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NBA - "J'ai voulu trop bien faire" : Victor Wembanyama (San Antonio Spurs), une première frustrante... et encourageante

Antoine Pimmel

Mis à jour 26/10/2023 à 10:08 GMT+2

NBA - Victor Wembanyama a passé une majeure partie de son premier match NBA sur le banc après avoir été gêné par des fautes. Mais l'intérieur des San Antonio Spurs et n°1 de la Draft 2023 est finalement monté en puissance dans le quatrième quart-temps en prenant soudainement feu en attaque. Un coup de chaud prometteur pour la suite de sa saison américaine.

Victor Wembanyama lors de son premier match NBA avec les San Antonio Spurs, face aux Dallas Mavericks

Crédit: Getty Images

Entre timidité et nervosité, les premières fois ne sont jamais faciles. Victor Wembanyama, qui a reconnu avoir vécu "beaucoup d’émotions", a pu s’en rendre compte en débutant officiellement sa carrière en NBA la nuit dernière. Déjà parce qu’il a passé une majeure partie du derby texan entre San Antonio et Dallas à attendre sur le banc. Le rookie s’est fait piéger sur quelques situations et il a rapidement multiplié les fautes. Au point de contraindre Gregg Popovich à le sortir prématurément. L’apprentissage s’est donc surtout fait assis en regardant ses camarades pousser le tempo et agresser la défense adverse.
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Victor Wembanyama lors de son premier match NBA avec les San Antonio Spurs, face aux Dallas Mavericks

Crédit: Getty Images

Même avant de sortir, le Français a surtout passé son temps à… courir. Pas dans le vide, ses déplacements ayant toujours pour but de contester des tirs adverses ou de vite se rendre en contre-attaque. Mais il a finalement joué la première mi-temps essentiellement comme un intérieur susceptible de poser des écrans et de s’écarter du cercle.
"J'ai peut-être voulu trop bien faire, je n'ai pas mis mon énergie dans les bonnes choses. Je n'ai pas besoin de mettre autant d'énergie en défense. J'apprends pour un premier match. Ce sont des choses simples", a commenté le Français en conférence de presse d'après-match.

Plus sobre qu'en pré-saison

Dans leur "scouting report", les coaches de Dallas soulignaient notamment le fait que Wembanyama aime s’éloigner du panier et "pop" après un écran plutôt que de rouler vers le cercle. Les joueurs ne l’ont pas lu ou n’y ont pas prêté assez attention parce que c’est exactement comme ça que le natif du Chesnay a inscrit son tout premier panier dans la ligue.
Il a planté deux paniers à trois points dans les premières minutes mais sans forcément peser outre-mesure. Les fautes répétées, parfois dès son retour sur les terrains, l’ont probablement empêché de se mettre vraiment dans le rythme. Mais au-delà de ça, il a aussi été perturbé par la défense très physique de Grant Williams et ses partenaires. Contrairement à la pré-saison, ses adversaires n’ont pas attendu qu’il ait la balle entre les mains pour le bousculer. Parce qu’à ce moment-là, c’est souvent déjà trop tard.
Du coup, il s’est souvent contenté de jouer au large. Il n’y avait pas les longues chevauchées en dribble, les tirs improbables par-dessus la défense et toutes les autres actions rocambolesques et spectaculaires qui ont contribué à créer une des attentes sans précédent autour d’un si jeune joueur. Le premier choix de la draft est resté sobre, voulant jouer juste mais en multipliant finalement les petites erreurs (5 pertes de balle).
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Victor Wembanyama lors de son premier match NBA avec les San Antonio Spurs, face aux Dallas Mavericks

Crédit: Getty Images

Le coup de chaud qui a tout lancé

Puis tout a changé en l’espace de quelques secondes. En fait, la carrière de Victor Wembanyama a vraiment démarré à un peu moins de 7 minutes de la fin de son premier match. Servi sur un alley-oop, le géant a mis la balle dans le cercle. Dès ce moment-là, il y a eu une forme de déclic. Ça s’est senti dans son langage corporel. Moins d’une minute plus tard, il a capté un rebond défensif avant de planter un trois points en première intention sur la tête d’un défenseur. Déchaîné, en confiance, il a aussi conclu d’un dunk avec la faute une contre-attaque sur une passe lobée de Tre Jones. Pour une fois, il a été récompensé pour ses courses en étant servi par ses camarades.
Quelques possessions plus loin, il a demandé la balle dos au panier face à Williams mais n’a pas réfléchi outre-mesure après avoir été alimenté : il s’est retourné immédiatement pour tirer, et marquer. 9 points en 3 minutes. En un coup de chaud, il a fait passer son total à 15 points sur l’ensemble de la partie. Il a alors surfé sur ce nouvel élan pour se montrer bien plus agressif. Presque trop. Gregg Popovich lui a hurlé de "prendre son temps" après une passe précipitée qui a fini dans les mains de Tim Hardaway Jr. Mais c’est sous son impulsion que les Spurs, menés, sont revenus à 115-115.

Un super talent qui doit trouver sa place

Il a peu touché la gonfle ensuite. C’est l’un des constats de ce premier match : il fut parfois timide et d’autres moments où ses coéquipiers l’ont oublié. Notamment Keldon Johnson sur les dernières attaques (ratées) des éperons. Ses partenaires vont devoir apprendre à le servir dans les bonnes positions. Mais lui aussi se cherche encore. C’est normal. L’inverse aurait même été surprenant.
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Victor Wembanyama lors de son premier match NBA avec les San Antonio Spurs, face aux Dallas Mavericks

Crédit: Getty Images

"Perdre, je déteste, mais ça fait partie du jeu. Je n’ai pas été frustré [par les fois où ses coéquipiers ne lui ont pas donné la balle]. C’est un apprentissage. On va regarder la vidéo, on va apprendre. On va faire ce qu’il faut pour devenir meilleurs, On a faim pour le prochain match (vendredi contre Houston), on veut vraiment commencer notre saison avec le plus de victoires possible", a annoncé le prodige après la rencontre.
Ses débuts sont même plus que corrects pour un rookie. Les autres principaux nouvelles stars en herbe de la ligue ont d’ailleurs toutes éprouvé des difficultés mercredi soir : Chet Holmgren a marqué 11 points. Même total pour Scoot Henderson (troisième choix en 2023), qui a commencé le match en ratant tous ses tirs et en perdant des ballons. Brandon Miller (deuxième choix) a lui aussi été gêné par des fautes avant de prendre feu dans le quatrième quart-temps, où il a inscrit 8 de ses 13 points.
Sauf que Victor Wembanyama n’est pas comparé seulement aux autres camarades de sa promotion. Il est – injustement – considéré comme le meilleur prospect de l’Histoire du basket. Ce premier match contrasté rappelle qu’il a surtout besoin de temps. Mais ça reste très encourageant. Il ne serait pas surprenant qu’il surfe sur son quatrième quart-temps bouillant pour vraiment lancer sa saison dès le deuxième match prévu samedi soir contre Houston. Le meilleur reste très certainement à venir.
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