés

Comme un air de Nineties… S’il y a bien une affiche que peu d’observateurs, même les plus aguerris, avaient vu venir en demi-finales de Conférence, c’est ce New York Knicks - Miami Heat. 8e de la Conférence Est et tombeur au premier tour des playoffs du premier de la saison régulière, Milwaukee, le Heat retrouve dès dimanche les Knicks, vainqueurs des Cleveland Cavaliers, pour un duel à l’odeur vintage.

Si l’on veut bien comprendre les tenants et aboutissants de cette confrontation, un come-back dans le passé est nécessaire. Avant les Jimmy “Buckets” Butler et autre Julius Randle, les deux franchises ont été marquées par de brillants personnages, dont certains ont fondé la légende de leur club.

Parmi eux, un homme en particulier est à l’origine et au cœur d’une rivalité créée dans les années 90 : Pat Riley. Ancien entraîneur star des Los Angeles Lakers, Riley a décidé de faire ses valises pour Big Apple. Un abandon du showtime pour une philosophie plus défensive et âpre. A New York, l'attendent d’un côté Pat Ewing, le franchise player de l’équipe et de l’autre son acolyte John Starks, arrière à l’immense hargne. A l’époque, ces Knicks font figure de bad boys, à l’instar des Detroit Pistons des années 80.

La love story entre Pat Riley et New York était alors sur de bons rails, avec notamment une finale de Conférence en 1993, et une finale NBA l’année suivante perdue au Match 7 face aux Houston Rockets d’Hakeem Olajuwon. Mais alors que l’emblématique entraîneur avait promis de ramener une bague de champions à Big Apple, il prend la décision de quitter New York pour Miami. Un énorme choc pour la Grosse Pomme.

A Ewing et Starks se substituent désormais Alonzo Mourning et Tim Hardaway. Le premier tournant dans l’histoire chaotique entre les deux franchises intervient lors des playoffs 1997. Riley retrouve donc son ancienne équipe, dans un climat plutôt hostile. Alors que les Knicks mènent 3-1 dans cette série, une bagarre générale éclate après un ippon d’un joueur du Heat sur son adversaire des Knicks. Un épisode qui coûtera très cher aux New-Yorkais puisqu’ils perdront la série au match 7.

L’année suivante, rebelote ! Dans une époque où les coups partaient bien plus souvent qu’actuellement, les hommes de Big Apple et South Beach se retrouvent une nouvelle fois en playoffs. Et cette fois-ci, c’est Alonzo Mourning (Miami Heat) et Larry Johnson (New York Knicks), anciens coéquipiers à Charlotte, qui en viennent aux mains. Des droites sont décochées de toutes parts à 5 secondes de la fin du 4e quart temps.

Et une image restera dans les annales, celle du coach des Knicks, Jeff Van Gundy,

. Inimaginable aujourd’hui. Mourning suspendu, ce sont cette fois-ci les Knicks qui l’emportent avant de s’incliner en demi-finales de Conférence.

Si les débordements ne sont pas rares entre les deux franchises fin des années 90, l’affrontement sur le terrain reste également en mémoire. Notamment cette fameuse année 1999. Miami est alors 1er de la Conférence Est tandis que New York a difficilement obtenu le dernier strapontin en playoffs. Alors qu’il reste une poignée de secondes au chrono lors du match 5, Allan Houston fait preuve d’un magnifique toucher sur

pour offrir la victoire aux Knicks et ainsi éliminer le Heat, archi favori de ce premier tour.

Et comme si l’épique rivalité entre les deux franchises ne pouvait s’arrêter là, l’année 2000 les fait se rencontrer une dernière fois en finale de Conférence. Et de nouveau, tout se décide au match 7. Miami

et les Knicks s’imposent face aux Floridiens pour la 3e fois consécutive en 3 ans.

Des matchs âpres, serrés, très régulièrement à moins de 100 points, voilà à quoi ces Knicks-Heat nous ont habitués. Alors oui, la NBA d’aujourd’hui laisse moins de place au trashtalk et aux débordements. Mais sur le parquet, le talent est toujours bien présent au sein des deux franchises. Entre un Jimmy Butler inarrêtable en mode playoffs et un collectif des Knicks emmené par Julius Randle et Jalen Brunson, une nouvelle page d’histoire pourrait bien s’écrire lors de cette série des plus inattendues.