NBA - Comment les San Antonio Spurs gagnent (encore plus) sans Victor Wembanyama
Un constat pour commencer : 66.7%, c'est bien, mais 72.7%, c'est mieux. Sans un Victor Wembanyama que l'on annonce sur le retour, San Antonio fait plus que tenir le rythme. Le manque du pivot français se traduit dans plusieurs statistiques, mais les Spurs parviennent à en réduire les conséquences en adaptant leur jeu, et soignent leur bilan en gagnant des matches serrés, comme lundi chez les Pels.
Keldon Johnson (San Antonio Spurs), saison NBA 2025-2026
Crédit: Imago
Et si les Spurs étaient meilleurs… Pardon pour la boutade, que l'on n'ose achever. Victor Wembanyama est l'incontestable pièce centrale du projet qui prend joliment forme cette saison à San Antonio. Si tous les rêves y sont permis, c'est d'abord grâce à lui. Mais en son absence depuis trois semaines, le taux de succès de son équipe a légèrement augmenté, permettant aux Texans de s'installer confortablement dans le "Top 6" de la Conférence Ouest.
Avec "Wemby", les Spurs ont remporté huit de leurs douze premiers matches cette saison (66.7%). Sans lui, ils viennent de s'imposer huit fois en onze rencontres (72.7%), finissant par avoir le dernier mot (132-135) ce lundi chez les Pelicans. Dépourvue de sa star et, certes, flanquée d'un calendrier plutôt favorable – symbolisé par ce dernier rival en date (3V-22D) –, l'escouade de Mitch Johnson a fait évoluer sa recette pour éviter la soupe à la grimace.
Un net rating à la baisse
San Antonio ne parvient pourtant pas à compenser le manque de son géant en défense. Son defensive rating (moyenne de points encaissés sur cent possessions adverses) était de 111.5 avant que le pivot français ne se blesse à un mollet (6e de la NBA sur la période). Il est de 117.6 depuis (21e sur l'intervalle en question). L'attaque fait mieux (119.7, contre 116.9), mais l'ensemble accouche d'un net rating moins pimpant (+2.1, contre +5.4).
En gagnant des duels serrés en Louisiane, donc, à Denver (136-139) et surtout à Orlando (112-114, avec un block de Luke Kornet au buzzer), les Spurs soignent leur bilan malgré cette marge beaucoup moins grande. A titre de comparaison, avec un meilleur score que leur +2.1 dans cet indice de forme (+3.7), les Warriors sont dans le rouge sur une même salve de onze résultats (5V-6D).
Rayon déperdition prévisible, le rebond est aussi à noter, avec moins d'un ballon sur deux capté depuis mi-novembre (48,9%, 21e équipe de la ligue sur ce span), quand cela penchait nettement du côté positif lors des douze premières joutes (53,4%, 4e), mirador tricolore oblige. Kornet ne démérite pas, mais une configuration small ball lui est parfois préférée et Wembanyama était parti sur des bases très élevées en la matière (12,9 prises par match).
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"Victor est une grosse pièce du puzzle"
Video credit: Eurosport
Plus de 3-points et plus de précision
Et les secteurs du jeu en progrès dans tout cela ? Sans "Vic", San Antonio réduit son nombre de ballons perdus par rencontre (12.5, et non plus 16.9) tout en maintenant quasiment son total de passes décisives (25.5, contre 26.3). En termes de shoots à 3-points, le volume et la précision ont augmenté avec un "alien" en moins dans la peinture : 38.0 tentatives à 37.3% de réussite, contre 35.6 à 35.8%. Faire plus et mieux, que demander de plus ?
Cette double progression de loin est à souligner, mais aussi à relativiser et à contextualiser. L'adresse fluctue sur une saison et cette différence dans l'approche quantitative n'est pas seulement imputée à la présence ou à l'absence de "Wemby". L'intégration de De'Aaron Fox après huit matches avait déjà commencé à impulser une utilisation accrue du tir primé, avant que le n°1 de la draft 2023 ne fasse un crochet par l'infirmerie après quatre partitions communes.
Témoin de la profondeur d'effectif
Le meneur All-Star prend le relais en termes de leadership au scoring. Victor Wembanyama a terminé meilleur marqueur de son équipe neuf fois en douze sorties, quand Fox en est à sept performances similaires sur onze parties dans la peau du franchise player. Mais la tendance est à une répartition de plus en plus variée, qui met en exergue la qualité du roster dont dispose le successeur de Gregg Popovich.
En 2025-26, Harrison Barnes, Devin Vassell et Stephon Castle (out lors de neuf des onze matches ratés par Wembanyama, avec qui il forme la "zone 51") ont tour à tour endossé ce costume de joueur le plus prolifique. Lundi, c'est le rookie Dylan Harper qui est sorti de sa boîte avec 22 points (son record) et le panier de la gagne (hors lancers). Julian Champagnie et Keldon Johnson sont précieux dans une rotation au sein de laquelle Jeremy Sochan et Kelly Olynyk – éléments corrects – affichent respectivement le 10e et le 11e temps de jeu.
Moins de turnovers, plus de tirs extérieurs, un groupe de jeunes homogène et talentueux, le tout avec un De'Aaron Fox qui cornaque l'ensemble sans le phagocyter : voici comment le navire SAS reste à flot, profitant d'une mer assez calme en termes d'adversaires, en attendant le retour de sa figure de proue. Une phrase qu'il conviendra bientôt de conjuguer au passé, à en croire les dernières informations concernant la reprise de la compétition de Victor Wembanyama. Celle-ci pourrait intervenir mercredi à Los Angeles, face aux Lakers.
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Wembanyama : "Je me rends de plus en plus compte que ces choses sont précieuses"
Video credit: Eurosport
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