NBA - San Antonio Spurs - Victor Wembanyama ne va pas jouer pivot, et ce n'est pas si surprenant

Mesurer 2m22 dans le monde du basket vous catalogue comme pivot, ce joueur amené à être sous le cercle et au cœur de la raquette la majeure partie du temps pour profiter de sa taille. Mais ça, c'était avant. Et c'est un postulat qui ne se posera peut-être surtout plus après Victor Wembanyama. Véritable ovni sur la planète basket, le numéro 1 de la dernière draft est en effet parti pour changer les codes en NBA. Et ça commence par son poste sur le terrain.

Selon plusieurs "insiders" dont le fameux Shams Charania, Victor Wembanyama ne devrait pas évoluer au poste "cinq" – celui de pivot - cette saison. Gregg Popovich, le coach de San Antonio, et son staff envisagent de lancer le prodige tricolore en tant qu'ailier-fort. L'idée serait ainsi de l'associer à Zach Collins (2,11 m), qui a passé un cap la saison passée dans le Texas (11.6 pts, 6.4 rbds). Jouer au poste "quatre" quand on fait 2,22m ne semble pourtant pas vraiment naturel. Mais avec Wembanyama et son profil absolument unique sur les lattes, ce n'est pas étonnant non plus.

Considéré outre-Atlantique comme un joueur "générationnel" - soit un profil susceptible de révolutionner son poste -, Wembanyama possède une panoplie aussi large que déroutante. L'alliage entre son physique démesuré et ses qualités techniques exceptionnelles pour un garçon de sa taille le place ainsi dans une autre sphère. "C'est un alien", a résumé LeBron James. Alors, forcément, les Spurs ne comptent pas le ranger dans une case pour exploiter au mieux tout son potentiel. Et ça commence par son poste. "Le faire jouer pivot serait le cantonner à un poste qui ne lui rendrait pas hommage", nous confie Frédéric Weis, consultant BeIn Sport qui a pu observer de près l'ancien phénomène de Nanterre ces dernières années.

Etant donné sa capacité à shooter ou à driver comme un ailier, Wemby présente de nombreuses aptitudes, qui laissent penser qu'il sera plus à l'aise dans un rôle d'ailier-fort où il aura plus de libertés pour laisser exprimer ses qualités. "Il y a deux choses qui peuvent pousser vers ça. Sur le point 'négatif', il y a le côté physique. Et pour le point 'positif', c'est qu'il est trop délié pour jouer cinq. Il faut qu'il joue au large pour profiter de sa capacité à dribbler ou de son shoot…", nous confie encore l'ancien pivot de l'équipe de France, consultant Eurosport pendant les Jeux Olympiques 2022.

Sur les phases offensives, celui qui a été désigné MVP du dernier championnat de France et qui a révélé avoir travaillé par moments le poste de meneur avec Vincent Collet la saison passée pourrait d'ailleurs avoir beaucoup de libertés sur le terrain. Comme de nombreuses stars NBA. "Après, on annonce un poste mais il ne faut pas se leurrer : il ne va pas jouer à un poste précis. C'est quasiment fini maintenant ça. Il aura le ballon dans les mains, comme un 'go to guy'. Il pourra même peut-être remonter le ballon de temps en temps après un rebond, estime Fred Weis. On a plus cette histoire de poste très restrictif comme à l'époque et j'en suis ravi car on nous limitait à un poste quand on était grand. Et c'est ridicule puisque certains ont des qualités pour jouer quasiment extérieur."

Désireux de mettre leur nouvelle pépite dans les meilleures conditions, les Spurs vont d’ailleurs de toute manière s'atteler pour lui trouver le rôle qui lui permettra de s'épanouir. En attaque mais aussi en défense, où il pourrait souffrir face à la puissance de certains pivots NBA alors qu'il doit encore se muscler pour rivaliser, ce qui n'a rien d'illogique du haut de ses 19 ans : "Il faudra qu'il s'adapte à l'adversaire en défense, ajoute Weis. Si l'équipe adverse présente un cinq pas trop costaud ou un quatre pas trop mobile, il peut être placé dessus. Mais dans l'idée, il faudra qu'il protège le plus possible le panier car c'est un vrai protecteur de cercle. C'est un contreur hors- pair. En fait, il faut le mettre le moins dans l'inconfort possible." Histoire d'exploiter tout son potentiel au maximum.