Nicolas Batum raconte le déclic des Bleus lors des JO de Paris 2024 : "La confiance et la rage étaient revenues"
Vice-champions olympiques cet été, les Bleus ne ressemblaient pas à de futurs médaillés d'argent, durant une triste défaite face à l'Allemagne. Nicolas Batum assure pourtant que c'est lors de ce match qu'il a compris : le Canada ne ferait pas le poids face à la France, lors des quarts de finale des JO de Paris 2024. Dans un entretien accordé à First Team, "Batman" se penche sur cette métamorphose.
"Il est temps de passer la main" : Batum arrête et laisse place à "la grosse génération qui arrive"
Video credit: Eurosport
De moribond à enivrant, presque jusqu'au bout. Le tournoi olympique de l'équipe de France de basket, cet été lors des JO de Paris 2024, a basculé entre un revers face à l'Allemagne, le 2 août, et un succès face au Canada, quatre jours plus tard. Nicolas Batum a raconté sa vision du déclic à nos confrères de First Team, dans un entretien diffusé ce jeudi (vidéo ci-dessous). Selon lui, l'altercation verbale entre Jean-Pierre Siutat et Evan Fournier – largement relayée et citée comme potentiel élément déclencheur – est intervenue alors que la mue des Bleus était déjà enclenchée.
"On avait switché, on avait cliqué. Pour nous, c'était bon, on n'avait plus besoin de ça", considère "Batman", au sujet de l'intervention saignante du président de la Fédération française de basketball, qui a suscité une réaction virulente de Fournier. Vincent Collet va dans son sens, dans les colonnes de L'Equipe : "C'est une péripétie, pas ce qui a déclenché la révolte (…) Cela a peut-être contribué à ressouder l'équipe, mais elle n'en avait pas besoin." Capitaine Batum y revient : la compétition tricolore avait déjà pris une tournure positive, paradoxalement, lors d'une défaite de quatorze points.
C'est bon, on va gagner
L'ultime match de la phase de groupes des Français, si terne, s'est achevé sur une note positive. "Je savais qu'on allait se faire défoncer (par les médias) mais j'ai trouvé les dix dernières minutes du match intéressantes (battue 71-85, la France avait remporté le dernier quart-temps 25-16, ndlr). Les Allemands ne nous ont pas laissés revenir, relate l'ailier qui renoue avec les Clippers. Ils ne nous ont rien laissé parce que s'ils pouvaient nous en mettre 40, ils allaient le faire. C'est ce qu'ils voulaient faire. Ils voulaient nous humilier. Ils chambraient le public."
L'orgueil a parlé et la métamorphose a pu débuter : "Je voyais le regard des gars, l'attitude des mecs. J'ai senti qu'il y avait un déclic. A la fin du match, j'ai dit à Boris Diaw (manager général) : 'C'est bon, tout va bien se passer'. Un truc avait changé. Je ne sais pas comment l'expliquer." Une réunion durant laquelle les joueurs les plus expérimentés du groupe ont pris la parole (Nando de Colo, Rudy Gobert, Evan Fournier et lui) a confirmé cette sensation, le lendemain : "Avant d'aller me coucher, je suis au téléphone avec ma femme et je lui dis 'C'est bon, on va gagner (contre le Canada).'"
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Tant de ratés mais tant de présence : Wembanyama, quart contrasté
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Yabusele, homme clé
"Guerschon [Yabusele] a pris le lead à l'entraînement. C'était hargneux, intense. La confiance et la rage étaient revenues, tout était réaligné", se remémore le néo-retraité international. En parlant de Yabusele, il met aussi le doigt sur un changement stratégique : l'intégration de l'ailier fort du Real Madrid – recruté depuis par les Sixers – dans le cinq de départ, à la place de Rudy Gobert. De quoi repositionner Victor Wembanyama au poste de pivot… mais pas seulement : "Victor est peut-être notre joueur le plus important mais Guerschon est notre meilleur joueur depuis deux ans."
Yabusele a été crucial contre les Canadiens en quart (82-73) – "On avait plus de chances de limiter leurs 'guards' (arrières) qu'eux de limiter nos 'bigs' (intérieurs)" – puis en demie pour la revanche face aux Allemands (73-69). En finale, il s'est encore montré à son avantage, avec en point d'orgue son fameux poster sur LeBron James, sans pouvoir éviter le couperet du marchand de sable Steph Curry (87-98). La transformation des Bleus, entre Lille et Paris, est ainsi restée inaboutie, face à un Team USA qui avait failli prendre la porte au tour précédent. "Je ne veux pas créer un truc viral, sourit Batum. Mais si on joue la Serbie, les planètes sont alignées. On ne perd jamais."
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Le dunk de Yabusele sur LeBron était une réponse : "Il me contre et il me chambre un peu…"
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