Joel Embiid blessé, Shai Gilgeous-Alexander favori, Luka Doncic, Nikola Jokic... quels candidats pour le MVP ?

Joel Embiid va se faire opérer d'une déchirure au ménisque et si personne ne sait combien de temps exactement il sera éloigné des parquets, on a compris qu'on ne le reverrait pas de si tôt. Le pivot des Sixers (35,3 points, 11,3 rebonds et 5,7 passes) était le favori à sa propre succession mais son absence rebat les cartes. Tour d'horizon des principaux candidats.

Il est le clair favori désormais, d'autant plus que sa saison est accompagnée par une petite musique médiatique qui pourrait bien le porter au titre individuel suprême en fin de saison. Shai Gilgeous-Alexander réussit une campagne canon avec des statistiques similaires à sa saison passée. Surtout, qui mieux que lui répond à la définition du mot "valuable" ? Où serait OKC sans sa présence ? Si le Thunder termine dans les deux premiers à l'Ouest, "SGA" pourrait bien être le sixième MVP non-Américain de suite.

A vrai dire, si Oklahoma City conserve sa dynamique actuelle (35 victoires-15 défaites), difficile de voir quelqu'un coiffer Gilgeous-Alexander au poteau. Mais justement, le Canadien a besoin d'un excellent bilan et, sans doute, d'une place dans les deux premiers à l'Ouest. Gare à la baisse de régime d'une équipe d'OKC qui vit sur la gigantesque saison de son leader.

Parce qu'il est tout simplement le meilleur basketteur du monde ? Qui aujourd'hui, et depuis plusieurs saisons désormais, peut dire qu'il pratique mieux ce sport que le pivot des Denver Nuggets ? Un voisin slovène peut-être mais Nikola Jokic allie la classe, les statistiques et un bilan solide puisque si ses Nuggets sont 4es à l'Ouest, ils comptent le même nombre de victoires qu'OKC ou Minnesota. Le Serbe marque plus que la saison dernière et reste l'homme avec la candidature la plus complète de la liste.

A l'image d'un LeBron James, Jokic peut souffrir d'une certaine lassitude chez les votants qui l'ont déjà élu deux fois MVP et qui lui ont préféré Joel Embiid la saison dernière. Au fond, le Serbe ne fait pas vraiment mieux qu'en 2021, 2022 ou 2023. Il est à son niveau, stratosphérique pour être honnête, mais fait-il assez pour sortir du lot ? C'est cruel mais c'est ainsi…

Giannis Antetokounmpo marque autant que Shai Gilgeous-Alexander, prend évidemment plus de rebonds et distribue autant de passes. Pourquoi alors l'écarterions-nous de cette course au MVP ? Le Grec doit faire beaucoup de choses à Milwaukee, deuxième à l'Est, en attaque comme en défense. Il pourrait souffrir de l'arrivée de Damian Lillard dans le Wisconsin mais on ne peut pas dire que la saison du meneur soit géniale (25,2 points mais à 42,8% au tir).

Jusqu'ici personne ne comprend vraiment la saison des Bucks. Certes ils sont encore bien placés à l'Est (2es avec 33 victoires pour 17 défaites) mais ceci les met à cinq succès des Celtics, leaders de la NBA. Adrian Griffin, le coach, a laissé sa place à Doc Rivers, preuve qu'à Milwaukee tout ne va pas bien. Rares sont les MVP dans une équipe qui tousse, même sur les hauteurs, car l'attention médiatique est concentrée sur les résultats, pas sur les performances individuelles.

Si Jayson Tatum est dans cette liste, il le doit au bilan collectif des Boston Celtics, le meilleur de la NBA (38 victoires-12 défaites). L'ailier est le clair leader des verts et il profite d'un effectif très complet pour faire ce qu'il sait faire pour porter les siens vers les sommets. A 26,8 points, il fait moins bien qu'en 2022/2023 (30,1) et 2021/2022 (26,9) mais son pourcentage est un peu meilleur. Si Boston caracole vraiment en tête en fin de saison, avec un écart conséquent donc, alors Tatum aura une chance.

Dans la NBA des années 2020, 26,8 points n'est pas une moyenne exceptionnelle. Jayson Tatum n'est d'ailleurs que le 12e dans le classement et il n'a pas les passes d'un Jokic pour compenser. Surtout, et c'est un peu la même chose que pour Jokic ou Antetokounmpo, Tatum fait du Tatum. La progression du OKC de Gilgeous-Alexander fait de lui la sensation la saison, ce qui compte au moment des votes.

Joel Embiid sur le flanc, Luka Doncic finira probablement meilleur scoreur de la saison à, peu ou prou, 35 points, le tout à près de 49% au tir. Jamais le génial Slovène n'avait autant scoré (34,8 pts) ni autant passé (9,6 passes), le tout à un excellent pourcentage (48,9%). Statistiquement, la saison de l'arrière des Dallas Mavericks n'a aucune égale et pour comparer sa maestria, on ne peut que convoquer Nikola Jokic. Ces joueurs sont à part, ce qui ne fait jamais de mal pour gagner une élection. Et un match à 73 points, non plus.

A vrai dire si les statistiques de Doncic étaient juste excellentes, il n'aurait pas sa place ici car la 8e place à l'Ouest et le bilan de ses Mavs (26 victoires-23 défaites) sont rédhibitoires pour sa candidature. En 2017, Russell Westbrook fut élu MVP depuis le 6e spot de sa conférence mais le meneur était en triple-double de moyenne. Si Doncic veut exister, il doit mener les Mavs vers le Top 4 qui se trouve huit victoires plus haut. Difficile, voire impossible.

Kawhi Leonard (Los Angeles Clippers) part d'un peu loin mais la dynamique actuelle laisse penser que son équipe pourrait bien terminer en tête à l'Ouest, ce qui en ferait un candidat logique. Débarrassé de ses blessures, l'ailier n'a manqué que cinq matches et ses moyennes sont très bonnes (24,1 points, 5,1 rebonds, 6,3 passes à 53% au tir).

Pour finir, comment ne pas évoquer le tube du moment en NBA : les New York Knicks ? La franchise de la Grosse Pomme n'a perdu que 3 de ses 18 derniers matches dans le sillage d'un Jalen Brunson étincelant (27,3 points, 3,9 rebonds, 6,5 passes à 48,1% au tir). Le meneur est chaud comme la braise et si les Knicks continuent de grimper, il pourrait recevoir quelques votes. Le voir MVP serait néanmoins la surprise du siècle.