NBA - Quelle serait la franchise idéale pour Victor Wembanyama ?

Victor Wembanyama vient de fêter ses 19 ans en janvier dernier mais il maîtrise déjà l’art de la communication. Le garçon évolue chez les professionnels depuis trois saisons maintenant et ce n’est pas en novice en la matière. Il comprend l’importance de cet outil pour n’importe quel athlète, encore plus ceux amenés à devenir des superstars très exposées.

Mal contrôlée, elle peut devenir une arme qui se retourne contre soi. Alors quand les journalistes américains, déjà très pressés de le voir débarquer en NBA, lui demande où il aimerait débuter sa carrière outre-Atlantique, le jeune homme botte sagement et intelligemment en touche : "il n’y a pas de mauvaise organisation dans la ligue. Je ne suis pas inquiet. Il n’y a pas une franchise pour laquelle je ne voudrai pas jouer. "

En réalité, ce n’est pas tout à fait vrai, voire même complètement faux. Si certaines équipes sont restées coincées dans les profondeurs des classements pendant une décennie, si ce n’est plus, malgré le système de draft censé rééquilibrer les forces en présence, c’est justement parce que toutes les franchises ne se valent pas.

A l’inverse, d’autres ont su globalement se maintenir au plus haut niveau pendant de nombreuses années, même après avoir perdu leurs joueurs majeurs. Les San Antonio Spurs ont connu très peu de bas depuis 1990. Les Portland Trail Blazers ratent rarement les playoffs. Les Indiana Pacers, sans forcément briller, ne se sont absolument jamais reconstruits de zéro. Comme dans tout, il y a des bons et des moins bons.

Victor Wembanyama est un talent unique et, sauf catastrophe, il devrait réussir à s’affirmer comme un basketteur très doué dans n’importe quelle franchise. Mais il serait tout de même préférable qu’il atterrisse dans le meilleur environnement possible, où il pourra se développer de la meilleure des manières. Alors ça veut dire quoi ? Nous nous sommes penchés sur la question en essayant de classer les quatre formations les plus intéressantes pour le prodige français.

Parmi les critères majeurs de sélection, nous avons retenus l’encadrement de la franchise, la capacité de son staff à développer des jeunes talents, ses ambitions, son potentiel compétitif ainsi que la complémentarité éventuelle entre Wembanyama et les pièces déjà présentes au sein du projet. Nous nous sommes évidemment concentrées sur les équipes susceptibles de récupérer un choix de draft très haut placé. Citer les Milwaukee Bucks ou les Boston Celtics n’auraient aucun sens puisqu’ils ne pourront pas mettre la main sur le natif du Chesnay.

Le projet le plus intéressant parmi les équipes en reconstruction depuis deux ou trois ans, à savoir les Detroit Pistons, les Charlotte Hornets ou les Houston Rockets. Parlons d’ailleurs brièvement de ces trois franchises. L’idée d’associer Victor Wembanyama à Killian Hayes aux Pistons, un autre Français, est intéressante. Mais l’avenir du meneur dans le Michigan n’est de toute façon pas assurée avec une forte concurrence à son poste (Cade Cunningham, Jaden Ivey) et le coach Dwane Casey n’est peut-être pas idéal pour former des jeunes.

Les Hornets étaient populaires dans les années 90 mais ils sont à la dérive complet, sans direction claire. Les Rockets ont des atouts mais ils ont déjà un jeune intérieur prometteur, Alperen Sengun, et leurs arrières sont des croqueurs de ballon. Le Magic est déjà plus avancé. Orlando pourrait presque prétendre au play-in cette saison. Paolo Banchero est une star en devenir. Sa complémentarité avec Wembanyama reste à prouver mais les Floridiens auraient de suite deux pierres centrales autour desquelles faire fonctionner leur équipe. Sans oublier l’excellent Franz Wagner et le revenant Markelle Fultz. L’ensemble est jeune, certes mais sérieux.

