Jeux Olympiques - Paris 2024 - Equipe de France - "Les 'cailleras', ce ne sont pas des victimes"

Encore détonante contre l'Allemagne ce jeudi pour arracher son billet pour la finale des Jeux Olympiques de Paris 2024, l'équipe de France est méconnaissable depuis son arrivée à Paris. Si loin du compte à Lille, les Bleus ont trouvé les clefs pour se métamorphoser et se créer une identité forte, qui bouscule leurs adversaires.

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Personne ne va s'en plaindre. Ou peut-être leurs adversaires. Mais on ne sait pas où est passée cette équipe de France si décevante de la préparation et de la première phase à Lille. Le court trajet pour arriver à Paris a tout changé. Depuis, c'est une formation tricolore métamorphosée qui ne cesse d'enflammer un Bercy bouillant. Après la démonstration face au Canada, les Bleus ont encore bluffé leur monde en sortant une perf XXL pour venir à bout de l'Allemagne. "C'est une équipe de fous, une équipe qui croit en elle", lance Matthew Strazel.
Méconnaissables depuis deux matches, les Bleus ne cessent d'impressionner. Et c'est une question d'état d'esprit notamment. Les protégés de Vincent Collet imposent désormais à leurs adversaires une intensité folle qui les bousculent comme rarement. Et les sort de leurs certitudes. Est-ce l'ambiance bouillante de Bercy ? Ou le manque d'oxygène dans ces matches couperet où l'air se raréfie ? Ce réveil salutaire depuis leur arrivée à Paris peut s'expliquer de diverses manières.
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Cordinier : "On est des kaïras, quand on joue comme ça, personne ne peut nous arrêter"

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Qu'on voit qu'on a tout le pays derrière nous, ça nous galvanise
Une chose est sûre : c'est déjà une question d'atmosphère. "L'ambiance est dingue, dingue, dingue, avoue Nicolas Batum, le capitaine tricolore. On l'a sentie la semaine dernière quand on était à Lille, on regardait la télé. On voyait tous les sports, judo, natation, escrime. On ressentait l'énergie par rapport à la télé. (…) Et en arrivant ici, on s'est dit : 'OK, on est là'. On a été pourris, mais on est là quand même. On est encore vivants, on a encore une chance. Autant la jouer à fond, on s'est ressaisis."
Et depuis leur arrivée au cœur des Jeux, les Bleus surfent sur cette énergie unique de Paris 2024. "Quand on est sur le terrain et qu'on entend les gens crier, qu'on voit qu'on a tout le pays derrière nous, ça nous galvanise, ça nous booste en plus. Ca nous donne de l'énergie pour faire des stops, aller chercher des rebonds. Même quand on est fatigué, ce n'est pas une question", raconte Mathias Lessort. "C'est unique. C'est la chance d'une vie de jouer dans son propre pays, les JO, devant sa famille, devant les fans français. Ça nous porte, ça nous donne une énergie infinie. On ne lâchera jamais", complète l'étonnant Isaia Cordinier (16 pts).
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Après la Slovénie 2021, l'Allemagne 2024 : encore un contre héroïque de Batum

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On voulait se battre avec tout le monde
 
Dans l'adversité du premier tour, les protégés de Vincent Collet ont aussi su se réinventer. Et revenir plus forts. "L'important, ce n'est pas les difficultés, c'est comment on les surmonte", résume Victor Wembanyama. Dos au mur et critiqués, les Bleus sont parvenus à mettre en place leur style, celui tant désiré depuis le début de la préparation par Vincent Collet, qui a opéré des choix forts pour cela à l'image du temps de jeu réduit de Rudy Gobert. Et depuis, on se délecte devant une équipe avec du caractère qui étouffe ses adversaires.
Une formation qui s'est trouvée son identité. "On est des 'cailleras', c'est tout. Sur le terrain, on est arrivé comme des 'cailleras', on voulait rentrer dans tout le monde, on voulait se battre avec tout le monde. Et c'est ce qu'on a envie de faire, c'est ce qu'on veut être. On doit être des cailleras, lance Lessort. Les cailleras, ce ne sont pas des victimes. On doit rentrer dans nos adversaires. C'est à nous d'imposer notre tempo. A nous d'imposer notre force. C'est ce qu'on a envie de faire."
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Maladroit mais tellement précieux : le meilleur de Wembanyama face à l'Allemagne

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Cette mentalité nouvelle et appréciable, les Allemands l'ont subie comme rarement. Après avoir laminé les Bleus en poules à Villeneuve-d'Ascq (85-71), ils ont pris une claque, n'inscrivant que huit petits points dans le deuxième quart-temps par exemple, avant de souffrir sous les coups de boutoir des intérieurs français. "C'est la rage. C'est la confiance en nous. Pour être honnête, on sait qu'il n'y a pas grand monde qui croyait en nous, de par la préparation, de par les phases de groupe. Mais nous, on avait confiance en nous. On s'est parlé, on s'est dit les choses. Et aujourd'hui, on voit que ça porte ses fruits. On est là où on veut être. (…) Avec l'énergie, l'instinct, les stops, les rebonds, on court. Et c'est ça l'équipe de France. Quand on joue comme ça, quand on montre qu'on est des 'cailleras' comme ça, on regarde tout le monde les yeux dans les yeux" conclut Cordinier, l'un des symboles de cette équipe de France métamorphosée qui n'a plus envie de s'arrêter.
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