Sommes nous vraiment sûrs que les Spurs constituent une destination idéale pour le nouveau joueur générationnel tricolore ? La filiation avec Tony Parker est évidente, tentante, passionnante… ça ferait une belle histoire. Avec Gregg Popovich qui, après avoir eu Tim Duncan, essaye de façonner Victor Wembanyama. Sauf que le coach légendaire de San Antonio semble de plus en plus proche de la retraite. San Antonio entre dans une nouvelle ère.

La franchise mérite de pouvoir récupérer le premier choix de la draft après s’être maintenue aussi longtemps parmi les meilleures équipes de la ligue. Mais les temps changent et même les Spurs peuvent être sujets à des dysfonctionnements. Leur gestion du cas Josh Primo – prospect qui a montré plusieurs fois ses parties intimes à l’une des membres du staff – montrait déjà certaines limites. Les dirigeants ont étouffé l’affaire avant d’être contraint de virer le jeune homme une fois que le scandale a éclaté dans la presse.

Wembanyama formerait un duo d’intérieurs dynamiques assez intrigant avec Jeremy Sochan. Keldon Johnson, Devin Vassell et Tre Jones complèteraient un noyau dur talentueux. Il y a des arguments, certes, mais deux franchises nous paraissent encore plus convaincantes.

OK, ce n’est certainement pas l’équipe la plus vendeuse de la NBA. L’Indiana n’est pas non plus l’état le plus attirant du pays mais ça reste une terre de basket. Surtout, la base est déjà très solide sur le terrain. Un meneur comme Tyrese Haliburton, jeune mais déjà All-Star, serait absolument parfait pour le joueur actuel de Boulogne-Levallois. Il aurait à ses côtés le nouveau playmaker gestionnaire référence de la ligue. Un homme pour l’alimenter en ballon et former un tandem « one-two punch » très, très, très prometteur.

Surtout que les Pacers ont déjà d’autres pièces comme le rookie Bennedict Mathurin, machine à scorer sur les ailes, ou encore des vétérans comme Buddy Hield ou Myles Turner. Il faudrait un coup de pouce du destin pour que ce scénario se produise puisqu’Indiana, fort de son bon début de saison, est douzième à l’Est et devrait donc piocher en milieu-fin de top-10 à la draft. Mais l’arrivée de Wembanyama aux Pacers ferait sans doute de la franchise l’une des armadas du futur de sa Conférence.

Une hypothèse encore plus lointaine que les Pacers… quoique, les Blazers affichent en réalité le même bilan à l’heure actuelle : 31 victoires et 38 défaites. Ils sont treizièmes de la Conférence Ouest et bientôt hors course pour le play-in malgré les cartons de Damian Lillard. Mais l’arrivée de Victor Wembanyama, avec donc un gros coup de pot à la loterie, pourrait complètement changer le destin de cette franchise.

Ça reste une formation historique, traditionnellement qualifiée dans le top-8 de la Conférence Ouest. Nike tient ses quartiers généraux à Portland et l’Oregon, même sans attirer les principaux Free Agents, reste un endroit apprécié. Le Français pourrait aider cette équipe à retrouver de sa superbe afin d’assurer une fin de carrière intéressante à Lillard. Wembanyama aurait moins de pression sur ses épaules à son arrivée en jouant directement avec une superstar, qui est d’ailleurs l’un des meilleurs leaders de toute la NBA, si ce n’est le meilleur.

Le meneur pourrait lui servir de mentor, tandis que le jeune homme s’affirmerait éventuellement comme la troisième option offensive et la force intérieure d’une équipe talentueuse mais déséquilibrée. Les Blazers seraient de suite en position de jouer les playoffs. Ce serait donc un apprentissage optimal. Wembanyama prendrait ensuite le relais de Lillard tout en ayant déjà en Anfernee Simons et Shaedon Sharpe deux autres jeunes stars en devenir à ses côtés. Ça donne envie !